Cartonner en phase de groupes, un gage de réussite ?

Dans l’histoire récente de la Coupe du monde, les meilleures équipes du premier tour n’ont jamais été au bout de leur rêve…

La Belgique est toujours dans une douce euphorie, ce dimanche. La victoire 5-2 contre la Tunisie a marqué les esprits… et pas seulement ceux du plat pays. Il suffit de survoler les médias étrangers pour comprendre que les Diables sont désormais épinglés parmi les favoris du tournoi aux quatre coins du monde. Dans la "zone mixte" (comprenez la zone d’interviews d’après-match), ce samedi, les journalistes avaient tous cette même question au bout des lèvres, que ce soit en français, néerlandais, anglais ou espagnol dans le texte: "Est-ce que la Belgique est désormais favorite du tournoi ?"

Thibaut Courtois, entre autres, gardait son flegme habituel au moment de répondre: "Non. D’autres sont plus grands que nous. On va simplement continuer à prendre match par match et faire notre travail." Il faut dire qu’en ayant inscrit huit buts en deux rencontres, les Diables font déjà bien mieux que les standards habituels en phase de groupe. Ils ont même déjà marqué plus que lors du Mondial 2014 (six buts en cinq matches). Mais est-ce pour autant un gage de réussite ?

En 2014, la France avait connu des débuts identiques à ceux des Diables: une victoire 3-0 (contre le Honduras) suivie d’un succès 5-2 (contre la Suisse). Comme pour les Diables cette année, c’est surtout ce deuxième match qui avait marqué les esprits. La suite ? Un nul blanc contre l’Equateur, une qualification pour les quarts de finale sans convaincre face au Nigéria (2-0) et une élimination amère contre l’Allemagne (0-1). La Colombie s’était également arrêtée en quarts (contre le Brésil) après avoir inscrit 9 buts pour s’offrir 9 points en phase de groupes. Mais la meilleure équipe du premier tour avait été les Pays-Bas, dont la victoire inaugurale contre l’Espagne (5-1) avait été impressionnante. Les Oranje finiront 3e du tournoi, après avoir laissé passer leur chance contre l’Argentine aux tirs au but, en demi-finale.

En 2010, seule l’Argentine avait réellement survolé la phase de groupes: neuf points sur neuf et sept buts inscrits. Elle en avait même ajouté trois contre le Mexique, en huitièmes de finale… avant d’être punie par l’Allemagne au tour suivant : 4-0 !

En 2006, les deux meilleures équipes de la phase de groupes étaient l’Allemagne et l’Espagne. La Roja s’était toutefois arrêtée dès les huitièmes de finale, éliminée par la France, tandis que la Mannschaft avait terminé troisième de son Mondial, après sa défaite contre l’Italie en demi-finale.

Il faut donc remonter à 2002 pour trouver une certaine logique entre la phase de groupes et la phase à élimination directe. Le Brésil et l’Allemagne, les deux finalistes du tournoi, avaient chacun inscrit onze buts en trois matches.

Espérons que les Diables pourront marcher dans leurs pas...