Les Diables unis face aux critiques
Le contraste est grand entre le négativisme ambiant autour de l’équipe nationale et la confiance au sein du vestiaire.
- Publié le 06-06-2018 à 12h24
- Mis à jour le 06-06-2018 à 15h44
Le contraste est grand entre le négativisme ambiant autour de l’équipe nationale et la confiance au sein du vestiaire. Préparer un grand tournoi n’est jamais simple. Mais à ce point-là…
Depuis l’annonce de la première liste des 28 et la tornade médiatique provoquée par la non-sélection de Radja Nainggolan, c’est une atmosphère assez négative qui règne autour des Diables. De nombreux reproches, dans le public comme parmi les observateurs, sont adressés à Martinez ou aux Diables. Parfois à tort, comme après l’histoire inventée du matelas gate. Le sélectionneur a pris des décisions impopulaires et la blessure de Vincent Kompany est venue encore lui compliquer la tâche.
Depuis le retour des Diables dans les grands tournois, en 2014, jamais ils n’avaient connu une préparation aussi délicate. Comparées à ces premiers jours, les périodes pré-Mondial 2014 et pré-Euro 2016 ressemblaient à de longs fleuves tranquilles…
Le public partage en partie ce pessimisme : seuls 26.000 tickets ont été vendus pour le match contre l’Égypte ce mercredi soir. On est très loin de l’engouement de 2014.
Cela faisait donc très longtemps qu’on n’avait plus senti une ambiance aussi terne dans le giron des Diables avant une grande échéance.
Le contraste est marquant avec ce qui se passe dans les couloirs de l’hôtel tubizien des Diables. "À l’intérieur du groupe, nous gardons le bon esprit", assure Thibaut Courtois, avec conviction. "C’est important de ne pas prêter trop d’attention à ce qui se passe à l’extérieur. On sait qu’il y a beaucoup de négativité autour de nous. Beaucoup trop, même. Je trouve que ce n’est pas correct. On ne doit pas se laisser affecter par tout cela. On reste entre nous."
Face à la critique, les Diables s’unissent et il nous revient que les paroles de Thibaut Courtois ne sont pas qu’un discours de façade. L’ambiance dans le groupe est très positive. Les joueurs croient dans le système tactique de Martinez et ils sont persuadés qu’ils ont les armes pour réussir une belle performance en Russie.
Les joueurs sont sereins, tout comme le staff. Roberto Martinez, qui essuie la plus grande vague de critiques depuis son arrivée lors de l’été 2016, reste stoïque. Chose très rare, ce mardi : il a profité d’une question sur le poids de l’absence de Witsel samedi dernier pour évoquer directement ces critiques. Avec une certaine ironie.
"Je ne regarde jamais les matches à travers les absences. C’est peut-être une façon de voir assez belge… Je m’y habitue. Après la campagne de qualification et nos nombreux buts marqués, la première qui a été dite, c’était qu’il y avait des carences. J’ai répondu : OK ! Quand on défie le Portugal et qu’on garde le zéro, on dit qu’offensivement, c’était faible. OK… Il y aura toujours moyen de mettre en avant quelque chose qu’on n’a pas. Moi, contre le Portugal, j’ai vu des joueurs qui voulaient former une équipe. Avec de l’équilibre. Voilà ce qui compte."
Roberto Martinez n’a pas tout à fait tort : le Belge est souvent négatif. Mais le sélectionneur n’a pas tout à fait raison non plus. Les critiques ne sont pas seulement culturelles. Elles sont simplement en mesure avec le talent de cette équipe : vu son gigantesque potentiel, il est normal d’avoir des attentes très hautes et de se montrer exigeant… Aux Diables de prouver qu’ils sont une vraie grande équipe et les critiques s’effaceront vite.