Philippe Rosier, le Performance Manager des Diables: "Nous avons visité les fermes russes"
Philippe Rosier, le Performance Manager des Diables, veut que tout soit parfait en Russie, notamment la nourriture
- Publié le 14-06-2018 à 20h29
- Mis à jour le 15-06-2018 à 10h18
Philippe Rosier, le Performance Manager des Diables, veut que tout soit parfait en Russie, notamment la nourriture. Le rôle de Philippe Rosier va bien au-delà de la nourriture. Le performance manager des Diables a de nombreux dossiers sur les bras mais a porté une attention particulière à ce que mangeront les Diables durant la Coupe du Monde.
Un sujet souvent oublié du grand public mais dont il rappelle l’importance. "Imaginez jouer une demi-finale avec douze gars qui ont chopé une intoxication alimentaire à cause d’un saumon mal conservé."
Un scénario qui fait froid dans le dos et auquel le staff de l’équipe nationale refuse de penser.
Le projet de base pour faire à manger en Russie était d’acheminer les produits frais par camions réfrigérés. "Nous avons l’habitude de travailler avec certains fermiers belges qui ne produisent que du bio et chez lesquels nous sommes certains à la fois de la qualité des produits mais également de leur conservation et de leur provenance."
Les autorités russes en ont décidé autrement. Les autorisations pour faire venir les produits depuis la Belgique étaient complexes voire impossibles à obtenir.
Philippe Rosier et son équipe ont décidé de travailler avec des produits locaux. "Nous partons avec trois chefs et Nicolas Paraskevopulos, le nutritionniste de l’équipe. Les chefs ont déjà été deux fois sur place."
Ils ont d’abord été à l’hôtel des Diables. "Pour établir un premier contact avec l’équipe de l’hôtel. Nous devions passer par là. Nous ne pouvions pas débarquer et dire qu’on prenait les commandes. Nous aurons besoin de collaborer avec eux. Nous avons observé quels produits étaient utilisés, quelles étaient les possibilités."
Les Belges ont été plus loin dans le raisonnement lors de leur seconde visite. "Nous leur avons demandé de nous montrer d’où provenaient la viande, les légumes et les féculents. Les chefs ont été visiter les fermes et les centres de distribution. Ils ont fait attention à toute la chaîne de production, au transport, à la conservation."
Le travail se fera en collaboration avec l’équipe locale "car il est impossible de bosser 24 heures sur 24" mais toutes les consignes seront données par les Belges. "Ce seront nos recettes, nos méthodes. Nous respectons ce qui a été mis en place mais nous ne sortirons pas du canevas prévu."
Le mot d’ordre est de limiter les risques. "Le risque zéro n’existe pas mais nous ferons au mieux pour l’atteindre", précise Rosier. "La conservation et la préparation sont les clés mais chaque détail compte. Nous allons, par exemple, monitorer les frigos H24 via une tablette connectée. Nous ne laisserons rien au hasard."
Par rapport à l’Euro 2016, où tout était amené depuis la Belgique, le défi est énorme mais jamais autant de moyens n’ont été mis en place pour assurer une alimentation idéale aux joueurs.