Quelles sont les trois leçons de Zenica?
Les Diables ont laissé voir des lacunes en Bosnie. Analyse des chantiers en cours.
- Publié le 14-10-2014 à 17h56
- Mis à jour le 14-10-2014 à 21h17
Les Diables ont laissé voir des lacunes en Bosnie. Analyse des chantiers en cours. La Belgique compte onze millions de sélectionneurs, qui ont tous leurs avis propre sur le partage des Diables en Bosnie. Où se situer, entre les optimistes et les critiques ?
Nous sommes persuadés que ce serait une erreur d’applaudir béatement des deux mains. C’est bien là l’avantage qu’ont les médias d’avoir des envoyés spéciaux : ils voient sur place des choses qu’on n’aperçoit pas à la télévision. Comme des attitudes de dépit, fréquentes chez les Diables de la 30e à la 90e. Ou des gestes de frustration, visibles chez Lukaku, Hazard ou Mertens. Oui, les Belges ont souffert.
Il convient toutefois de tirer les enseignements de ce match - ce que Marc Wilmots ne manquera pas de faire - afin de corriger les problèmes dès novembre. Il est assez évident que les Diables devront soigner leur efficacité, gonfler leur confiance et améliorer leur animation offensive. Mais il y a trois autres leçons importantes à tirer du combat de Zenica :
1) Avec Lombaerts, pas besoin de Vermaelen
Après sa Coupe du Monde exceptionnelle, on pouvait craindre que Van Buyten laisse derrière lui un vide aussi grand que lui. Il a au contraire été très bien comblé par Nicolas Lombaerts. Autrefois, le défenseur du Zenit semblait douter quand il débarquait en sélection. Ce n’est plus le cas. Déjà rassurant quand il faisait des piges avant le Mondial, il a saisi sa chance à deux mains sous l’ère Wilmots II. Très présent dans les duels et impeccable dans son jeu de position, il a supplanté Thomas Vermaelen dans la hiérarchie. Si le joueur du Barça veut espérer jouer en sélection, il doit d’abord aligner une série de cinq ou six matches de rang en club. Ce qui est loin d’être gagné.
2) Les backs ont compris, mais ils ne sont pas aidés
Jouer avec des backs plus haut : tel était l’un des nouveaux principes de Marc Wilmots à la sortie de la Coupe du Monde. La bonne surprise, c’est que ce rôle convient assez bien à Toby Alderweireld. Il a démontré sur ces deux rencontres qu’il ne méritait pas l’étiquette de simple défenseur. Il peut aussi aller de l’avant en jouant juste et a l’énergie suffisante pour revenir en position.
Dans le même rôle, Jan Vertonghen a été moins convaincant. Étonnant ! Car le Spur a montré au Brésil qu’il était capable de jouer très haut (même si, à l’époque, ce n’était pas vraiment la consigne). C’est une question de temps. Et d’ajustement, aussi, avec les ailiers offensifs. Origi et Hazard n’ont pas suffisamment aidé leurs arrières. Chadli, plus généreux dans l’effort, peut résoudre une partie de ce problème.
3) Nainggolan est costaud, mais ça reste un petit nouveau
Le bulletin de Radja Nainggolan pour ses deux premières titularisations est globalement positif. À Zenica, il a eu du déchet mais son travail défensif, notamment pour boucher les trous et suppléer les arrières d’aile, a été précieux. Son statut de vedette de Serie A a toutefois tendance à faire oublier une chose : Nainggolan reste un petit nouveau dans ce groupe. Avec Defour, le manque d’automatismes est criant.
Il n’aura pas forcément l’occasion de s’en forger rapidement : le retour de Witsel en novembre va à nouveau changer la donne. Si Witsel revient en tant que numéro 8 - ce qu’avait annoncé Wilmots -, Radja devra soit s’effacer, soit occuper un autre rôle. Ce serait vraiment dommage de se passer d’un tel joueur. Par son volume de jeu, sa puissance et sa personnalité, le gladiateur apporte un vent de fraîcheur aux Diables. Qui en ont besoin.