Pourquoi les Belges (et Thierry Henry) ne brillent pas à Monaco
- Publié le 06-11-2018 à 07h56
- Mis à jour le 06-11-2018 à 09h40
Youri Tielemans, Nacer Chadli et Thierry Henry incarnent, bien malgré eux, les soucis monégasques. Halloween est passé mais le bilan monégasque n’en reste pas moins franchement effrayant. Samedi, à Reims (1-0), les joueurs de la Principauté ont enregistré leur dixième revers de la saison en seize matches, eux qui n’en ont gagné qu’un, lors de la première journée à Nantes.
Le vice-champion de France reste deuxième du classement cette saison, à condition de le regarder à l’envers, puisqu’il n’y a que Guingamp derrière lui. Fait très rare dans le microcosme si feutré du Rocher, une trentaine de supporters ayant fait le déplacement en Champagne ont tenté d’envahir la pelouse pour exprimer leur mécontentement. Qui cible, entre autres, Youri Tielemans, Nacer Chadli et Thierry Henry.
Tielemans cherche son niveau
Les départs de Fabinho et surtout de Joao Moutinho lui ont confié les clefs de la responsabilité technique dans l’entrejeu. Le licenciement de Leonardo Jardim avec qui le courant n’est jamais véritablement passé, le mode de fonctionnement taiseux du Portugais y étant pour beaucoup, devait le libérer conjointement avec la nomination de Thierry Henry.
Très vite, le Français a mis en avant Youri Tielemans, rappelant qu’il était "le patron d’Anderlecht". Ce que le Bruxellois est loin d’être à Monaco alors qu’il a pourtant le champ libre.
Statistiquement, pourtant, le bilan de Tielemans (trois buts) se veut plus qu’honnête mais le visage affiché par le milieu en club, désastreux à Reims où il est sorti à la mi-temps, est à des années-lumière de ses performances récentes en sélection, entre mauvais choix et volonté de forcer les choses, loin de la spontanéité qui le caractérise. Ce qui accrédite la thèse qui fait de lui davantage un suiveur qu’un leader. Au point de voir son statut de titulaire menacé.
Chadli cherche sa place
S’il a observé à de nombreuses reprises Monaco avant de prendre l’équipe en main, Thierry Henry a rapidement identifié deux relais précieux au sein du vestiaire en la personne de Youri Tielemans et Nacer Chadli, citant spontanément les noms des deux Diables lorsqu’il a été question des cadres sur lesquels s’appuyer. Même si elle s’est conclue dans les dernières heures du mercato, l’arrivée du Liégeois à Monaco ressemblait plus à une bonne affaire qu’à un achat panique, lui devant apporter son expérience à un groupe qui en manque. Mais la greffe peine à prendre.
Athlétiquement, le Liégeois a parfois paru émoussé, lui qui en deux mois a quasiment joué deux fois plus que toute la saison dernière avec West Bromwich. Surtout sa polyvalence s’est retournée contre lui, l’empêchant de trouver ses marques. Dernier exemple en date à Reims : après avoir débuté le match seul dans le couloir gauche, le Diable a été repositionné en soutien de Radamel Falcao. Sans être plus inspiré malgré une utilisation à ses postes préférentiels…
Henry cherche la formule
Thierry Henry fondait de grands espoirs avant le déplacement à Reims. Pour la première fois depuis son arrivée, l’ancien adjoint de Roberto Martinez avait pu bénéficier d’une semaine complète de travail. Sans qu’il soit possible de voir un mieux. Au contraire.
Le Français avait pourtant remis en place une sorte de 3-5-2 déjà vu à Bruges, lui qui multiplie les expérimentations. "Je suis revenu à cette défense car Nacer a l’habitude de jouer dans cette position à gauche, Henrichs peut monter et descendre et on pouvait trouver des situations pour libérer Golovine au milieu, a justifié le technicien. Avec les blessés, il faut faire avec ce qu’il y a, essayer de trouver l’amalgame. N’oubliez pas que je viens d’arriver, je dois voir quel est le meilleur schéma et le meilleur onze. Moi aussi, j’apprends, cela ne fait que quinze jours que je suis là." Et que son équipe n’avance plus.