Coupe du Monde: Où en sont les adversaires des Diables ?
Plusieurs points d’interrogation subsistent pour Gareth Southgate.
- Publié le 21-03-2018 à 12h14
- Mis à jour le 21-03-2018 à 15h59
Plusieurs points d’interrogation subsistent pour Gareth Southgate. Gareth Southgate a retrouvé depuis ce lundi avec un plaisir non dissimulé son groupe pour le dernier rassemblement avec la Coupe du Monde. Dans le cadre feutré de Saint George’s, l’heure est à l’avancement de certains grands chantiers pour les 27 acteurs de ce rassemblement. État des lieux du patient anglais.
Recherche gardien numéro un
La tradition se perpétue : la question du gardien de but reste un élément central de la vie de la sélection anglaise. Gareth Southgate n’a même pas cherché à éluder le sujet chaud du moment.
"Clairement, la place de titulaire est à prendre", a-t-il précisé. Son ancien propriétaire, Joe Hart, paye la dégradation de son statut à West Ham où il est désormais numéro deux, mais il peut se raccrocher à son vécu dans le groupe "et nous voulons continuer à l’impliquer", a insisté Southgate qui a convoqué pour la première fois Nick Pope, très bon cette saison à Burnley.
Deux autres portiers sont aussi du rassemblement, celui d’Everton, Jordan Pickford, une seule sélection, et Jack Butland qui évolue à Stoke. Considéré comme le plus talentueux du lot "mais il a été absent un an sur blessure" a rappelé Southgate sur ce point d’interrogation majeur : "Il y a une saine concurrence entre eux, nous devons prendre la bonne décision, nous analysons les performances, nous connaissons leurs niveaux. Nous savons que certains sont plus forts dans certains domaines que dans d’autres. Il faut avoir un équilibre."
Recherche défenseurs relanceurs
Non retenu parce qu’il n’est plus titulaire à Chelsea, Gary Cahill devrait, sauf catastrophe, trouver sa place dans les 23 vu son vécu.
Pour le reste, Southgate, qui a cédé à la mode de la défense à trois, recherche avant tout des profils à l’aise avec le ballon dans les pieds. Chris Smalling, auteur pourtant d’une saison correcte, fait les frais de cette volonté qui a permis aux méconnus James Tarkowski et Alfie Mawson d’être retenus.
La présence des défenseurs de Burnley et Swansea est révélatrice du manque de profondeur du réservoir anglais à ce poste, encore plus en l’absence de Phil Jones, blessé, mais qui devrait revenir à temps pour le Mondial.
Recherche alternative à Harry Kane
Gareth Southgate ne s’est pas privé de rappeler "qu’Harry Kane n’avait joué que six des dix matches" lors des éliminatoires. Ce qui est vrai. Mais ce qui l’est aussi, c’est que l’attaquant a depuis pris une tout autre dimension avec ses sept buts lors des six derniers matches de la campagne mais aussi son leadership, lui qui s’est imposé comme le capitaine après une drôle de tournante du brassard. En son absence, plus que sur Jamie Vardy, les attentes se concentrent sur le revenant Danny Welbeck "dont le profil est celui qui se rapproche le plus de Kane", dixit Southgate.
Recherche joueurs en rythme
Plus encore que chez les Diables, la question du temps de jeu chez les Three Lions apparaît comme la problématique numéro un. Question, là aussi, de tradition.
Ceux qui ont beaucoup joué comme Harry Maguire, Kyle Walker, Eric Dier ou Dele Alli, qui tous ont dépassé allègrement les 3.000 minutes, inquiètent. Et ceux qui jouent nettement moins comme Danny Rose, Adam Lallana, John Stones ou Marcus Rashford, soit autant de titulaires potentiels, ne rassurent pas non plus et vont atteindre avec difficulté le seuil des 2.000 minutes cette saison, alors qu’une récente étude d’Opta préconise pour arriver dans le bon rythme au Mondial un temps de jeu compris entre 2.000 et 4.000 minutes…
L'avis de Martinez : l'Angleterre est devenue plus collective
“Ce n’est pas un secret, nous nous connaissons par cœur. Beaucoup de nos joueurs partagent les mêmes vestiaires dans les grandes équipes et n’ont aucun secret les uns pour les autres. Ce qui est différent, c’est que cette fois, il s’agit d’une génération plus jeune. Sous la coupe de Gareth Southgate qui a dirigé la majeure partie des joueurs chez les Espoirs, elle se prépare finalement depuis longtemps. Il a fait de l’excellent travail chez les jeunes en étant très proche de ses joueurs et, du coup, il peut rajeunir son groupe car il connaît très bien les ressources à disposition. C’est une des forces de l’Angleterre. Après, les joueurs de Premier League ont toujours des difficultés à être au mieux dans les grands tournois, il y a toujours des points d’interrogations sur les individualités pas forcément d’un point de vue physique mais en termes d’usure mentale. Autre évolution, l’Angleterre est devenue plus collective. Elle ne dépend plus du rendement de ses individualités mais vraiment de son collectif.”
