Les Diablotins persuadés que Verschaeren sera à la hauteur: "Il sera décisif pour nous"
D’un naturel discret, Yari Verschaeren se fond doucement dans le groupe des Diablotins. La preuve.
- Publié le 15-06-2019 à 13h57
D’un naturel discret, Yari Verschaeren se fond doucement dans le groupe des Diablotins. La preuve. Son visage poupon est là pour rappeler son âge. Même au milieu d’une bande de jeunes de 22, 23 ans, Yari Verschaeren fait jeune. Franchement jeune. "On a quand même cinq ans d’écart, c’est énorme", note Alexis De Sart. "Je n’ai pas pris un coup de vieux car d’autres sont plus vieux mais quand même."
Athlétiquement, la différence de maturité est frappante. Ce mercredi, quand le groupe travaillait en salle et que Sebastiaan Bornauw enchaînait les tractions, son coéquipier en club peinait à réaliser pareille prouesse. Glissait des sourires ici et là plutôt que de décrocher des mots comme d’autres peuvent le faire.
Convoqué pour la première fois, le prodige n’a pris part qu’à une poignée de séances à Tubize, se concentrant sur ses examens avant de s’envoler pour Catane. Où la présence de l’imposante colonie anderlechtoise l’a forcément aidé.
Elias Cobbaut, son compagnon de chambre et ambianceur en chef du groupe, l’a rapidement pris sous son aile.
Comme Alexis Saelemaekers, volontiers chambreur : "Il a chanté en néerlandais et si jamais il ne réussit pas dans le foot, il a une belle petite carrière dans la chanson qui l’attend", s’amuse le latéral avant de reprendre, plus sérieusement : "Il était un peu timide, comme chaque joueur qui arrive. On essaye de le mettre à l’aise, il prend ses marques petit à petit comme il l’a fait en club. Il reste les pieds sur terre et ne se prend pas la tête."
"C’est le même qu’à Anderlecht. Il ne connaissait pas grand monde mis à part les Anderlechtois", complète Bornauw. "On parle beaucoup ensemble. C’est un très chouette garçon avec les pieds sur terre. Il a assez de confiance en lui. C’est quelqu’un qui s’intègre très facilement. Il n’a pas beaucoup besoin de parler ; il parle avec les pieds. Tout le monde apprécie cela."
À commencer forcément par Johan Walem, qui avait ouvert la porte de l’Euro au joueur dès le mois de mars. "S’il fallait faire une exception, c’était lui. Il a démontré au Sporting toutes ses qualités, il peut évoluer à deux ou trois postes. Mais cela reste une première expérience pour lui en U21", tempère le sélectionneur. "Il était timide au début, je trouve. Mais c’est allé crescendo. Il est bien ; il est mieux ces deux, trois derniers jours. Le groupe l’a accueilli crescendo aussi. Le terrain a fait beaucoup. Il ne faut pas toujours se connaître depuis dix ans pour savoir jouer ensemble."
La découverte a été mutuelle. À des degrés divers. Certains joueurs expatriés, par exemple, se sont interrogés sur ce phénomène de précocité en amont du tournoi.
D’autres voient son arrivée d’un œil presque attendri : "Sa présence confirme la qualité de la formation d’Anderlecht. Des bons joueurs sortent toujours et on espère qu’il va continuer à grimper encore et encore. Son arrivée prouve que le temps passe. Demain, il y aura toujours un nouveau. On est des anciens jeunes qui aimons les petits qui montent", rappelle Aaron Leya Iseka. "On espère qu’il va prendre du plaisir avec nous et de l’expérience dans cette compétition."
Lui aussi a trouvé le milieu offensif "timide au début". "Mais, les jours passent et je le vois rigoler et même danser."
Tout en charmant son monde sur le terrain : "C’est vraiment un bon joueur", synthétise Dodi Lukebakio. Et Alexis De Sart en est persuadé : "À mon avis, il sera décisif pour nous durant cet Euro." Comme il l’a été à Anderlecht.
Les chiffres de son année folle
Yari Verschaeren a réussi à s’imposer comme leader technique d’Anderlecht. Avec plus de 7 sur 10 de moyenne dans nos colonnes, Yari Verschaeren a affiché un bulletin plus que satisfaisant. Surtout pour une première saison chez les A à seulement 17 ans. La preuve via son bilan statistique de la saison encore parfois teinté de manquements mais surtout plein de promesses.
1,84: Yari Verschaeren tente 1,84 passe clé par match et en réussit 1,16. C’est bien vu le contexte dans lequel il a évolué, le rôle qu’il a parfois occupé sur le flanc et son manque d’expérience mais c’est un domaine dans lequel il doit tourner à près de 5 tentatives par match pour marquer le jeu de son empreinte.
85%: Son ratio de passes réussies est assez impressionnant. Verschaeren rate très peu dans un rôle qui le pousse à prendre des risques. En moyenne, il réussit 34 passes sur 40 tentées, soit 85 % de succès.
3,1: Parmi les 40 passes tentées par Verschaeren, 3,1 filent dans la surface de réparation adverse. Une preuve d’envie de jouer de l’avant mais qui ne réussit que 1,36 fois par match.
1,75: Il a un jeu en provocation et en dribble et il n’est pas rare de voir Yari Verschaeren au tapis suite à une faute. Il en subit, en moyenne, 1,75 par match. Avec une pointe à 4 fautes contre lui lors du topper contre Bruges (2-2). Il en commet, par contre, très peu : 0,48 par match.
43: Les duels restent problématiques vu sa taille et son poids. Yari Verschaeren les évite tant que faire se peu. Il n’en gagne que 43 %. Trop peu même si son rôle ne nécessite pas des statistiques impressionnantes dans ce secteur.
4,2: Dans les airs, il n’a remporté que trois duels sur tous les matchs qu’il a disputés. Il compense cette faiblesse en se positionnant à la réception des duels pour voler le second ballon. Il en intercepte 4,2 par match.
2: Son côté travailleur se traduit dans d’autres statistiques que les seconds ballons : il récupère en moyenne 2 fois le cuir par match et réalise autant d’interceptions.
6: Le jeune joueur ose tenter le dribble. Six fois par match même, avec une réussite de plus de 50 %. D’excellentes stats quand on sait qu’un Eden Hazard tente plus ou moins 10 dribbles par rencontre.
9: Il gaspille par contre encore beaucoup avec 9 ballons perdus par match. Heureusement, seulement 2,1 le sont dans sa propre moitié de terrain.
0,3: Ses actions décisives par match (0,1 but et 0,19 assist) sont encore trop peu nombreuses. Il a toutefois su se montrer décisif lors de matchs importants, comme face au Standard (1 but), à Bruges (1 assist) ou à Ostende (2 assists).
Le plus jeune joueur de l’Euro
Né le 12 juillet 2001, Yari Verschaeren est le seul des 276 joueurs présents à l’Euro à avoir vu le jour au XXI e siècle, ce qui fait de lui le plus jeune joueur du tournoi. En tout, six autres joueurs sont nés dans les années 2000 : les Italiens Sandro Tonali et Moise Kean, le Serbe Svetozar Markovic et les Anglais Phil Foden, Ryan Sessegnon et Morgan Gibbs-White.