Pour ou contre: est-on devenu trop exigeant avec les Diables ?
Nos journalistes sont partagés sur la question.
- Publié le 19-06-2018 à 16h37
- Mis à jour le 19-06-2018 à 16h39
Nos journalistes sont partagés sur la question.
Nicolas Christiaens pense que oui.
Allemagne-Ghana en 2014: 2-2. Espagne-Suisse en 2010: 0-1. Italie-Etat-Unis en 2006: 1-1. Les trois derniers champions du monde ont tous perdu des plumes en phase de groupes, avant même que leur qualification pour les huitièmes de finale ne soit acquise. Et on ne parle pas des favoris de cette édition 2018 qui ont tous déçu, sans exception.
Certes, le match contre le Panama n'était pas parfait. Mais si le marquoir avait affiché 2-0 au quart d'heure de jeu, ce qui était possible au vu des occasions créées, le débat n'aurait pas existé. Au contraire, ce qui aurait été presque inquiétant, c'est de voir les Diables dérouler face au Panama et s'offrir une victoire large de cinq ou six buts d'avance, avec un football champagne. Parce qu'il est toujours bon de monter en puissance dans les grandes compétitions, qui réservent rarement les lauriers à ceux qui se montrent les plus impressionnants d'entrée de jeu.
Faut-il rappeler que la moiteur étouffante de Sotchi a gêné les Diables, tout comme ces terrains durs, dotés d'un gazon plus haut que celui sur lequel ils ont leurs repères. Ce qui ralentit forcément le jeu... Le plus important, désormais, c'est de récupérer au mieux des efforts consentis dans un match qui "pourrait laisser des traces", selon les aveux de Thomas Meunier après la rencontre, mais aussi de panser les plaies des uns et des autres avant de montrer des signes d'amélioration contre la Tunisie, ce samedi. Ce qui sera nécessaire pour éteindre ce premier début d'incendie et se préparer au mieux pour les matches à élimination directe.
Benoît Delhauteur pense que non.
On n'ira sûrement pas jusqu'à imiter la presse anglaise, qui a été très dure avec les Diables. Trop dure. Mais il ne faut pas non plus tomber dans l'excès inverse. Ne croyons pas qu'un succès 3-0 face au Panama nous ouvre la voie d'une victoire finale au Mondial.
Chaque argument avancé pour expliquer la mauvaise première période en demi-teinte – la pelouse, la chaleur, le stress du début – est valable mais aucun ne peut servir d'excuse.
Les Diables sont les premiers à répéter qu'ils ont de très hautes ambitions pour cette Coupe du Monde. La plupart affirment viser le dernier carré. Thibaut Courtois parle même de le gagner. C'est bien d'avoir des ambitions: on ne doit pas se sentir trop petit.
Mais quand on place la barre si haut, on a forcément de hautes attentes à chaque sortie des Diables. Qui plus est avec autant de talent dans l'équipe. Eden Hazard a un pied dans les trois buts mais il peut faire mieux. Kevin De Bruyne a délivré un magnifique assist mais il peut faire mieux. Et c'est surtout dans le fonctionnement collectif que les hommes de Roberto doivent faire mieux.
Ils sont les premiers à le reconnaître. Donc oui, on a le droit de se montrer très exigeant. C'est par l'exigeance que passera une grande Coupe du Monde.