Pauvre Dries est devenu Super Mertens
Le Napolitain espère être débarrassé d’une certaine malédiction pour ne pas perdre sa place dans le onze de base durant ce Mondial
- Publié le 23-06-2018 à 10h50
- Mis à jour le 23-06-2018 à 11h04
Le Napolitain espère être débarrassé d’une certaine malédiction pour ne pas perdre sa place dans le onze de base durant ce Mondial 6 juin 2018 : Les Diables commencent à quitter le stade Roi Baudouin après une victoire nette face à l’Égypte. À la sortie de la zone réservée aux interviews, quelques adolescentes semblent assez nerveuses, comme si elles attendaient une pop star à la fin d’un concert : "Vous savez si Dries est encore là ? On veut faire une photo avec lui", demandent-elles. Mais le Louvaniste a déjà quitté l’enceinte…
Cela démontre bien la popularité gagnée par le buteur de Naples, et pas uniquement chez les jeunes filles qui ont visiblement du mal à résister à son charme. Son nom est certainement celui qui est le plus scandé par les supporters, juste derrière celui d’Eden Hazard, avant un coup d’envoi et ses coups de génie lors des Coupes du Monde lui ont donné un statut qui semblait se refuser à lui depuis ses débuts internationaux. Comme si, à ce moment-là, l’équipe nationale refusait de se laisser séduire.
Victime de la comparaison
Il faut dire que tout s’est mis en travers de sa route. Il y a six ans, une question a trop souvent pollué le débat médiatique : qui doit recevoir les clés du jeu ? Eden Hazard ou Dries Mertens ? Comme si les deux meilleurs joueurs offensifs belges de l’époque étaient incapables de cohabiter. Comme si la réussite de l’un devait absolument condamner le second à se satisfaire d’un rôle de l’ombre auquel son talent ne le prédestinait pas.
Malheureusement, Dries Mertens a souvent été la victime de cette comparaison en ne parvenant pas à sortir la tête de l’eau face à la concurrence de celui qui est peut-être l’un des trois meilleurs joueurs de notre histoire. Sa place sur le banc l’a longtemps frustré car même l’un ou l’autre coup d’éclat n’a pas convaincu les coaches fédéraux de lui offrir davantage de responsabilités dans le onze de base.
Victime de sa réussite
À cette époque, Dries Mertens devait se contenter d’un simple rôle de joker de luxe. Et c’est là qu’il a certainement rencontré le plus gros problème de sa carrière chez les Diables Rouges : il y a brillé. Un but et deux passes décisives contre les Pays-Bas, un but face à la Slovaquie ou encore une passe décisive contre l’Allemagne, tout cela en sortant du banc dans les trente dernières minutes.
Dans ces conditions, le sélectionneur n’avait pratiquement aucune raison de lui offrir un autre statut, d’autant qu’il avait le don de se montrer moins tranchant lorsqu’il recevait une chance comme titulaire. Le Louvaniste a souvent souffert de cette constatation, au point de montrer une forme de lassitude quand il devait s’en justifier devant la presse.
Victime de la concurrence
La Belgique n’a certainement jamais compté autant de qualités offensives dans son noyau. Avec les statistiques qui sont les siennes, Dries Mertens devrait être assuré de ne jamais quitter le terrain mais il aura tout le temps une longueur de retard sur ses concurrents. Et cela, il semble incapable de la rattraper.
Si, durant une rencontre, Roberto Martinez est contraint d’enlever une cartouche offensive, le Louvaniste en fera les frais… dix fois sur dix. Il est impensable de retirer Eden Hazard tant il peut faire la différence à tout moment, même lorsqu’il est dans un moins bon jour, tout comme Kevin De Bruyne, dont l’influence sur la construction du jeu est primordiale.
Dans ce cas, Dries Mertens est toujours le joueur le plus "facile" à retirer du jeu, comme le sélectionneur l’a prouvé face au Panama. Alors qu’il avait planté l’un des plus beaux buts du tournoi et délivré ses équipiers juste après la pause...
Victime du 4-3-3 ?
Il doit donc se satisfaire d’une place de titulaire, sans pour autant pouvoir revendiquer un statut d’intouchable. Mais il est écrit qu’il ne pourra jamais se reposer sur ses lauriers car Roberto Martinez pourrait être tenté de revenir à un système à quatre défenseurs si la Belgique continue à avancer dans le tournoi et affronte des nations plus costaudes.
Cela rabattrait totalement les cartes, avec la titularisation d’un nouveau médian comme Marouane Fellaini capable d’amener de la taille et des muscles à côté de Kevin De Bruyne et Axel Witsel. Il ne lui resterait donc plus que la place d’ailier droit, mais là aussi, la concurrence serait particulièrement costaude avec Nacer Chadli, notamment.
Décidément, Super Mertens ne sera jamais tranquille…