Le Panama rêve toujours
Le Panama rêve toujoursDanemark et Suisse sont au menu ce mois-ci
Plus de cinq mois se sont écoulés depuis cette nuit magique du 10 octobre et ce scénario incroyable avec cette victoire arrachée sur le Costa Rica (2-1) qui les a propulsés pour la première fois de leur histoire à la Coupe du Monde, mais les Panaméens restent sur leur petit nuage. Campés dans la peau du petit Poucet pour qui tout est beau, tout est joli. Sans se faire trop d’illusions non plus.
"Nous n’allons pas aller en Russie pour gagner la Coupe du Monde mais pour tenter de faire bonne figure et de bien jouer", a rappelé le sélectionneur Hernan Dario Gomez qui a retrouvé ses hommes depuis le 18 mars.
Mais ce rêve qui s’est réalisé "alors que nous avons beaucoup souffert par le passé", a rappelé l’attaquant vétéran Blas Perez, 37 ans et 115 sélections, charrie aussi son lot de responsabilités.
"C’est quelque chose de différent pour moi parce que c’est la première fois que le Panama va disputer la Coupe du Monde et on ne pense qu’à cela avec tout ce que cela implique de bien représenter le pays. Le Panama n’a aucune histoire en Coupe du Monde et nous allons affronter des adversaires qui en ont une. La marche sera haute. Nous étions stressés lors du tirage et en Russie, ce sera encore pire, il y aura encore plus de stress et de tension", a expliqué Gomez qui a tenu un discours très clair à ses hommes : "La Coupe du Monde commence dès maintenant."
L'avis de Martinez : ils peuvent devenir des héros
“C’est une équipe intéressante composée majoritairement d’éléments évoluant en MLS et ils arriveront au Mondial au milieu de leur saison. Ils sont très bien organisés, leur entraîneur est très expérimenté. Il a dirigé quatre nations différentes. Il ne faut pas oublier qu’ils se sont qualifiés dans une zone où les USA ne se sont pas qualifiés, ce qui n’est pas rien. C’est très impressionnant et montre leur valeur. Ils sont très bien structurés et seront très bien en place. Ils savent qu’ils peuvent faire quelque chose de spécial. Ils ont la possibilité de devenir des héros dans leurs pays, ils ont déjà fait quelque chose de grand. Il faut se méfier de cet enthousiasme et ne pas se fier au ranking Fifa.”
La Tunisie a fait une croix sur Ben yedder
D’autres binationaux ont par contre accepté de rejoindre les Aigles de Carthage
La dernière liste avant le Mondial de Nabil Maâloul a généré son lot de surprises. Mais aussi d’interrogations. En décidant d’ouvrir son groupe à quatre binationaux, le gardien Mouez Hassen prêté par Nice à Châteauroux, le défenseur de Leicester Yohan Benalouane, les milieux Saif-Eddine Khaoui (prêté à Troyes par Marseille) et Ellyes Skhiri (Montpellier), le sélectionneur s’est fait beaucoup critiquer.
"Je les ai appelés, je les ai rencontrés pour leur exposer mon projet, cela fait un certain temps que nous les suivons et que les contacts existaient", s’est défendu Maâloul, "il n’y aura pas de priorité pour ceux qui étaient là avant ou pour les binationaux. Mes choix dépendront des performances en club. Je ne suis pas là pour faire du social."
Mais le sélectionneur a tenté un ultime coup avec Wissam Ben Yedder qui a finalement été appelé par l’équipe de France après avoir longtemps travaillé sur le dossier. "On a respecté son choix. C’est difficile actuellement de venir jouer pour la Tunisie car le bureau fédéral a pris la décision de ne plus le convoquer", a-t-il déploré.
L'avis de Martinez : 'très technique"
“En termes d’organisation défensive, c’est très costaud. Chaque joueur sait ce qu’il doit faire. Sur les côtés, ils ont des joueurs capables de faire la différence en un contre un. C’est une équipe agréable à voir jouer et qui m’a beaucoup impressionné. Ils peuvent vous faire mal techniquement. Il faut avoir conscience de la qualité des Tunisiens dans les un contre un parce qu’ils ont plus de talents techniques que vous pouvez imaginer. Et puis, ils n’auront rien à perdre et n’en seront que plus dangereux.”
Jo. L.