Kabasele: "J’ai déjà battu City… à Football Manager"
Christian Kabasele s’apprête à retrouver les Citizens pour de vrai, ce samedi (18 h), en finale de la Cup.
- Publié le 18-05-2019 à 07h54
- Mis à jour le 18-05-2019 à 13h17
Christian Kabasele s’apprête à retrouver les Citizens pour de vrai, ce samedi (18 h), en finale de la Cup. Depuis la qualification acquise après un invraisemblable renversement de situation en demi-finale contre Wolverhampton avec un penalty concédé dans les derniers instants par Leander Dendoncker puis ce but de Deulofeu en prolongations, une certaine frénésie escorte Watford.
Pour la deuxième fois en 121 années d’histoire après l’échec en 1984 contre Everton, les Hornets vont disputer une finale de Cup. Le défi s’annonce colossal face à Manchester City. Christian Kabasele en a conscience.
Face à cette machine à gagner et à marquer (163 buts en 60 matchs toutes compétitions confondues), la mission paraît impossible. Ce qui rend le défi plus beau encore pour le défenseur qui rêve d’une apothéose magistrale après une saison particulière.
Christian, justement, comment qualifieriez-vous votre saison ?
"Elle est bizarre parce que je pense que j’ai fait l’un des meilleurs débuts de saison de ma carrière. Puis j’ai eu cette malchance d’être exclu contre Bournemouth (le 6 octobre) , assez sévèrement selon moi. Après, l’entraîneur a fait tourner et l’équipe a eu de bons résultats. C’est un entraîneur assez conservateur on va dire, qui veut être juste avec tout le monde, qui a eu la chance d’avoir un très bon noyau. Il a voulu s’appuyer sur tout le monde pour garder tout le monde concerné le plus longtemps possible. Et au moment où je récupère ma place, je me tape contre le poteau contre Chelsea lors du Boxing Day. Après, je ressors de l’équipe pendant deux semaines et les résultats suivent. Je dois attendre mon heure pour revenir. C’est une saison très bizarre. Mais, au final, cela reste quand même positif. Hormis le match à Everton où je ne fais pas le meilleur match de ma carrière, j’ai toujours répondu présent, ce qui rend cette saison d’autant plus bizarre."
Cette drôle de blessure contre Chelsea est venue couper votre élan. Ce qui a dû vous frustrer…
"Non. Parce que je suis quelqu’un de terre à terre. J’ai quand même eu pas mal de réussite ces dernières années avec le changement de poste, de nombreux blessés avant l’Euro, ce qui me fait rentrer dans le noyau. Cela s’équilibre. Cette saison, le ballon ne tourne pas trop en ma faveur. Il faut savoir accepter que cela aille dans un sens ou dans l’autre. Il ne faut surtout pas baisser les bras et continuer à travailler. C’est sûr et certain que ce n’est pas une question de niveau."
Parce que l’an passé, vous avez nettement plus joué que Mariappa et Cathcart qui ont la préférence du coach cette saison…
"C’est sûr qu’il y a un décalage en termes de temps de jeu. Le coach a voulu instaurer une sorte de rotation entre nous. Quand les autres ont joué, ils ont eu des résultats et il a voulu garder cette équipe-là. Mais hormis contre Liverpool, si on regarde le bon côté des choses, j’ai joué les top matchs. Cela veut dire que l’entraîneur croit en moi. C’est une question de travail, de patience et je suis sûr et certain qu’avec le temps, j’aurai plus de temps de jeu."
Avez-vous demandé des explications à votre entraîneur ?
"Oui. J’en ai eues. Je suis quelqu’un d’ambitieux qui veut tout le temps jouer. Il m’a dit qu’il respectait tout le monde et qu’à partir du moment où un joueur était bon sur le terrain, c’était difficile de l’enlever."
Watford va disputer la finale de Cup à Wembley. Que représente pour vous ce stade mythique ?
"J’avais eu la chance de jouer contre Tottenham là-bas le temps que le nouveau stade soit construit. Maintenant que je peux comparer, l’ambiance durant la demi-finale était totalement différente. Il y avait un truc spécial. Contre Tottenham, c’était domicile extérieur. Là, c’était une moitié pour Wolverhampton et une moitié pour nous. Même si je n’ai pas joué, c’était l’un des plus beaux moments de ma carrière. Le déroulement du match, tout ce qu’il s’est passé, c’était assez exceptionnel. J’en garderai un bon souvenir, jusqu’à peut-être en avoir un meilleur contre City."
Vous avez affronté quatre fois cette équipe pour quatre défaites. Comment faire face à eux ?
"Il faut y croire même si ce sera très compliqué. Il faut se souvenir de l’exploit de Wigan contre Manchester City justement même si ce n’était pas l’équipe d’aujourd’hui. Wigan était relégable avec Roberto Martinez. Ils ont réussi à battre City (0-1) . Il faut absolument y croire et dire que tout est possible sur une finale. Et puis j’ai déjà battu City à Football Manager. J’ai même déjà gagné deux fois la Cup (sourire). "
Comment se prépare-t-on à ce type de match en tant que défenseur ?
"Qu’on joue contre City, Arsenal, Bournemouth ou Crystal Palace, c’est toujours la même concentration. Je me prépare comme si c’était le dernier match de ma carrière. À mon poste, la moindre erreur se paye cash, que ce soit contre City ou contre Bournemouth. Il faut être prêt à beaucoup courir, à beaucoup défendre et je ne vais pas dire à couvrir beaucoup d’espaces mais à beaucoup fermer tous les petits trous qu’on peut avoir dans notre défense. Ils vont faire je ne sais pas combien d’appels dans le match, les ballons ne vont pas arriver et le moment où on ne va pas aller suivre le joueur, le ballon arrivera à ce moment-là. C’est beaucoup de concentration surtout."
"Le joueur doit être responsable de sa carrière"
Christian Kabasele négocie sa prolongation de contrat sans agent.
Sous contrat avec Watford jusqu’en juin 2021, Christian Kabasele s’est vu offrir dès le mois d’octobre une proposition pour prolonger.
"C’est la priorité", explique celui qui présente la particularité de travailler sans agent. "Je suis assez autonome à ce niveau-là. J’ai des personnes de confiance à qui je peux m’adresser pour avoir des conseils. Je n’ai pas d’agent à proprement parler. Les discussions que j’ai par rapport à ma situation, je les ai directement avec le directeur sportif. Si j’ai un conseil à demander à l’une ou l’autre personne, je sais vers qui je peux me tourner. Même quand je travaillais avec Mogi, j’étais assez impliqué, assez autonome. Dans le fond, cela ne change pas grand-chose pour moi", souligne le défenseur qui a forcément été surpris par le scandale qui ébranle le football belge. "Le plus choquant reste les matchs truqués", soupire-t-il.
Et si ces affaires peuvent ouvrir les yeux à certains de ses collègues sur la gestion de leur carrière, lui rappelle : "C’est le joueur qui prend la décision. Si un agent m’appelle pour me dire que je vais te mettre dans tel club, ne t’occupe de rien, je vais voir directement avec le directeur sportif. Je lui dirai que non, que je veux être présent, que je veux prendre part aux discussions et je veux savoir ce que vous vous dites. C’est le joueur qui doit être responsable de sa carrière, qui est le premier décideur de sa carrière et qui ne doit pas se laisser influencer par un agent."