Brésil-Belgique: nos légendes du football croient en l'exploit!
Onze anciennes gloires des Diables Rouges nous ont confié leur ressenti avant la rencontre capitale face au Brésil de ce vendredi soir. Et on ne peut que constater une chose : tous pensent les Belges capables de faire vaciller le géant brésilien.
- Publié le 06-07-2018 à 10h10
- Mis à jour le 06-07-2018 à 10h16
Onze anciennes gloires des Diables Rouges nous ont confié leur ressenti avant la rencontre capitale face au Brésil de ce vendredi soir. Et on ne peut que constater une chose : tous pensent les Belges capables de faire vaciller le géant brésilien.
Paul Van Himst "Si tu gagnes, tu peux être champion du monde""C’est le match pour prouver tout ce qu’on dit de cette équipe. Si tu les bats, tu peux être champion du monde. J’imagine cette équipe battre le résultat de 1986. Ce genre de match dépend des meneurs de jeu. D’un côté comme de l’autre. On connaît les qualités chez nous. Le Brésil est très fort et pas seulement grâce à Neymar. Les Brésiliens ne vont pas attaquer comme des fous. On voit dans beaucoup de matches des équipes organisées qui sortent vite. Le plus efficace dans ce schéma fera la différence au final."
Nico Claesen "Jouer le contre dans un 4-3-3"
"Je crois à la victoire car les Belges ont quelques joueurs capables de faire la différence face à une défense fermée qui encaisse très peu. Je pense à Eden Hazard ou Romelu Lukaku, qui ont selon moi la possibilité de faire quelque chose. Le Brésil va essayer de gagner et pourrait laisser de l’espace dans son dos. Il faudra bien exploiter les contre-attaques, en essayant de jouer dans un 4-3-3, quitte à laisser Lukaku un peu seul devant… comme je l’étais en 1986, au Mexique. Nous, nous n’avions pas de vedettes, mais avec cette recette, la génération actuelle pourrait nous imiter."
Aimé Anthuenis "C’est la Coupe du Monde des surprises"
"C’est du 50-50 mais si les Belges abordent bien le match, ils peuvent gagner. Je les vois bien passer sur un score serré. C’est la Coupe du Monde des surprises, même si passer n’en serait pas une. Ce n’est pas un hasard si nous sommes si haut dans le ranking. Chaque ligne est pétrie de talent et la mentalité du groupe est exceptionnelle. La Belgique doit arrêter de penser comme un outsider. On ne doit avoir peur de personne. La question est : Martinez va-t-il s’adapter à eux ou pas ? Va-t-il laisser le ballon ou non ? Il devra faire les bons choix."
Robert Waseige "Pour gommer la déception de 2002"
"Je crois en la victoire de la Belgique car je pense que, psychologiquement, les joueurs veulent vraiment atteindre leur objectif. Le match perdu en 2002 peut avoir un impact car on a prouvé, à notre époque, qu’on pouvait embêter le Brésil en jouant le coup à fond. La génération actuelle est plus complète que la nôtre et structurelleme nt, elle est plus forte. Si les Diables battent le Brésil, cela gommera inconsciemment une partie de la déception de 2002 et cela va naturellement me mettre du baume au cœur."
Georges Leekens "Chez les Diables, le danger vient de partout"
"Si on n’y croit pas, on ne doit pas jouer. La mentalité que j’ai vue lundi et avant m’a impressionné. Cette jeune génération est devenue adulte. Ils ont bien réagi sans stresser dans une situation difficile face au Japon. Bravo au coach qui a su garder sa philosophie. Il n’a jamais paniqué et c’est très positif. On a une vraie chance contre le Brésil. Chez nous, le danger vient de partout. Pour eux, tout vient de Neymar. C’est notre grande force avec notre mentalité folle. Si les petites erreurs sont corrigées, ça ira. Attention : le Brésil ne nous laissera pas autant de place que le Japon."
