Un match amical contre un tout grand en mars ? On est pour, Martinez est contre et les joueurs sont mitigés
Roberto Martinez ne veut plus affronter de grande nation avant l’Euro. On ne partage pas vraiment son avis.
- Publié le 18-11-2019 à 06h56
- Mis à jour le 18-11-2019 à 14h52
Roberto Martinez ne veut plus affronter de grande nation avant l’Euro. On ne partage pas vraiment son avis. Roberto Martinez comptait sur la Russie pour voir si la Belgique était prête pour affronter des gros morceaux à l’Euro. Le score final - 1-4 - ressemble plus à un résultat d’ABSSA qu’à un match au plus haut niveau international. Les Diables ont survolé la Russie, qui n’a marqué que quand Eden et compagnie ont levé le pied.
Tomberait-on encore dans le même piège français, si on devait rejouer ce match à l’Euro ? Personne ne connaît la réponse. Voilà pourquoi il faudrait un match contre une toute grande nation pour vraiment nous tester. Mais Martinez refuse. Voici ses arguments et nos contre-arguments.
1. En matchs amicaux, les adversaires laissent leurs grosses pointures à la Ronaldo à la maison.
La DH : "Le Portugal est un mauvais exemple, vu qu’il n’y a qu’une très grande star. Mais d’autres pays - la France, l’Espagne, l’Italie, pourquoi pas le Brésil ? - ont tellement de grands joueurs qu’il leur est impossible de titulariser une équipe B."
2. L’intensité en match amical est moins importante.
La DH : "Correct, mais la Belgique a acquis un tel statut que les adversaires vont se donner à fond contre le numéro 1 mondial. S’ils viennent jouer à Bruxelles, ils voudront à tout prix éviter de perdre et vont donc jouer de façon bien organisée, en espérant faire la différence en contre-attaque ou sur phases arrêtées. Comme la France à la demi-finale du Mondial."
3. Il faut garder la confiance au plus haut niveau.
La DH : "Oui, c’est bien de vouloir rester le numéro 1 mondial. Et oui, il faut tenir compte d’une défaite si on va jouer en Espagne. Ou en Italie, qui est aussi dans la course pour le 30 sur 30. Mais parfois, ce n’est pas plus mal de perdre un match. Et sans match référence, le doute subsistera toujours. Le 0-2 contre l’Espagne, le premier match de Roberto Martinez comme coach fédéral, lui est resté en travers de la gorge. Entre-temps, notre équipe nationale a progressé à pas de géant. Jamais la Belgique ne serait malmenée comme ce 6 septembre 2016 au stade Roi Baudouin. Est-ce que ce ne serait pas un nouveau boost de pouvoir dominer et battre l’Espagne, presque quatre ans plus tard ?"
4. Les plus grands ne veulent pas affronter la Belgique.
La DH : "Oui, la Belgique impressionne et fait peur. Personne ne veut entamer l’Euro en s’étant pris quatre ou cinq buts. Mais les plus grands joueurs au monde s’affrontent presque chaque semaine dans les plus grands championnats. Seraient-ils vraiment réticents à l’idée de jouer contre une nation encore plus forte ? On en doute. Pour un pays, un match contre la Belgique est comme un match contre Barcelone pour un club. Qui refuse une partie contre le Barça des clubs ?"
5. Le Qatar peut rapporter gros.
La DH : "Au lieu d’affronter une grande nation, l’Union belge se mesurerait à un pays du Golfe. Le Qatar, organisateur du Mondial 2020, a déjà été évoqué. Une telle rencontre ferait certainement plaisir au trésorier. Vu sa première place au classement Fifa, la Belgique peut réclamer une somme maximale à des (petits) adversaires potentiels. Mais en ce moment, le sportif prime sur le financier. Et le public belge mérite une grosse affiche. La dernière dans le stade Roi Baudouin était Belgique - Portugal, le 2 juin 2018…"
Les joueurs sont mitigés
Les Diables, eux, sont mitigés au sujet d’un match amical contre un ténor du football européen ou mondial. Eden Hazard, lui, est pour un match de haute tenue. "Ce n’est pas moi qui décide, mais j’aimerais bien que cela se réalise, afin de voir où on en est au niveau qualité. On sait qu’on est costauds contre des plus petites équipes. Si on veut gagner l’Euro, il va falloir jouer contre des grosses équipes. Donc oui, ce ne serait pas mal."
Thibaut Courtois, lui, suit plutôt Martinez. "Je sais que ce serait chouette de proposer une grosse affiche au public. Mais, en mars, beaucoup de joueurs seront encore actifs en Ligue des champions. On ne se donnerait quand même pas à fond, ou seulement en première mi-temps. En seconde, il y aurait huit changements. Donc, ce ne serait pas un vrai test non plus. Les matchs amicaux, on ne les aborde pas comme de vrais matchs au sommet. Ils servent plus à faire des essais. Et est-ce que les grandes nations ont envie de jouer contre nous ? Je ne crois pas. Ils n’ont pas envie de perdre."
Pour lui, le match en Russie était un vrai test. "N’oubliez pas que c’était quand même la Russie, quart de finaliste au Mondial ! Je sais bien qu’ils n’ont pas le nom de l’Espagne, de l’Italie ou de l’Allemagne. Mais si cela semblait trop facile, c’est parce qu’on a si bien joué."
Axel Witsel, lui, était partagé. "D’un côté, je me dis que cela pourrait être une bonne chose. On joue au football pour rencontrer des grands adversaires comme l’Espagne, le Portugal ou la France. Mais, de l’autre côté, on a quand même disputé une très bonne Coupe du monde sans avoir joué de tels matchs amicaux..."