Diables, mais que s’est-il passé dans vos têtes ?
Cinq buts encaissés et pas de Final Four, les Belges ont tout perdu en Suisse. Et ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes.
- Publié le 19-11-2018 à 06h47
- Mis à jour le 19-11-2018 à 12h13
Cinq buts encaissés et pas de Final Four, les Belges ont tout perdu en Suisse. Et ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. À la dix-septième minute, de nombreux supporters belges avaient déjà regardé le prix d’un ticket d’avion pour se rendre au Portugal au début du mois de juin. Les deux buts plantés par Thorgan Hazard ouvraient les portes d’une participation au prochain Final Four de la Nations League, d’autant que la partition jouée par les Suisses jusqu’alors condamnait pratiquement tout espoir d’un retournement de situation.
Mais les Diables ont craqué. Leur avance a fondu tel un fromage suisse piégé par la chaleur d’une raclette. Il est difficile de savoir ce qui est passé par la tête des joueurs pour, à ce point, courber l’échine face à une pression adverse qui était belle, mais pas intenable non plus pour des éléments habitués à évoluer dans des stades quatre ou cinq fois plus grands.
Les Belges sont tombés dans la facilité et ont montré une facette qu’on ne leur connaissait pas. Ou qu’on pensait définitivement enterrée. Aucune combativité, une recherche exacerbée de petits mouvements totalement inutiles et surtout des gestes élémentaires trop peu précis : ils n’ont plus montré le jeu digne d’un médaillé de bronze de la dernière Coupe du monde. Comme s’ils étaient contraints de subir les événements, sans un leader capable de houspiller le reste du vestiaire pour obtenir une simple réaction d’orgueil. Pourtant, des Vincent Kompany et Eden Hazard ont le profil pour secouer le cocotier, mais on ne les a pas vus lorsqu’on avait vraiment besoin d’eux. On espère simplement qu’ils ne se sont pas vus trop vite, trop beaux. Car cela ne correspondrait pas à ce que cette Belgique proposait depuis deux ans, lorsque son humilité était saluée aux quatre coins du pays.
Cette élimination est un sérieux coup d’arrêt dans la conquête mondiale de cette génération mais elle ne doit pas occulter les résultats signés en Russie, tout comme il ne faut pas oublier qu’il manquait, hier, des joueurs comme Jan Vertonghen, Kevin De Bruyne, Yannick Carrasco ou encore Romelu Lukaku. Le réservoir de talents a beau être important, ces absences ont logiquement impacté le rendement du onze de base. Le sentiment de gâchis est quand même bien réel car l’opportunité de remporter une nouvelle compétition était alléchante.
La perspective d’affronter le Portugal, l’Angleterre et peut-être la France pour une revanche que tout un pays attend aurait encore offert de belles images de cohésion nationale et le Portugal, l’organisateur de ce mini-tournoi, aurait vu une déferlante noir-jaune-rouge envahir ses contrées.
À la place, il faudra se contenter de matchs de qualification pour le prochain championnat d’Europe. Ils seront plus importants car ce rendez-vous sera la dernière occasion pour de nombreux joueurs de s’illustrer avec l’équipe nationale, mais tout le monde suivra quand même ce Final Four avec un petit peu de jalousie. Et beaucoup de frustration…