L'avis d'Alex Teklak: "Martinez a maintenu sa philosophie, sans passer au plan B"
L'avis d'Alex Teklak, par Romain Van der Pluym.
- Publié le 19-06-2018 à 05h51
- Mis à jour le 19-06-2018 à 08h26
L'avis d'Alex Teklak, par Romain Van der Pluym.
1. J’avais pointé le besoin de rythme dans les passes et il était totalement absent en première période. C’était beaucoup trop statique et lent. Ils ont trop souvent reçu le cuir dans les pieds. C’est tout bénef pour le Panama qui peut se permettre d’attendre. Il aurait fallu des permutations, de la profondeur. Je n’ai pas vu de décrochages de Lukaku pour permettre à Hazard et Mertens de prendre la profondeur. C’est ce genre de mouvements qui brise un bloc. J’ai aussi vu trop peu de relais et de combinaisons en triangle. Le jeu était beaucoup trop à l’arrêt. 2. Alderweireld (Vertonghen aussi mais dans une moins mesure) doit prendre les mètres et porter un peu plus le ballon vers l’avant. On a vu trop de passes latérales. Il faut avancer et faire sortir un des joueurs du bloc pour créer le décalage. Cela a eu un impact sur les latéraux. Si Alderweireld avance, il crée une brèche pour lancer les latéraux dans la profondeur. Ils ont trop souvent reçu le ballon dans les pieds.
3. Les phases arrêtées n’ont pas été bien données, mais je tiens à souligner l’inventivité sur les combinaisons. Sur corner, ils ont tenté de passer par une filière courte, surtout avec Dries Mertens, et sur des remises. Cela prouve un vrai travail.
4. Roberto Martinez a voulu consolider l’assise défensive en passant à quatre derrière. Il le fait pour consolider l’entrejeu avec Dembelé qui sait garder le ballon. C’est plus simple et plus structuré de couvrir comme ça que dans un système asymétrique. Les couvertures ne sont pas encore au point du côté gauche. On l’a vu sur la grosse occasion du Panama. Carrasco est trop haut et le mouvement lui échappe. Mais les torts sont partagés entre Vertonghen et lui. Le défenseur n’oriente pas son corps pour couvrir. Il ne prend pas l’information dans son dos. Boyata a fait son match, mais il a encore parfois des moments lors desquels il sort de son registre et se loupe.
5. Il a fallu un exploit sur un deuxième ballon pour débloquer la marque. La frappe de Dries Mertens est très compliquée et sa trajectoire surprenante pour le gardien. Ce but a tout changé. Il a débridé la rencontre. Des espaces se sont alors créés et la structure du Panama a explosé. Le troisième but symbolise la différence entre la première et la deuxième mi-temps.
6. Le fait que Roberto Martinez n’ait pas fait monter Fellaini illustre la différence de philosophie entre lui et Marc Wilmots. Martinez a décidé de laisser le plan A en place le plus longtemps possible alors que Wilmots aurait vite fait appel au plan B et à Fellaini, le pompier de service. Le fait de maintenir Lukaku dans l’équipe malgré sa première mi-temps difficile est aussi un gros changement. Il joue en confiance car il sait que Martinez croit en lui. Et il répond en marquant deux fois.
7. Peu d’équipes pressent haut au moment de la perte de balle. Les Diables n’ont pas assez activé ce principe de jeu qui est cher à Martinez. La réactivité psychologique des joueurs se fait attendre. Ce n’est pas une question tactique. C’est lié à l’état d’esprit. Certains l’ont naturellement, comme Kevin De Bruyne. Mais il est souvent seul. Contre les petites nations, c’est parfois le chemin le plus court vers le but. Et tu peux te le permettre car il y a moins de risques en contre.