Mehdi Bayat: "Roberto Martinez suscite de l’intérêt, mais on est relax"
Mehdi Bayat n’est pas surpris par la réussite de Martinez. Il veut aussi se mettre à table avec Thierry Henry après le Mondial : "Nous aimerions qu’il reste"
- Publié le 09-07-2018 à 07h02
Mehdi Bayat n’est pas surpris par la réussite de Martinez. Il veut aussi se mettre à table avec Thierry Henry après le Mondial : "Nous aimerions qu’il reste" Vendredi soir, il a explosé de joie, comme tous les Diables et les membres du staff. Mehdi Bayat, qui dirige la commission technique avec Bart Verhaeghe, a toutes les raisons d’être heureux. Deux jours après l’exploit et avant de s’envoler pour Saint-Pétersbourg pour la demi-finale, il évoque l’apport de Roberto Martinez et les perspectives pour les Diables et l’Union belge.
Mehdi Bayat, à froid, que retenez-vous de l’exploit des Diables face au Brésil ?
"Nous avons mis les bonnes personnes aux bons endroits. Notre discours est toujours resté le même. Quand nous sommes arrivés à la tête de la commission technique avec Bart Verhaeghe, nous avons d’abord fait l’évaluation de l’Euro et avons décidé de nous séparer de Marc Wilmots. Nous avons alors lancé un appel à candidatures. À l’époque, certains en avaient ri... Nous avons reçu des canditatures inattendues, dont celle de Roberto Martinez. Sa vision nous a convaincus. Il fallait être flexible tactiquement et on a vu contre le Brésil à quel point c’était important. Nous sommes heureux et tranquilles par rapport à nos choix."
A posteriori, avoir fait prolonger Martinez avant le Mondial apparaît être un coup de maître...
"J’ai entendu de la mauvaise foi à l’époque, mais on savait très bien ce que l’on faisait. On n’avait pas besoin d’attendre un tel exploit pour lui faire confiance. Le faire prolonger avant le tournoi, c’était le meilleur signal qu’on pouvait envoyer au groupe. Roberto est notre général; on devait lui donner les meilleures armes pour partir à la guerre. On voulait éviter de créer le moindre doute."
Son nom est cité à la tête de la sélection espagnole. Comment réagissez-vous à cette rumeur insistante ?
"C’est normal qu’un entraîneur qui travaille aussi bien suscite de l’intérêt. C’est aussi pour cela que nous l’avons prolongé ! Il est sous contrat et la balle est dans notre camp. Mais nous sommes relax à ce sujet. Et Roberto est un vrai gentleman."
Face au Brésil, il a sans doute signé le plus beau coup tactique du Mondial...
"C’est vrai. Ce match, il l’a préparé très minutieusement. Il a notamment étudié de A à Z le travail de Tite, le sélectionneur brésilien. Il ne laisse rien au hasard."
Maintenant, quelles sont les chances des Diables de remporter la Coupe du Monde ?
"Une équipe qui bat le Brésil peut battre n’importe qui. Les joueurs veulent aller le plus loin possible. Ils sont très ambitieux. La preuve : après avoir battu le Brésil, j’étais dans l’avion avec les joueurs et ils n’ont même pas fait la fête ! Bien sûr, ils étaient fiers. Pour eux, voir les vidéos de la fête populaire en Belgique, c’était magique. Mais ils n’étaient pas euphoriques. Parce qu’ils veulent plus. Respect à eux car c’est la meilleure attitude à avoir. Le soir même, ils n’avaient déjà qu’une chose en tête : le match contre la France."
Qui est favori dans cette demi-finale ?
"La France, clairement. Pour la simple raison qu’elle a déjà remporté des trophées. Le contexte sera donc le même que contre le Brésil."
Ce match sera très particulier pour vous, qui avez la nationalité... française.
"C’est vrai que ce sera spécial. Je suis toujours en attente de ma naturalisation belge. Mais il n’y a pas photo : je vis en Belgique depuis quinze ans, je suis carolo et belge et mon cœur est à 100 % avec les Diables. Je serai sans doute le seul Français à soutenir la Belgique mardi... avec Thierry Henry."
Justement, on parle énormément de lui avant cette demi-finale. Il est le seul membre important du staff à n’avoir pas prolongé...
"Thierry a énormément de qualités. C’est quelqu’un de réservé, malgré son statut de star internationale. Je lui dis souvent qu’il est insortable : s’il va en rue, c’est tout de suite l’émeute. Malgré cela, il n’a jamais voulu se mettre en avant. Il est là pour bosser et son rôle, mis en doute par certains, est bien plus important que ce que l’on ne croit. C’est un vrai adjoint et il fait son job à merveille. Nous aimerions qu’il reste et nous discuterons avec lui après le Mondial."