Axel Witsel s'approche des 100 sélections: retour sur son début chez les Diables
Axel Witsel s’était immédiatement mis en avant en marquant le seul but belge face au Maroc.
- Publié le 13-11-2018 à 05h51
- Mis à jour le 14-11-2018 à 15h54
Axel Witsel s’était immédiatement mis en avant en marquant le seul but belge face au Maroc. Pour se rendre compte de la longévité d’Axel Witsel en équipe nationale, il est souvent intéressant de se replonger dans son premier match avec le tricot national sur les épaules, le 26 mars 2008. À l’époque, les joueurs étaient tenus de rester avec la sélection la nuit qui suivait le match, histoire de participer à un débriefing de la rencontre. C’est totalement impensable aujourd’hui, où la plupart des Diables repartent aux quatre coins de l’Europe dans les heures qui suivent le coup de sifflet final.
Lors de sa première apparition avec les Diables rouges, Axel Witsel avait donc assisté à un débriefing particulièrement musclé. Il faut dire qu’ils venaient tout juste de s’incliner lourdement face au Maroc (1-4). "Je leur avais demandé s’ils s’étaient bien sentis dans un stade Roi Baudouin où il y avait plus de Marocains que de Belges. Mais nous n’avions pas fait de remarque particulière à Axel", se souvient Stéphane Demol, assistant de René Vandereycken à l’époque.
Il faut dire que le médian liégeois avait marqué des points pour sa première apparition, marquant cinq minutes après sa montée au jeu et étant, par la suite, à la base de toutes les offensives noir-jaune-rouge. "Je ne lui avais pas donné de conseil particulier car c’est quelqu’un d’intelligent, qui écoute et regarde. Et on avait déjà tous vu que ce garçon avait quelque chose de grand", se souvient Olivier Renard, présent sur le banc.
La cote d’Axel Witsel était déjà particulièrement élevée. Ses 52 matchs professionnels à 19 ans témoignaient des espoirs placés en lui. "Voilà plusieurs mois qu’il me séduit. Il preste tout le temps au même niveau. Comme Stijn De Smet, il confirme chaque semaine dans la compétition belge qu’il a les qualités pour rejoindre les Diables rouges", disait René Vandereycken au moment d’annoncer sa sélection.
"Je l’avais déjà connu lorsque j’étais adjoint de Dominique D’Onofrio au Standard", reprend Stéphane Demol. "J’ai toujours eu un petit faible pour lui, surtout qu’il évoluait à la même place que moi. Avec le sélectionneur, nous suivons de nombreux joueurs, mais Axel était certainement plus scouté, au même titre qu’un Eden Hazard, par exemple."
Son arrivée dans le noyau avait offert une petite bouffée d’oxygène aux supporters, noyés par les mauvais résultats de leur équipe nationale. Cette attente n’avait pas pour autant perturbé le grand espoir liégeois. "Il était très timide mais je trouve que c’est normal car il était encore très jeune", témoigne Luigi Pieroni. "Dans le noyau, il y avait plusieurs joueurs qui venaient de Liège et on n’allait quand même pas le laisser dans son coin (sourire). Il y avait donc une petite attention particulière autour de lui."
Pour s’intégrer, il n’a pas été obligé de se soumettre au traditionnel bizutage (une chanson debout sur une chaise) car cette coutume n’existait pas encore. "C’est venu juste après", sourit Luigi Pieroni. Seul son talent a fait la différence. Tout le monde a directement compris que celui qui était occupé à mettre le championnat belge à ses pieds allait bientôt prendre son envol dans des compétitions plus relevées. "Quand on le voit jouer aujourd’hui, c’est difficile de dire s’il est 40 % ou 50 % meilleur qu’avant car il a toujours été très fort", confirme Olivier Renard, soutenu par Luigi Pieroni. "On a directement compris qu’il avait des prédispositions assez exceptionnelles et qu’il allait faire une grande carrière. Cela se confirme aujourd’hui car il a bien mené sa barque, avec beaucoup d’intelligence."
Nonante-huit matchs plus tard, Axel Witsel est devenu le grand frère de l’équipe, celui chargé d’accompagner les nouveaux et de relayer les consignes du coach. Car les années et les sélectionneurs ont passé sans que son importance ne soit remise en question. "Je sais ce qu’il fait pendant ses vacances car il les passe à travailler à l’Académie Robert Louis-Dreyfus. Il a une grande hygiène de vie. Il n’y a pas de miracle pour tenir aussi longtemps à un tel niveau", termine Olivier Renard.
26/3/2008 Belgique-Maroc 1-4
Belgique : Stijnen ; Gillet (46e Swerts), Van Buyten (46e Fellaini), Vermaelen, Vertonghen ; Mudingayi, Kompany (85e Geraerts), Simons ; De Smet (46e Witsel), Mirallas (63e Sonck), Dembele (81e Pieroni).
arbitre : M. Nijhuis.
les buts : 14e Alloudi (0-1), 34e Sektoui (0-2), 50e Witsel (1-2), 85e El Zhar (1-3), 89e Benjelloun (1-4).