Julio Dely Valdés, meilleur joueur panaméen de l’histoire: "Mon fils est dingue de Hazard"
Entretien avec le meilleur joueur panaméen de l’histoire : Julio Dely Valdés.
- Publié le 15-06-2018 à 18h30
- Mis à jour le 15-06-2018 à 18h36
Entretien avec le meilleur joueur panaméen de l’histoire : Julio Dely Valdés. Personne ne connaît l’identité d’un seul joueur panaméen, à moins de ne louper aucune rencontre européenne. C’est d’autant plus vrai que le porte-drapeau du football local a rangé définitivement ses crampons depuis douze ans. Julio Dely Valdés est une star chez lui grâce à sa victoire en Coupe des Vainqueurs de Coupe avec le Paris Saint-Germain (1996) et son passage remarqué à Malaga au début du millénaire.
Logiquement, il a entraîné à deux reprises sa sélection nationale (2006 et 2010-2013), passant même à deux doigts de se qualifier pour le Mondial brésilien. Il était donc le mieux placé pour évoquer la rencontre de ce lundi.
Comment avez-vous vécu la qualification du Panama pour sa première Coupe du Monde ?
"J’étais très heureux, très ému. Mais je n’ai pas spécialement pu fêter cela car j’habite en Espagne et à cause du décalage horaire, la rencontre décisive s’est déroulée en pleine nuit. Je n’ai donc pas pu crier, sinon j’aurais eu des problèmes avec mes voisins ! C’était clairement la plus belle journée du football panaméen et on s’en souviendra encore dans cinquante ans."
Et comment cela a-t-il été vécu au Panama ?
"Depuis la dernière seconde du dernier match de qualification, c’est la fête dans toutes les rues… et les Panaméens sont les meilleurs pour faire la fête. Cela sera le cas jusqu’à l’ultime seconde de notre dernière rencontre à cette Coupe du Monde. Tout le pays était paralysé pendant les qualifications, donc vous imaginez ce que ce sera pendant la Coupe du Monde. Plus personne ne va travailler (il rigole) ."
Que pensez-vous de la sélection belge ?
"C’est l’une des meilleures équipes européennes, aussi bonnes que l’Espagne ou l’Allemagne. Vous avez des joueurs qui évoluent dans les meilleures compétitions européennes et si on ne tenait compte que du potentiel des équipes, vous pourriez gagner la Coupe du Monde. Moi, si j’étais un joueur belge, je regarderais la force de mes équipiers et je me poserais une seule question : ‘pourquoi n’irions-nous pas jusqu’au bout ?’ "
Qui est votre joueur belge préféré ?
"Eden Hazard, je l’adore. Il est rapide, efficace dans les un contre un et il sait marquer : c’est un joueur complet. Et en plus, mon fils l’adore (sourire) . Pour moi, il a le potentiel pour se faire une place parmi les meilleurs joueurs du monde. J’apprécie également Romelu Lukaku. C’est un vrai tueur dans une surface et il a, selon moi, une chance d’être le meilleur buteur du tournoi."
Comment voyez-vous le match de ce lundi pour le Panama ?
"Ce sera difficile, c’est évident. Ce sera notre premier match dans une Coupe du Monde et on ne sait donc pas spécialement comment vont se comporter les joueurs. Il y aura du stress mais quand on a peur, on fait des erreurs. Heureusement, nous avons des joueurs expérimentés et un sélectionneur qui prend les bonnes décisions. Je pense donc que dès le début de la rencontre, les Panaméens auront oublié leur stress."
De quel joueur la Belgique doit-elle se méfier ?
"C’est difficile de pointer un joueur en particulier car la force de cette équipe, c’est son collectif. Tout le monde travaille pour récupérer le ballon et amener du danger. Et même les éléments les plus talentueux doivent bosser."
N’avez-vous quand même pas peur que le Panama soit ridicule ?
"Moi, pas du tout ! Les joueurs doivent avoir confiance en leurs qualités et cela se passera bien. L’objectif de l’équipe, cela doit être de profiter de tout ce qui arrive de la première à la dernière minute. Ils pourraient même surprendre le monde entier car finalement, personne ne les attend…"
"J’avais un super feeling avec Luis Oliveira"
Il l’avoue volontiers : "Je n’ai jamais eu l’occasion de jouer dans le championnat belge… tout simplement parce que je n’ai jamais reçu une seule proposition venant de votre pays."
Pour autant, Julio Cesar Dely Valdés connaît bien la Belgique. Pendant deux saisons, il a eu l’occasion d’évoluer aux côtés de Luis Oliveira sous les couleurs de Cagliari. "Nous nous entendions bien sur le terrain et nous avons marqué beaucoup de buts ensemble. Le feeling entre nous deux était réel. C’était quelqu’un de très populaire en Italie mais c’était logique car il avait d’énormes qualités. Malheureusement, nous ne sommes plus en contact aujourd’hui."
Il a également côtoyé un autre joueur belge : Gert Claessens au Real Oviedo. "Ah oui, c’est vrai. J’avais oublié", sourit-il.