Robert Waseige, une envie innée de devenir entraîneur
Joueur moyen, le Liégeois avait réussi une exemplaire reconversion dans le rôle de coach.
- Publié le 17-07-2019 à 12h06
- Mis à jour le 17-07-2019 à 15h30
Joueur moyen, le Liégeois avait réussi une exemplaire reconversion dans le rôle de coach.
Même si à son époque on ne pouvait être affilié avant l’âge de 12 ans à un club, Robert Waseige (né le 26 août 1939) avait déjà le virus du foot dans le sang : en primaire, dans une école de Sainte-Walburge, il arrivait tôt pour disputer un match avec ses copains. Avec un papa partisan du RFC Liège, la filière était tracée. “J’ai suivi ces traces. À l’époque, c’était comme cela.” Ses études, il les stoppera en avant-dernière année d’humanités à l’Athénée de Liège 1.
Ses débuts footballistiques chez les jeunes, comme arrière droit ou half gauche, correspondent au double titre des aînés (52 et 53). “Je manquais de vitesse et, au vu de ma taille (1 m 72), mon jeu de tête n’était pas une arme. Par contre, il faut me reconnaître une bonne condition physique. Sur le plan technique, j’étais moyen”, affirmait-il.
À l’automne 59, ses premiers pas au sein du RFC Liège l’autorisent à s’élever au rang de titulaire durant quatre saisons. Il sera même vice-champion de Belgique aux côtés des Baré, Sulon, Depireux, Victor Wegria, Delhasse… Moins utilisé par la suite, il émigrera au Racing-White (qui verse 500.000 francs au cercle liégeois), club ambitieux et nanti. Malgré la campagne en coupe des Villes de Foire loupée, Waseige ne regrettait pas son exil vers la capitale. “Je ne suis pas un homme qui vit du passé.”
Après avoir travaillé chez un concessionnaire à Bois-de-Breux et dans une agence de publicité à Liège, le club bruxellois lui offre un emploi d’inspecteur-producteur dans une société d’assurances. Il y deviendra sous-chef de bureau au moment de son passage à Winterslag avant de devenir représentant d’une firme d’articles de sport. Jef Vliers, son coach à Bruxelles le recommande au président de Winterslag. A 31 ans, il devient joueur-entraîneur.
Si Robert Waseige n’a pas eu une carrière de joueur exceptionnelle, celle d’entraîneur (il avait déjà suivi des cours d’entraîneur entre 22 et 24 ans), qu’il enclenche, va lui valoir des satisfactions de premier ordre.
À commencer par une double promotion : Winterslag passe de l’anonymat de la division 3 à l’élite en trois ans ! Un coup de maître et, malgré la rétrogradation, le club veut le conserver. La remontée est immédiate.
Arrive le vrai professionnalisme et le premier de ses trois chapitres du Standard. Il redore le blason d’un club qui termine trois fois troisième et retrouve la scène européenne. Des tensions avec Roger Petit le font retourner à Winterslag malgré l’intérêt d’Anderlecht. Une parole donnée ne se retire pas et Waseige qualifiera les Limbourgeois pour la Coupe d’Europe avant d’émigrer vers Lokeren. “L’équipe, vice-championne, était vieillissante (Lato, Lubanski, Larsen…) et je savais qu’elle avait atteint le sommet de sa courbe. Mais je n’ai pas de regret.”
Présent sur le devant continental grâce à une 4e place, la seconde saison à Daknam sera moins riche. Pour des raisons familiales, le coach à succès se rapproche de son domicile. Plus près que Rocourt, où il débarque au RFCL, c’était inimaginable.
L’histoire d’amour entre le matricule 4 et l’entraîneur durera neuf saisons. L’éclosion d’une génération exceptionnelle (De Sart, Quaranta, Giusto, Slijvo, Thans, Varga, Malbasa, Frédéric Waseige…) permettra aux p’tits gars de Rocourt de connaître d’inoubliables heures de gloire. Que ce soit au niveau national (coupe de Belgique 1990) ou à l’échelon européen (qualifications contre Benfica, le Rapid Vienne… et affiches face à la Juventus ou Brême).
Avec son autorité naturelle, son souci du détail ainsi qu’un discours ferme mais juste, Robert Waseige arrive à bâtir un groupe de camarades prêts à aller à la guerre pour le club et pour leur coach.
Passionné de NBA et jamais avare de bons mots ou des formules imagées, le Mage de Rocourt se posera encore à Charleroi et au Standard (vice-champion) avant une double aventure hors de nos frontières.
Au Sporting du Portugal, la barrière de la langue met rapidement un terme à cet épisode lusitanien. S’il dirigera aussi l’équipe nationale algérienne, on retiendra surtout de son statut de sélectionneur des Diables qu’il qualifia pour une grande compétition européenne : c’était pour la Coupe du monde 2002 au Japon.
Au cours de son long parcours, Aline, son épouse, a toujours été à ses côtés. “Elle a joué un rôle essentiel tout au long de ma vie d’adulte” confiait-il. Nos pensées l'accompagnent...