Orel Mangala, l’infiltré des Espoirs chez les Teutons: "Ce match contre l'Allemagne sera spécial pour moi"
Médian complet, Mangala est conditionné pour être le patron des U21.
- Publié le 17-11-2019 à 08h25
- Mis à jour le 17-11-2019 à 09h30
Médian complet, Mangala est conditionné pour être le patron des U21. S’il y en a bien un parmi les hommes de Johan Walem qui sait à quoi s’attendre contre l’Allemagne, c’est Orel Mangala. "Le match de ce dimanche sera spécial pour moi", reconnaît tout de go le médian. "Je connais pas mal de joueurs de cette sélection parce que je joue contre eux chaque week-end ou parce qu’ils ont été mes coéquipiers."
Et de citer en exemple Maxime Awoudja, son partenaire à Stuttgart, et Dzenis Burnic, côtoyé lors de son premier passage au VfB.
Peu connu du grand public en Belgique, le natif d’Etterbeek dispute sa quatrième saison outre-Rhin. À 18 ans, il quitte Anderlecht et est prêté au Borussia Dortmund. Si la location chez les Schwarzgelben ne se prolonge pas au-delà de l’année prévue, le médian reste quand même chez le voisin allemand.
À l’été 2017, il pique au sud et signe à Stuttgart. Dans la ville aux berlines bien connues, il joue peu mais se relance la saison suivante dans un nouveau port d’attache, Hambourg. Son prêt dans la cité hanséatique convainc au point de susciter de l’intérêt l’été dernier. "Je n’étais pas contre l’idée de franchir un nouveau step, mais je ne voulais pas partir à tout prix", concède Mangala.
De toute manière, le VfB ne veut pas entendre parler d’un départ. "Le club a décidé que je devais rester", confesse encore le joueur de 21 ans qui se dit flatté par les montants mis sur sa tête. "Cela fait plaisir quand on dit que je vaux 20 ou 30 millions, mais je dois prester en conséquence pour prouver que je vaux autant."
Il a eu le don de joindre les actes à la parole ces derniers mois. En plus d’avoir été l’un des Diablotins en vue à l’Euro U21 en juin, il enchaîne les bonnes prestations à Stuttgart, relégué en D2.
Précieux à la récupération du ballon, il sait en faire bon usage. Un fameux atout vu la philosophie prônée par le coach Tim Walter. "On essaie d’avoir le maximum de possession et de produire un football attractif et offensif. Ce qui nous permet de nous procurer beaucoup d’occasions", explique Orel Mangala.
Confirmation dans les chiffres : le VfB culmine à 62,4 % de possession depuis le début de saison et tire en moyenne 18,1 fois par match. Personne ne fait mieux. "Évoluer dans ce registre, c’est un régal pour moi", sourit le médian qui en impose aussi physiquement malgré son 1,78 m, qui n’en fait pas l’un des plus grands pare-chocs en Bundesliga 2.
Qu’à cela ne tienne, ce profil complet, associé à l’expérience accumulée, fait de Mangala l’un des patrons de l’effectif de Johan Walem. D’autant qu’il est l’un des rares à avoir poursuivi en U21 après l’Euro.
Lui-même est conscient de ce rôle. "J’ai déjà parlé de l’Euro avec quelques joueurs et je compte le faire avec le reste de l’équipe dans la semaine", glissait-il sobrement avant de décoller pour Fribourg.
Humbles, c’est dans cet état d’esprit que Mangala and Cie aborderont le match contre les Allemands.
Mais certainement pas dans la peau de victimes consentantes, alors que beaucoup présentent leur adversaire comme un ogre. "On jouera avec l’idée qu’on peut faire quelque chose. Sur papier, ils ont peut-être accompli de plus grandes choses que nous mais c’est la vérité du terrain qui compte et on a des qualités aussi", ponctue un Mangala déterminé à mettre de côté les amitiés allemandes pendant 90 minutes.
“Anderlecht est mon club de cœur”
Formé au Sporting, Orel Mangala n’y a jamais joué chez les pros.
Avant de partir en Allemagne, un choix qu’il ne regrette en rien, Orel Mangala a fait ses gammes à Anderlecht, où il n’a jamais reçu sa chance dans le noyau A.
Pas de quoi le rendre amer pour autant. “Le Sporting est le club de mon cœur. Je n’oublie pas que c’est là que j’ai été formé. Jamais, je n’en parlerai négativement”, promet l’ex-Mauve, non sans une pointe d’humour. “Je suis peut-être né quelques années trop tôt pour profiter du fait que le club a commencé à lancer beaucoup de jeunes (rires). Peut-être n’aurais-je pas connu non plus cette trajectoire si j’avais reçu ma chance à Anderlecht.”
Une trajectoire qui aurait pu s’arrêter bien avant. À l’âge de deux ans exactement, quand il s’est fait renverser par une voiture. “Je suivais mon frère dans la rue. Pendant que je traversais, je me suis fait percuter, narre-t-il. Le médecin disait que je ne pourrai plus jamais courir. Mais, finalement, je joue au foot”, ajoute le miraculé qui a bénéficié du soutien des siens. “Ils m’ont poussé à continuer dans le football.” Un choix payant vu le chemin parcouru depuis.