Matz Sels après son excellente année à Strasbourg: "Buffon m’a félicité pour ma saison"
Matz Sels, ex-Anderlecht et La Gantoise, est l’un des meilleurs gardiens de Ligue 1 et l’homme de la saison à Strasbourg.
- Publié le 20-04-2019 à 07h27
- Mis à jour le 20-04-2019 à 09h27
Matz Sels, ex-Anderlecht et La Gantoise, est l’un des meilleurs gardiens de Ligue 1 et l’homme de la saison à Strasbourg.
"Le meilleur joueur du club ?" Matz Sels hésite avant de répondre à la question. Il ne veut pas se mettre en avant mais est bien conscient que cette saison est la sienne. "J’ai clairement pris des points pour mon équipe. J’ai pu l’aider à des moments cruciaux, mais je ne vais pas juger ma saison par rapport à celle des autres…"
Vous pouvez par contre juger votre propre saison. Est-ce la meilleure de votre carrière ?
"J’étais aussi très bien à La Gantoise. On est champions et j’ai sorti de gros matchs en Ligue des champions, c’est tout de même quelque chose de grand. Après, qualitativement, c’est peut-être mon exercice le plus abouti."
Surtout que le PSG, Lyon, l’OM et d’autres ont le niveau de la C1…
"Clairement, la compétition est plus relevée qu’en Belgique. Tous les mois, nous avons plusieurs grosses affiches. Je suis content de la manière dont ça se passe pour l’instant. Mais il reste six matchs et je ne veux pas me porter la poisse. Vous pouvez me rappeler après ça et je vous dirai si j’ai vraiment fait la saison de ma vie (rires)."
Comment expliquez-vous avoir vécu une si bonne année autant au niveau personnel que collectif ?
"Je suis entouré de pas mal de bons joueurs. Le club n’a pas eu une saison facile avant mon arrivée, donc il a transféré des gars d’expérience pour compléter le noyau. Tout s’est parfaitement imbriqué comme les pièces d’un puzzle et on l’a prouvé en championnat avec une place dans le top 10 et une victoire en Coupe de la Ligue."
On parle souvent de la ferveur des Strasbourgeois, vous confirmez ?
"Franchement, la Meinau, c’est le top. Nous avons quasiment rempli le stade à chaque rencontre. La chance du club est d’avoir un gros potentiel régional et une ambiance très chaude. Les deux combinés, ça attire. L’histoire du club est lourde. Il a connu les soucis, la culbute et il renaît petit à petit. Strasbourg est loin d’avoir fini son évolution. Ils vont encore agrandir le stade et revoir les ambitions à la hausse."
Des ambitions qui vous poussent à rester ?
"On sait déjà qu’on jouera l’Europe la saison prochaine. C’est génial. Peut-être y croisera-t-on Anderlecht en préliminaires s’ils parviennent à s’en sortir. C’est une motivation qui me donne encore plus envie de rester. Il y a un projet pour moi ici."
Pouvez-vous l’expliquer ?
"Il est le même que le club : grandir au fil des années. Le club et moi sommes à l’avance sur le planning et j’ai envie de continuer. Je ne suis pas le seul. Beaucoup de joueurs sont bien ici. Quand on voit qu’on a parfois flirté avec le top 5, ça donne des idées pour la suite."
Être en Europe ne faisait pas partie des plans ?
"Pas aussi vite en tout cas. Après, on a des tours qualificatifs à passer. Parfois, je compare ce qui se passe ici à ce que j’ai vécu à Gand : un projet bien solide qui prend très vite."
En quoi avez-vous évolué ?
"Je vieillis hein ! (rires) Je gère mieux certaines situations à force d’y être confronté. J’évolue un peu au quotidien car je joue tout. Je jouis aussi de l’entière confiance du coach et du club."
Il y a aussi une tradition française chez les gardiens. Sentez-vous une différence dans le travail ?
"J’ai toujours eu de bons entraîneurs en Belgique donc je ne vais pas me plaindre. Mon entraîneur actuel (Jean-Yves Hours) est vraiment bien. Il m’aide à grandir. Il corrige ma façon de faire dans certains cas et je suis ses consignes."
À 27 ans, pensez-vous encore avoir une belle marge de progression ?
"Je sens que j’atteins déjà un bon niveau, mais je peux encore prendre quelques pour cent à certains niveaux. Cela peut rapidement faire une énorme différence. J’arrive dans mes meilleures années."
N’êtes-vous pas trop déçu de ne pas avoir joué en Coupe de la Ligue ?
"J’aurais voulu tout jouer. Je suis comme ça. Mais le coach Laurey a fixé les choses à l’avance. La Coupe était pour Bingourou Kamara. Il n’allait pas changer pour la finale. Je l’ai logiquement accepté et j’ai célébré avec l’équipe. C’est un titre collectif !"
Vous vous consolerez avec de grandes prestations au long de la saison et notamment face au PSG de Gigi Buffon. Il vous a parlé après avoir tenu le PSG en échec. Que vous a-t-il dit ?
"Il m’a félicité pour mon match et ma saison. Il m’a dit que j’avais bien fait le boulot, que j’étais sur une bonne lancée et que je devais continuer."
Venant de lui…
(Il coupe) "Cela fait clairement plaisir. Buffon, c’est le top. J’ai énormément de respect pour lui et ce qu’il a fait pour notre job. Puis, quel niveau pour un gars de 41 ans !"
Vous rêvez d’une carrière aussi longue que la sienne ?
"Le football a changé. Tout va plus vite et les corps s’usent différemment. Si je peux être à mon top jusqu’à 35 ans, je serai un homme heureux. Ensuite, je prendrai année après année."
Ne vous êtes-vous pas moqué de Choupo-Moting et de son énorme raté ?
"Pas avec Buffon (rires) ! Ce n’est pas un truc que tu fais avec un adversaire mais clairement ça a fait rire beaucoup de monde. Les images ont fait le tour de la planète."
C’est la chance des grands gardiens ?
"Plutôt de la malchance pour lui (rires) !"
"Je n’en ai jamais voulu à Roberto Martinez"
Depuis septembre, Matz Sels est de retour dans le groupe des Diables rouges. Logique, vu ses prestations de haut niveau avec son club. "Je prends du plaisir, je suis en confiance et le sélectionneur en est conscient. Pour moi, il n’est pas question de ne pas venir en sélection sous prétexte que je suis le numéro 4. C’est à chaque fois un plaisir. Je reste aussi ambitieux. J’ai envie de vivre un Mondial ou un Euro avec cette équipe et je pense avoir ma chance à l’avenir."
La Coupe du monde lui reste un peu en travers de la gorge."C’est logiquement frustrant de sauter de la sélection au dernier moment, mais je ne peux pas en vouloir à Roberto Martinez. Je ne l’ai d’ailleurs jamais fait. Les Diables sont mes potes. J’aurais aimé vivre ces matchs dingues avec eux, mais je les ai soutenus à distance comme un supporter."