Dennis Praet se plaît en Angleterre: "Les entraînements sont moins ennuyants qu’en Italie"
Dennis Praet est comme un poisson dans l’eau en Premier League où il réalise un excellent début de saison avec Leicester.
- Publié le 09-10-2019 à 06h14
- Mis à jour le 09-10-2019 à 07h52
Dennis Praet est comme un poisson dans l’eau en Premier League où il réalise un excellent début de saison avec Leicester. Chaque réponse de Dennis Praet est ponctuée d’un éclat de rire. Parfois même d’une petite plaisanterie. Celui qui étrennait des "Ja, inderdaad (NdlR : oui, en effet) " crispés comme introduction à toutes ses phrases a bien changé.
Pourquoi ? Parce qu’il ne s’est jamais aussi bien senti. Son arrivée à Leicester, même si elle s’est déroulée dans les chaussures d’un équipier, est un modèle de réussite. "Tout s’est bien passé", rassure-t-il. "Je suis vraiment heureux avec ce pas en avant pour ma carrière."
Dennis Praet aurait pu franchir la Manche l’été passé. Newcastle et West Ham se sont renseignés. Ces deux formations ne jouaient pas assez au ballon pour Praet. Il a préféré attendre la bonne opportunité pour son développement.
Standing-ovation
Quand il a appris qu’un transfert à Leicester était une option, il a foncé sur son ordinateur. "J’ai regardé plusieurs matchs de l’équipe et j’ai directement vu qu’il y avait beaucoup de qualités dans ce groupe. Les ambitions européennes sont là et on a déjà montré de belles choses dans le jeu."
Le Louvaniste est progressivement rentré dans ce groupe. D’abord en tant que remplaçant puis comme titulaire dans un match assez décevant.
Depuis deux matchs, il est dans le onze de base et ne sort qu’une fois qu’il a usé toute l’équipe adverse. Il a carrément été impressionnant face à Liverpool. Son public ne s’y est pas trompé et lui a, une nouvelle fois, réservé une standing-ovation.
L’Angleterre est taillée pour Dennis Praet et vice versa. "C’est possible", dit-il sans conviction. C’est pourtant en Premier League qu’il peut se laisser aller à ses instincts primaires, ceux qui on fait de lui un grand espoir au poste de numéro 10. "L’intensité anglaise offre plus d’espaces. L’Italie avait un côté plus tactique. Je dois encore m’adapter à ces quelques différences."
Rodgers lui donne de la liberté
Ça, plus un entraîneur qui lui offre de la liberté, et c’est un autre Dennis Praet sur le terrain. Avec Brendan Rodgers, il a trouvé une référence. D’abord parce qu’il a des airs de Roberto Martinez ("Il parle beaucoup à ses joueurs. Je n’y étais pas habitué en Italie"), mais surtout parce qu’il a des idées tactiques bien précises pour Praet.
À la Sampdoria, le Diable était cantonné dans un rôle de médian axial et ne pouvait pas en sortir. Marco Giampaolo, son entraîneur à Gênes, ne voulait pas le voir s’engouffrer dans l’espace. Praet devait remplir ses tâches, surtout défensives, et ne pas s’en écarter.
Il s’amuse beaucoup mieux dans son nouveau rôle. Derrière lui l’araignée (NdlR : pour ses longues jambes et sa capacité à récupérer tous les ballons), Wilfried Ndidi, fait le sale boulot tandis que Youri Tielemans et lui apportent offensivement en possession de balle et défendent à fond en perte de balle.
Rodgers connaissait parfaitement Praet avant de le recruter et avait déjà une idée sur la manière de l’utiliser. Le joueur était même carrément étonné de voir son nouveau coach lui décrire tous ses postes exacts des jeunes de Genk à la Sampdoria en passant par Anderlecht. Il lui a expliqué qu’il était devenu un homme en Italie et qu’il le sentait prêt pour la Premier League.
Praet ne regrette absolument pas ses trois années passées dans le ventre mou de la Serie A. Son entourage se demande même s’il serait devenu un joueur aussi complet s’il avait signé à Séville. En Italie, il s’est développé musculairement et tactiquement en plus d’avoir gagné en maturité. Des armes pour la Premier League.
Des stats à améliorer
Deux éléments expliquent encore le bon début de saison du joueur. Premièrement : il aime beaucoup la ville de Leicester. Elle lui fait un peu penser à Louvain. Seule la météo l’attriste un peu.
Deuxièmement : il se fait plaisir à l’entraînement. "Je ne vais pas dire que j’ai retrouvé le plaisir de jouer mais clairement les entraînements en Italie sont plus longs, plus tactiques et plus ennuyants. En Angleterre, on s’amuse davantage mais en mettant plus d’intensité. C’est plus sympa."
Pour passer un cap, Praet doit encore améliorer ses statistiques. Dans un championnat surveillé de tous, les chiffres sont devenus une clé de la réussite. Il n’a toujours pas marqué ou délivré un assist. Un manque de chance, selon son entourage, et aussi une envie de s’intégrer qui le fait davantage penser aux autres qu’à ses stats.
Avec 0,6 tir par match, Praet n’ose pas encore prendre sa chance et préfère faire jouer ses équipiers. Une posture classique chez un joueur qui, déjà à Anderlecht, a parfois dû se sacrifier pour le collectif.
Spotlights anglais et numéro 8
Il s’étonne presque qu’on le découvre sous un nouveau jour depuis le début de saison car il n’est, selon lui, pas spécialement plus fort que la saison passée. Il a déjà réalisé de grands matchs face à la Juventus ou à l’AC Milan mais le retentissement est toujours moindre en Italie qu’en Angleterre.
Pour sa place chez les Diables, ce transfert n’est pas anodin. Il sera davantage sous les spotlights, aussi bien des supporters que du sélectionneur national qu’il a peu vu en Italie. Une bonne saison pourrait faire de lui un incontournable dans le noyau. Il rêve clairement d’une place pour l’Euro et aimerait grappiller des minutes d’ici-là.
"Au début, j’étais juste content de faire partie de la sélection. Chaque fois, j’en veux un peu plus. Quel joueur n’aurait pas envie d’être sur le terrain ? Je sais qu’il y a de la concurrence. Je ne peux que bosser dur ici et en club pour obtenir plus de temps de jeu."
Roberto Martinez veut faire de lui une de ses cartouches de rechange dans l’entrejeu. Chaque fois qu’il est en équipe nationale, Praet s’entraîne comme numéro 8. "Je ne suis pas un aspirateur à la Ndidi, je pense encore offensivement mais j’ai changé depuis ma période à Anderlecht. Je suis un autre joueur."