Kane et Lukaku, deux attaquants que personne ne peut arrêter !
Kane et Lukaku vont se disputer le titre de meilleur buteur du Mondial… avec des caractéristiques assez communes
- Publié le 26-06-2018 à 06h49
- Mis à jour le 26-06-2018 à 06h50
Kane et Lukaku vont se disputer le titre de meilleur buteur du Mondial… avec des caractéristiques assez communes.
Par définition, un buteur se doit d’être égoïste. Depuis la fin de la semaine dernière, Harry Kane et Romelu Lukaku ne peuvent adopter ce comportement pourtant tellement typique des meilleurs attaquants du globe. Les deux artificiers ont conscience de l’importance pour leur sélectionneur de donner du temps de jeu aux réservistes lors d’une rencontre qui n’aura aucune importance sur une qualification pour les huitièmes de finale de la compétition.L’un et l’autre avaient pourtant avancé un bon argument : la possibilité d’aller chercher le titre de meilleur buteur de la Coupe du Monde. "Harry va battre de grands noms du football mondial au nombre de buts inscrits lors d’un Mondial . Cela le rendrait très fier mais il sait également que c’est l’équipe qui prime sur tout le reste. Et je dois prendre mes décisions en ce sens", dit Gareth Southgate.
Confiance au top
Avec respectivement cinq et quatre buts à leur compteur, Harry Kane et Romelu Lukaku se présentent comme les deux meilleurs numéros neuf du tournoi. Certes, la qualité de leurs adversaires peut expliquer ces chiffres flatteurs, mais ils ont aussi eu la capacité de transformer chaque ballon en or. Dimanche dernier, Harry Kane a planté un triplé face au Panama, mais a affiché une réussite insolente en déviant, sans le faire exprès, une frappe de Ruben Loftus-Cheek pour prendre le gardien à contre-pied. "J’ai même dit à Ruben qu’on verrait bien à qui ce but serait attribué", avoue-t-il. "Quand un joueur est en forme, tout lui sourit. J’ai la chance de traverser une telle période. Marquer trois buts lors d’un match de Coupe du Monde, c’est un rêve."
Romelu Lukaku est également chaud, avec quatre buts inscrits sur ses cinq tentatives. Cette réussite confirme son état d’esprit, réputé pour être particulièrement dur envers lui-même. "À l’entraînement, il râle dès qu’il rate une petite occasion. C’est un grand perfectionniste", confirme Axel Witsel.
Les défenseurs les respectent
Les deux buteurs sont immensément respectés de l’autre côté de la Manche. Au fil des saisons, ils continuent à aligner des statistiques offensives époustouflantes et peu de défenses parviennent à trouver la bonne méthode pour les stopper.
D’ailleurs, les défenseurs de Premier League ne tarissent pas d’éloges sur ces deux attaquants. "Nous avons déjà eu de bons duels lors de nos entraînements à Everton", sourit John Stones, ancien équipier de Lukaku passé à City. " Rom , c’est un buteur du top mondial et c’est pourquoi Manchester United l’a payé aussi cher. Et je pense qu’il dirait la même chose de moi… enfin peut-être pas (sourire )."
Jan Vertonghen, qui le connaît comme adversaire et équipier, partage cet avis. Il le place sur un pied d’égalité avec Harry Kane, qu’il côtoie à Tottenham. "Ils sont très différents mais une chose les rapproche, c’est même leur plus grande qualité : la force de caractère. Ils veulent tous les deux toujours plus. Kane est un grand attaquant mais aussi un leader. C’est plus un targetman que Romelu qui, lui, aime profiter des espaces. Qui je préfère affronter à l’entraînement ? C’est dur de répondre car les deux peuvent te ridiculiser d’un seul geste (rires) …"
Depuis le début de la préparation, John Stones voit Harry Kane travailler au quotidien. Et est très impressionné. "Je vois ô combien il travaille dur", confirme-t-il.
Le travail avec un coach spécifique
La confiance est une chose, mais le travail réalisé à l’entraînement en est une autre. Ces derniers mois, les deux attaquants ont pu compter sur l’appui d’un entraîneur spécifique en sélection.