Éric Gerets "Avec la même mentalité qu’en 1986"
"Les Diables ont montré dans les premiers matches qu’ils étaient au niveau. Et la rencontre, très difficile, face au Japon, a prouvé qu’ils avaient une mentalité de gagnants. Les joueurs ont montré qu’ils pouvaient se battre les uns pour les autres et ils n’ont pas paniqué. C’est la première fois que je voyais cela dans la nouvelle génération, qui est plus talentueuse que celle que nous avions en 1986 mais qui doit avoir la même mentalité que notre groupe. De cette manière, ils pourront aller extrêmement loin. Car pour moi, la Belgique n’est pas moins forte que le Brésil : c’est du 50/50."
Georges Heylens "Aussi forts que le Brésil !"
"Ce qui me frappe dans l’équipe actuelle, c’est la qualité des remplaçants. Chaque joueur peut se dire que derrière lui, il a un équipier qui lui est pratiquement équivalent. C’est fabuleux et c’est quelque chose que nous n’avons jamais eu en équipe nationale. Pour moi, la Belgique est l’équivalent du Brésil. Les Brésiliens n’ont d’ailleurs pas changé : déjà à mon époque ils se laissaient tomber et étaient des charlots. Mais je peux vous assurer qu’ils ont peur de l’expérience et des qualités de nos Diables."
Erwin Vandenbergh "En 1982, on voulait éviter le 5-0; eux pensent à gagner"
"J’y crois à fond. Je trouve que le Brésil n’est pas spécialement incroyable. Les Diables ont dit qu’ils voulaient le titre et c’est la meilleure chance de le prouver contre un géant du football. Un but de Lukaku comme le mien face à l’Argentine en 1982 (NdlR : victoire 1-0 en ouverture du tournoi) ? Il n’est pas obligé. Son geste pour Chadli, ça compte comme un but. Je trouve qu’on ne le sert pas assez bien. Vous savez, en 1982 contre le géant argentin, nous voulions surtout éviter de perdre 5-0. Nous partions dans une optique très différente de la génération actuelle. Ici, ils ne peuvent pas partir en disant qu’ils vont perdre car ils y vont pour la gagne."
Jan Ceulemans "Montrer que c’est fini de perdre contre les grands"
"Les Diables peuvent battre tout le monde en jouant un bon football. Seul bémol : ils n’ont pas encore joué de grande équipe dans ce tournoi vu les circonstances du match contre l’Angleterre. Contre le Brésil, c’est le test. Le monde saura ce qu’on vaut et que c’est fini de perdre contre les grands comme l’Argentine ou l’Italie. La Belgique n’est plus un underdog . Cette équipe doit continuer à jouer vers l’avant. À l’époque, nous n’avions pas autant de qualités. Ici, il n’y a que des stars."
Michel Renquin "Rien à envier au Brésil"
"La Belgique n’a pas grand-chose à envier au Brésil. Notre force, c’est la multiplicité des éléments qui peuvent faire mal. Si Hazard est moins bien, De Bruyne peut faire la différence, ou Lukaku, ou Chadli, qui doit selon moi être aligné. Une équipe comme l’Argentine n’avait pas cette richesse et elle est passée à côté de son Mondial. Et au Brésil, personne d’autre n’a l’impact de Neymar. Il n’empêche que la victoire passera par le collectif. Il faut y croire, comme nous y avons cru en 1986, sinon ce n’est même pas la peine de jouer."
Jacky Munaron "Contre l’URSS, on n’avait rien à perdre"
"Je me dis qu’ils peuvent passer vu le niveau de jeu affiché. Il y a le talent pour. Le match contre l’Angleterre a prouvé la largeur du groupe et la réaction face au Japon sa mentalité. Ce match est un peu pareil à celui qu’on a joué contre l’URSS en 86. Nous n’avions rien à perdre. C’était une terrible équipe. On a ensuite surfé sur l’engouement contre l’Espagne. Avec l’enthousiasme et l’euphorie, tu ne ressens pas la fatigue. Il faut juste resserrer les boulons derrière car, devant, nous sommes tellement costauds que je suis certain qu’il y aura des buts."