L'analyse de Roberto Martinez: un bel exemple de lucidité
Après la rencontre, le sélectionneur a évoqué le fait qu'il serait "injuste de parler de tactique". Analyse de son discours
- Publié le 03-07-2018 à 16h24
- Mis à jour le 03-07-2018 à 16h27
Moins d'une heure s'était écoulée depuis le coup de sifflet final de ce match complètement fou entre la Belgique et le Japon.
Dans le regard de Roberto Martinez, on ne pouvait déceler aucune once d'euphorie. Il a livré une analyse très sereine, à l'image de son comportement durant toute la rencontre. Il est intéressant, avec un peu de recul, de revenir sur ses propos.
"Dans ce match, il ne s’agissait pas de système. Ce serait donc très injuste de parler de l’approche tactique. "Quand une équipe a des problèmes, il y a forcément des explications tactiques. L'une d'elles a évidemment été la volonté des Japonais de faire mal à nos ailes, en pointant Vertonghen et Meunier. Mais Martinez a raison quand il affirme qu'en seconde période, l'esentiel n'était plus la tactique. On est passé dans un match irrationnel, où les émotions primaient. Dans ce contexte, le calme et la lucidité du sélectionneur, même en pleine tempête, ont été précieux.
"Nous avions presque peur d’être favoris de ce match. À 0-2, nous n’avions plus rien à perdre et c’est dès ce moment qu’on a profité du moment."
L'Espagnol va plus loin dans son raisonnement. Implicitement, il explique que la première raison des défaillances des Diables ont été mentales. Avant la rencontre, il s'était pourtant montré très confiant sur la capacité des Diables à gérer la pression d'un huitième de finale. Il s'est trompé sur ce point-là. L'avantage, en quart de finale, c'est que la pression sera du côté brésilien. Il faut espérer que cette fois, les Diables joueront de manière libérée. Dès le coup d'envoi...
"Nacer et Maourane ont joué plus haut et apporté de la présence dans le rectangle. Nous avons aussi eu plus de liant."
La gestion de la pression n'a pas été la seule donnée importante et Martinez l'a vu. Il a été très inspiré de faire monter Fellaini et Chadli. L'Espagnol a fait voir, avec ces deux changements-là, la fameuse flexbilité tactique qu'il avait vendue à tous à son intronisation et qu'on n'avait peu vue sous ses deux ans de règne. Il a aussi montré qu'il ne voulait pas mourir avec ses principes: s'il faut abandoner le jeu de possession à l'espagnole et les combinaisons pour un jeu plus vertical, plus anglais, il est prêt à le faire. Encore un bon point pour lui...
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