L’arrivée de Thierry Henry a considérablement changé l’horizon de l’ancien Anderlechtois. Les deux buteurs échangent régulièrement sur le football, eux qui adorent empiler les matches de tous les championnats européens, et le champion du monde a quelque peu modifié le jeu de son jeune élève. Notamment en le conseillant sur ses déplacements ou sur son jeu dos au but adverse. Soit autant de critères qui empêchaient Lukaku de prendre définitivement son envol sur le plan international.
Depuis un petit peu plus d’un an, la sélection anglaise a également engagé un coach des attaquants, mais elle a préféré miser sur un inconnu : Allan Russel. Cet ancien buteur de trente-sept ans a écumé les terrains d’équipes de divisions inférieures anglaises et écossaises mais a tissé une excellente relation de travail avec Harry Kane. "Il ne m’apprend pas à marquer des buts", sourit l’attaquant des Spurs. "Il organise des sessions de finition devant le but, il nous parle des défenseurs ou gardiens que nous allons affronter, tout en notant quelques points faibles que nous pourrions exploiter. Il travaille sur des petits détails lors des séances particulières qu’il organise, mais à ce niveau, cela peut faire la différence."
Tout passe par les pieds de Kane
Ses points forts
Deux des cinq buts de Harry Kane sont des penalties. L’attaquant de Tottenham les tire en puissance et les rate très rarement. Romelu Lukaku, lui, doit laisser cette responsabilité à Eden Hazard. Le buteur de Tottenham concentre aussi tout le jeu offensif de son équipe. Les médians créateurs semblent à son service.
Ses points faibles
Harry Kane jouera-t-il assez de matches pour faire la différence sur ses équipiers ? L’Angleterre n’est pas favorite à la victoire et une sortie prématurée briserait les ambitions du buteur.
Lukaku en totale réussite
Les points forts
Romelu Lukaku est sur un nuage : tous ses tirs finissent au fond des filets. Cette réussite insolente a gonflé sa confiance personnelle et encourage encore plus Eden Hazard et Dries Mertens à le servir dans des conditions idéales.
Les points faibles La cheville de l’attaquant pose question. Il devra certainement se reposer lors du match face à l’Angleterre mais aura-t-il retrouvé la totalité de ses moyens pour la suite de la compétition ? Lui se veut confiant et a envie de prouver qu’il peut aussi briller face
aux grandes nations.
Southgate : "La Belgique est costaude mais nous serons prêts"
Gareth Southgate ne pense pas qu’une équipe fera exprès de perdre pour finir deuxième
Entre Nizhny Novgorod, où ils ont affronté le Panama, et Zelengodorsk, où se situe leur centre d’entraînement, les Anglais ont pratiquement perdu quinze degrés. Le climat dans les environs de Saint-Pétersbourg est bien moins clément, avec davantage de vent que dans l’intérieur du pays.
Mais cela n’a pas empêché les douze réservistes de suer car ils savent que quatre ou cinq d’entre eux pourront entrer dans le onze de base pour défier la Belgique. Gareth Southgate a clairement exprimé son souhait d’offrir du temps de jeu aux réservistes, ce qui devrait normalement profiter à Marcus Rashford (à la place de Sterling), Eric Dier (plus défensif que Ruben Loftus-Cheek) ou encore Danny Rose (pour laisser souffler Ashley Young).
Ce n’est pas pour autant que la sélection anglaise prendra cette rencontre par-dessus la jambe. Même si la première place n’obsède pas le sélectionneur, il compte bien voir ses joueurs conserver le même état d’esprit que ces derniers jours.
"Nous voulons gagner chaque match. Je ne saurais même pas comment faire pour entrer dans une rencontre sans vouloir bien jouer et prendre les trois points, dit Gareth Southgate. C’est toujours dangereux de spéculer sur l’avenir. Lors du dernier tournoi, tout le monde pensait que nous avions eu un tirage au sort favorable mais cela n’a pas marché. Je pense donc que nous devrons jouer aussi bien que nous le pouvons."
D’autant que la moindre baisse de régime pourrait s’avérer fatale face à la Belgique, considérée comme l’un des outsiders les plus sérieux à la victoire finale. "Nous connaissons tous la qualité de cette équipe et les individualités sur lesquelles elle peut compter. Mais nous pensons pouvoir être compétitifs lors des gros matches. Nous sommes en progrès et je pense que les joueurs sont en train de croire en ce que nous faisons. Cela a une influence sur leur confiance."