Belgique - Japon: voici les 11 trucs pour un 11 en pleine forme
Quatre matches en treize jours, douze vols en avion, la chaleur et l’humidité, l’intensité des matches : les corps de nos Diables vont souffrir s’ils veulent atteindre la finale.
- Publié le 02-07-2018 à 11h29
- Mis à jour le 02-07-2018 à 11h32
Quatre matches en treize jours, douze vols en avion, la chaleur et l’humidité, l’intensité des matches : les corps de nos Diables vont souffrir s’ils veulent atteindre la finale.
Ce n’est pas pour rien que depuis septembre 2014 l’Union belge a ajouté un Health and Performance Manager - Philippe Rosier - à son staff. Il a parcouru pour La DH les 11 trucs pour avoir 11 Diables en pleine forme au coup d’envoi. "Un joueur amateur ne se rend pas compte de l’impact d’un match de Coupe du Monde sur le corps d’un joueur" , dit-il. "Quand un joueur fait 12 kilomètres par match, dont 800 mètres de sprint, il faut l’aider à récupérer."
Les soins
1 h 20 de massage par jour
La délégation compte quatre masseurs. “C’est un de plus qu’au Brésil”, dit Rosier. “Au Mondial 2014, nos trois masseurs étaient blessés. Ils avaient des inflammations aux coudes et aux poignets à cause de la surcharge. Dix-huit à vingt Diables se font masser entre 1 heure et 1 h 20 par jour. Cela fait 6 à 7 heures par masseur. Les trois qui ne se font pas masser ? Généralement ceux qui n’ont pas joué du tout…”
Le sommeil
À 23 h dans les chambres, puis dans les lits belges
Les lits belges qui ont été transportés à Moscou et qui seront installés par après à Tubize ont fait le buzz après le soi-disant matelasgate . Mais les efforts n’ont pas été pour rien. Rosier : “La meilleure façon de récupérer, c’est de dormir beaucoup. Le lendemain d’un match, par exemple, les joueurs peuvent faire la grasse matinée. Je peux vous annoncer que les lits – ou plus précisément les sommiers à lattes que nous avons adaptés à chaque joueur – sont très appréciés par les joueurs. Nous sommes le seul pays à avoir transporté nos lits ici. Hélas !, il est impossible d’emmener les lits vers les hôtels des villes où nous jouons.”
L’alimentation
Repas à 4h du matin, après le match
L’alimentation est évidemment un élément majeur dans la récupération. Rosier : “Un joueur perd tellement de carburant qu’il a besoin d’énormément de protéines après le match. Ils doivent donc manger quelque chose directement après le match. Et on leur donne un repas vers 4 heures du matin, en rentrant à l’hôtel.” La nourriture est évidemment d’excellente qualité. “Nos chefs vont eux-mêmes acheter la viande, le poisson et les légumes au marché matinal. Quand nous jouons dans une autre ville – comme maintenant à Rostov – un de nos chefs coq part deux jours plus tôt pour faire ses achats.”
Les boissons
Cinquante à septante fruits shakes par jour
L’hydratation est tout aussi importante que la nourriture. Rosier : “La veille du match – comme ce dimanche – nous faisons des tests d’hydratation qui nous permettent de corriger le taux de certains joueurs. Parfois, nous poussons une bouteille d’eau dans les mains d’un joueur ou d’un autre afin d’éviter que son corps ne se déshydrate. Tout dépend aussi de la chaleur et du taux d’humidité. Ce lundi à Rostov, la température va baisser de 10 degrés, à 26 degrés. Et il y aura 10 % d’humidité. C’est raisonnable. Comme autres boissons que l’eau, il y a les fruits shakes , auxquels nous ajoutons toutes sortes d’ingrédients : des fruits, du jus de betteraves rouges, des poudres aux protéines, des vitamines et de l’huile de poisson. On fait 50 à 70 fruits shakes par jour.”
