Dries Mertens avant Belgique-Pays-Bas: "Nous on ne se moque pas, on préfère parler sur le terrain"
Depuis le dernier Belgique - Pays-Bas, le rapport de force s’est inversé.
- Publié le 15-10-2018 à 22h31
- Mis à jour le 16-10-2018 à 15h29
Depuis le dernier Belgique - Pays-Bas, le rapport de force s’est inversé. "Ce n’est pas dans notre mentalité de se moquer comme les Néerlandais à l’époque", analyse Dries Mertens, le plus Oranje des Diables.
"C’est quoi encore ce petit match ?" Il y a un peu plus de six ans, lors du dernier Belgique - Pays-Bas disputé chez nous, les Pays-Bas étaient encore une grande nation du football mondial. Et la Belgique pas encore. Les Néerlandais venaient de louper l’Euro, mais étaient surtout les vice-champions du monde en titre. Les Diables, eux, n’avaient plus joué un grand tournoi depuis 2002.
Ce 15 août 2012, nos voisins du Nord étaient arrivés avec leur habituelle arrogance au Heysel. "Ils se foutent de nous", avait révélé Dries Mertens à la veille du match. À l’époque, il jouait encore au PSV où il entamait sa septième et ultime saison dans le championnat néerlandais. "Ils disent : ‘C’est quoi encore ce petit match’ ou ‘On n’a pas suivi, ça se joue chez vous ou chez nous ?’ On ne va pas se laisser faire, mais bon, les Pays-Bas sont quand même favoris."
Le lendemain, les hommes de Marc Wilmots faisaient exploser la défense néerlandaise (4-2) avec un Mertens intenable.
Le 15 octobre 2018. Tout a changé. Comme dans la Planète des singes, le rapport de force s’est inversé. Les Diables trônent à la première place du classement Fifa après une superbe Coupe du Monde. Et il faut sortir du Top 10 pour trouver les Oranje (17e). Au niveau des points, les Néerlandais sont même plus proches de la Bolivie et du Mali que de notre première place mondiale. La faute à leur absence des deux derniers grands tournois.
Ce serait normalement à notre tour de rigoler avant ce 127e derby des Plats Pays. "Mais on ne le fait pas", sourit ce même Dries Mertens dans l’auditorium de Tubize. "Ce n’est pas dans notre mentalité. Nous, on préfère parler sur le terrain en essayant de gagner ce match. J’ai vécu longtemps aux Pays-Bas et j’aime bien cette assurance. C’est finalement quelque chose de positif. En Belgique, on est parfois un peu trop négatif."
Chez nos voisins, c’est d’ailleurs l’euphorie après le 3-0 de samedi contre les Allemands. Mertens s’est quand même permis de recadrer ses amis néerlandais. "Battre l’Allemagne sur un score de 3-0, c’est impressionnant dans les chiffres. Mais quand tu regardes le match, tu vois aussi qu’ils ont concédé beaucoup d’occasions."
Six ans plus tard, quand on lui repose la même question, sa réponse change d’ailleurs : "Qui est le favori ? C’est nous, quand même", lance-t-il dans un sourire assassin typiquement néerlandais avant de voir son côté belge ressortir directement. "Mais ce sera un match difficile. Les Néerlandais ont beaucoup de joueurs de qualité, des gars rapides qui savent sanctionner une erreur."
Il faut dire que les Diables risquent de faire un tout petit moins peur que d’habitude ce mardi soir au stade Roi Baudouin. Roberto Martinez laissera quelques titulaires habituels au repos. Vincent Kompany, Marouane Fellaini, Thomas Meunier, Thibaut Courtois et d’autres habituels titulaires pourraient débuter sur le banc.
Oui, ce derby des Plats Pays n’est pas un duel de Ligue des Nations mais un vrai match amical à l’ancienne, même si le sélectionneur a tenté d’arrondir les angles. "J’ai rapidement compris, la première fois que nous avons affronté les Pays-Bas à Amsterdam, que ce match était plus qu’amical. On veut le gagner. Mais il faut aussi comprendre que les trois points contre la Suisse étaient l’objectif le plus important de cette semaine. On veut maintenant montrer que peu importe qui est sur le terrain, nous avons un noyau de 23 bons joueurs et que chacun d’entre eux a une mentalité de gagnant."
Gardons au moins notre brevet d’invincibilité face aux Néerlandais dont la dernière victoire face à la Belgique remonte déjà au mois de septembre 1997. À l’époque, Dries Mertens jouait chez les U10 du Stade Louvain et Roberto Martinez tenait le milieu de terrain de Wigan en D3 anglaise. Allez, on ne se moque pas.