Brésil-Belgique: un match au sommet sur un terrain belge !
A défaut d’avoir l’avantage des supporters, les Diables auront celui du terrain.
- Publié le 05-07-2018 à 17h20
A défaut d’avoir l’avantage des supporters, les Diables auront celui du terrain.
Le groupe français Tarkett Sports a récemment racheté Desso, société de moquette spécialisée dans la pose de gazon hybride basée à Termonde. C’est donc bien le savoir-faire belge qui a équipé Kazan, mais aussi Nizhny Novgorod et Volgograd de leurs pelouses pour ce Mondial.
Marc Vercammen, le manager général de Tarkett Sports, nous explique les bienfaits de la technologie GrassMaster: "Ce sont des terrains 'cousus', cela veut dire qu’on injecte des fibres synthétiques avec nos machines. Cette tâche nécessite une dizaine de jours de travail, à raison de dix heures par jour pour huit ouvriers, qui se relayent. Pour Kazan, tout est prêt depuis décembre 2016. C’est toujours mieux de le semer plutôt que le plaquer et d’installer le gazon bien à l’avance, surtout qu’il fallait déjà être prêt pour la Coupe des Confédérations, l’été dernier. C’est important que le gazon soit bien établi, qu’il ait eu le temps de se développer. Cela permet aussi de savoir l’entretien qu’il nécessite, ce qui dépend du climat, de la fréquence d’utilisation et de l’architecture du stade. Résultat: aujourd’hui, le terrain est en parfait état."
Contrairement à l’Euro 2016, les terrains n’ont pas été critiqués durant ce tournoi: "Seule la hauteur de la tonte a fait débat, mais c’est la FIFA qui la détermine, pas nous. De notre côté, on traite directement avec le club, le constructeur du stade ou la commune concernée. A l’Euro, notre société n’avait pas été sollicitée et les techniques utilisées n’étaient pas les meilleures. Ici, dix des douze stades sont dotés de pelouses hybrides. Toutes les techniques ne sont pas les mêmes mais le fait d’être renforcés par des fibres synthétiques améliore la qualité de ces terrains. Cela manquait en France mais aussi au Brésil."
GrassMaster est une technique utilisée par les plus grands clubs européens. Manchester United, Manchester City, Tottenham, Chelsea, PSG, FC Barcelone... tous ces grands clubs ont opté pour le savoir-faire belge. "Seuls Carrasco et Witsel ne sont pas habitués à jouer régulièrement sur ce type de pelouses. Entre un plaquage normal et un plaquage hybride, les joueurs sentent la différence. Ils ne peuvent pas toujours l’expliquer mais l'hybride est globalement plus stable, plus régulier. Et le plaquage hybride est un peu plus doux que les terrains cousus, mais un peu plus lent, aussi. Cela dit, les Brésiliens connaissent tous aussi bien cette technologie des terrains cousus que les Diables, puisqu’ils jouent dans les mêmes clubs."
Quand on demande à Marc Vercammen pourquoi les terrains de Jupiler Pro League sont si mauvais, par rapport à ce qu’on voit à cette Coupe du monde, il rigole avant de nous répondre: "J’espère que ce Mondial sera une bonne leçon pour nos clubs, qui sont toujours réticents au moment d’investir dans un bon terrain. Il y a un aspect culturel là-dedans: les entraîneurs insistent souvent sur l’importance de la pelouse mais le manager belge fait souvent passer la qualité de la pelouse au second plan quand il s’agit de dépenser de l’argent. Pourtant, des clubs comme Groningen, Guingamp et l’AZ Alkmaar, qui ont des budgets comparables aux clubs belges, ont franchi le pas et ont fait appel à nous. C’est malin de leur part, car le retour sur investissement est énorme. Cela coûte certes 300.000 euros de plus pour un plaquage hybride plutôt qu’un plaquage normal. Mais notre solution peut tenir jusqu’à quinze ans, alors que Bruges a déjà dépensé jusqu’à 800.000 euros en une saison pour replaquer son terrain. Mais je garde espoir, on travaille actuellement avec Genk tandis que Bruges fait appel à nous pour son centre d’entrainement. Finalement, la Belgique est l’un des rares marchés que nous n’avons pas encore conquis..."
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