La récupération
Trois à quatre shakes aux protéines
Après le match, les joueurs reçoivent aussi un shake en main, à boire dans l’heure après la rencontre. Rosier : “C’est une autre sorte de shake , qui a pour but de permettre de récupérer au plus vite et de remplir les réserves. On a trois ou quatre goûts. C’est de la poudre mélangée avec de l’eau, du lait ou du lait de soja, plus du natrium et d’autres vitamines. Les shakes sont personnalisés selon les stats de chaque joueur. Combien d’énergie ont-ils dépensée pendant le match ? Quels étaient les résultats de leurs tests de transpiration ?”
Rafraîchissement (1)
Les bains gonflables ou bacs de glace à 8 degrés
Les Diables avaient déjà les petits bassins gonflables au Brésil. Rosier : “Nous avons de nouveau trois bains gonflables dans lesquels ils peuvent s’asseoir pendant quelques minutes. D’autres – qui n’aiment pas que leurs parties intimes prennent froid – préfèrent rester debout dans des bacs d’eau froide. La témpérature : 8 degrés. Mais quand quelques joueurs y sont passés, la température monte jusqu’à 12 ou 15 degrés. Les bains sont disponibles après chaque entraînement et match. Chacun a le libre choix. À Tubize, on a un bain pour quatre joueurs à la fois.”
Rafraîchissement (2)
Les vestes et essuie-mains réfrigérants
Au Brésil, les Diables portaient déjà des vestes réfrigé rantes. Rosier : “Maintenant, on a aussi des essuie-mains réfrigérants. Tous les joueurs les utilisent, surtout pendant la mi-temps des matches. Ils ont pris l’habitude. Ce n’est pas à la mi-temps contre le Panama qu’il faut leur expliquer l’utilité des vestes ou des essuie-mains. À 0-0 après 45 minutes, il y a d’autres priorités que cela.”
Récupération des muscles
Les leggings au lieu des bas de contention
Les bas de contention ont été remplacés par des leggings. Rosier : “Ils ont l’avantage qu’ils ne couvrent pas seulement les mollets, mais toute la jambe. Plus de muscles sont donc concernés. On ne vérifie pas si tous les joueurs les mettent – ils les portent sous leur pantalon de training – mais je crois que plus de la moitié a pris cette habitude. Ces leggings de compression peuvent être utiles, surtout dans l’avion.”
Dans l’avion
Trois sièges par joueur
Comme lors du vol de Bruxelles à Moscou, les joueurs disposent chacun de trois sièges. Rosier : “Cela leur permet de s’allonger s’ils le veulent. L’idéal est qu’ils dorment, mais les voyages sont courts. Kaliningrad était à deux heures de Moscou, Rostov est à un peu plus d’une heure. Ce ne sont plus des enfants. Si Hazard ne dort pas, on ne va pas le punir le lendemain. Pour le reste, il y a de la boisson et de la nourriture à leur disposition pendant le vol.”
L’aéroport
Le car scellé, escorte, pas de fouilles
Ce qui pourrait faire perdre le plus de temps, c’est l’embarquement dans l’avion après un match. Rosier : “La Fifa a tout bien réglé. Le car a accès au tarmac, près de l’avion. Non, les joueurs ne sont pas fouillés et ne doivent pas passer par le contrôle des passeports. En fait, le car est scellé pendant le trajet. On va d’une enceinte – le stade – à l’autre – l’aéroport.”
En d’autres mots : les portes ne peuvent pas être ouvertes en route.
Autre confort : le car quitte le stade sous escorte de la police et se dirige directement vers l’aéroport, s’il le faut en brûlant les feux rouges et en passant sur la bande d’arrêt d’urgence. Tout cela pour que les joueurs puissent être le plus vite possible au lit.
La récupération active
Des vélos d’appartement dans le vestiaire
Autre astuce pour se remettre le plus vite possible de ses efforts : la récupération active. Rosier : “Idéalement, les joueurs devraient tous faire du vélo d’appartement et du stretching directement après le match. Mais ce n’est pas toujours possible pour tout le monde : il y en a qui doivent aller au contrôle antidopage, ils doivent passer devant la presse, on doit avoir notre avion. Donc, on poursuit ces séances de décrassage et de stretching le lendemain, après le réveil tardif.”