Marvin Ogunjimi : "Personne n’est plus grand que Romelu"
Marvin Ogunjimi s’était fait remarquer en marquant deux buts au Kazakhstan pour sa première sélection chez les Diables
- Publié le 13-10-2019 à 09h07
- Mis à jour le 13-10-2019 à 09h40
Marvin Ogunjimi s’était fait remarquer en marquant deux buts au Kazakhstan pour sa première sélection chez les Diables Renat Abdulin est la première personne à avoir accueilli Marvin Ogunjimi (33 ans depuis samedi) à Okzhetpes Kokshetau. Le défenseur central kazakh le connaissait bien et lui a expliqué dit qu’ils s’étaient déjà croisés sur le terrain.
"Il m’a directement dit qu’on s’était affrontés en équipe nationale. Il était défenseur central donc il se souvenait bien de mon match."
Les deux hommes en ont bien rigolé et ont même regardé des vidéos des deux buts de Marvin Ogunjimi. En octobre 2010, l’attaquant de Genk fêtait sa première sélection chez les Diables et a été lancé par Georges Leekens à la pause alors que le marquoir affiche 0-0.
Il a inscrit un doublé et offert la victoire aux Belges. Deux gestes de pur buteur sur des frappes de Jelle Vossen repoussées par le gardien. "Les deux seuls buts de ce genre de ma carrière", rit-il neuf ans plus tard.
C’était votre meilleur match avec les Diables ?
"Non, mais clairement mon meilleur souvenir. Je m’en rappellerai toute ma vie. J’ai fait honneur à ma famille ce soir-là."
On vous en parle encore souvent ?
"Même à l’école, on parle de cela à mes enfants. Cette semaine ils m’ont dit qu’on leur avait parlé de mes buts contre le Kazakhstan. Ils étaient très fiers."
Vous souvenez-vous de la réaction de vos proches ce soir-là ?
"J’ai reçu trop de messages. Il n’y avait pas encore le roaming donc je n’ai rien vu sur le coup. C’est quand je suis arrivé à l’hôtel que mon téléphone a explosé."
Et dans le vestiaire ?
"Tout le monde était content. J’arrivais dans l’équipe. Les gars ne me connaissaient pas encore donc ils étaient vraiment ravis pour moi. Je suis resté calme. Je n’étais personne dans ce vestiaire de grandes stars. Je n’étais pas à leur niveau. J’étais incroyablement fier mais je suis resté humble."
Celui qui vous connaissait, c’est Jelle Vossen avec qui vous avez joué à Genk et votre premier match chez les Diables…
"Nous fonctionnions bien à deux. C’est grâce au travail de Frankie Vercauteren (NdlR : le coach de Genk lors du titre) que nous étions aussi bons à deux. Il nous donnait les infos et nous faisions le boulot au point de se trouver les yeux fermés."
À un moment, vous étiez en quelque sorte le buteur attitré des Diables ?
"Non, déjà à ce moment-là, le buteur c’était Romelu Lukaku. Je marquais des buts, je faisais mon boulot mais Romelu… c’était autre chose. J’étais là pour le remplacer. Romelu est un tout grand. Personne n’est plus grand que lui. Il faut le respecter, pas le siffler. Les critiques à son égard diminuent mais c’est un peu tard je trouve…"
Vous avez gardé de belles images de votre époque chez Diables ?
"Oui, c’était génial. Je reste en contact avec plusieurs joueurs. Je suis venu à Genk-Naples et mon pote Dries Mertens m’a offert son maillot. Je l’ai donné à mon fils. J’ai aussi joué avec Kevin De Bruyne et Thibaut Courtois. Ces gars sont devenus des stars, ils vivent dans un autre monde mais sont restés humbles."
Un souvenir vous marque avec eux ?
"Il y a eu des parties de PlayStation endiablées. (rires) Romelu était le plus fou et il hurlait à chaque but. Mousa Dembélé lui tenait la dragée haute mais il avait un moins beau style. Les deux face-à-face, c’était un spectacle."
“Le changement de Lukaku a fait la différence”
Quelle ironie. Dans tous les commentaires d’après-match, la conclusion était la même. C’était la montée au jeu d’Ogunjimi à la mi-temps pour Romelu Lukaku qui était la clé du match. Romelu n’était pas du tout dans le match sur le terrain synthétique, et les Kazakhs avaient même eu la meilleure occasion de but. “Les appels en profondeur de Marvin ont fait la différence”, disaient les consultants. “Georges Leekens a marqué des points.”
À la mi-temps, Romelu avait fait savoir à Georges Leekens qu’il avait des douleurs au dos. “En principe, il serait resté un peu plus longtemps sur le terrain, mais j’ai dû mettre Marvin plus tôt”, disait Leekens, qui avait ajouté : “Ne le descendez pas. La saison passée, tout le monde adulait Lukaku. Il connaît une période plus difficile, mais il va en sortir.”
Or, quelques jours plus tard, Romelu ne figurait pas dans le onze de base du prochain match, le fameux 4-4 contre l’Autriche. Il était monté à la 73e, alors que les Autrichiens menaient 2-3. Ogunjimi avait joué les 90 minutes et avait marqué un but.