Axel Witsel: "Mon idée, c’est de partir cet été" (VIDÉO)
Suite de notre entretien exclusif avec Axel Witsel, qui évoque son avenir et les Diables.
- Publié le 22-03-2016 à 12h42
- Mis à jour le 22-03-2016 à 12h48
Suite de notre entretien exclusif avec Axel Witsel, qui évoque son avenir et les Diables.
- Consultez la première partie de cette interview ici -
Avant de revenir en Belgique, où il a retrouvé les Diables ce lundi soir, Axel Witsel nous a accordé un long entretien à Saint-Pétersbourg. L’occasion de faire le point sur la saga de son transfert. À 27 ans, il semble plus que jamais proche d’un départ vers un grand championnat.
Axel, comment jugez-vous votre saison avec le Zenit, sur le plan personnel ?
"Je fais une bonne saison… mais je dois être davantage décisif. À chaque match, j’ai des opportunités de marquer, mais je ne le fais pas assez. Je dois être plus efficace et plus calme en zone de finition."
Et collectivement ?
"On a fait une grande campagne en C1 , malgré une élimination contre Benfica qui nous laisse beaucoup de regrets. Lors de l’aller, à Lisbonne, nous n’étions pas à 100 % car nous n’avions plus joué depuis six semaines. On n’était pas aussi percutant que d’habitude sur nos contres mais on a bien résisté, en perdant 1-0. Le retour a été très frustrant : on a ouvert le score, on a eu beaucoup d’occasions puis on a pris un but sur une frappe des 35 m. Le gars peut recommencer ça dix fois, il l’enverra à chaque fois en tribunes… On méritait de passer, c’est râlant. Maintenant, on doit avancer. Il nous reste la Coupe et le championnat : après avoir soufflé le chaud et le froid, on vient de revenir à la quatrième place à six points du CSKA. Le titre reste tout à fait jouable, à neuf journées de la fin."
Le championnat russe est très peu médiatisé en Belgique et, plus largement, en Europe occidentale. Ça vous embête ?
"En venant ici, je savais très bien que cette compétition n’avait pas beaucoup de visibilité. Le championnat portugais, par exemple, n’est pas meilleur, mais il est beaucoup plus diffusé. Ce manque de médiatisation incite les gens en Belgique à sous-estimer le championnat russe. Mais qui nous voit jouer, Nico Lombaerts et moi ? De nombreuses critiques tombent mais sans fondement. Parce que certaines personnes parlent sans nous avoir vus jouer. Je peux vous assurer que le Zenit est un très bon club."
Malgré cela, on vous dit proche d’un départ. Où jouerez-vous la saison prochaine ?
"En juin, il me restera un an de contrat au Zenit et le club connaît ma position : j’aimerais jouer dans un championnat plus huppé. Je ne peux pas dire que je suis sûr à 100 % de quitter le Zenit, mais on n’a jamais discuté d’une prolongation et mon idée est de partir cet été. C’est ce que je ressens aujourd’hui, c’est ce que je veux. Maintenant, cela ne va pas m’empêcher de rester bien concentré sur la fin de mon championnat. Puis ce sera l ’Euro et pour le transfert, on verra plus tard."
Comment avez-vous vécu le feuilleton autour de votre transfert avorté l’été dernier ?
"À l’époque, j’ai parlé avec pas mal de clubs. Mais pour le Zenit, ce n’était pas une question d’argent : les dirigeants voulaient me garder pour le sportif, pour la Ligue des Champions. Ils n’avaient pas non plus le temps d’acheter un remplaçant pour moi."
En septembre, Marc Wilmots déclarait : "Witsel a fait le tour au Zenit." C’est aussi votre sentiment ?
"Ce que je m’étais dit, c’est que je ne voulais pas quitter le Zenit sans avoir été champion : c’est fait depuis l’an dernier. Maintenant, ce serait idéal de m’en aller sur un doublé. Je tiens vraiment à préciser que si je veux partir, ce n’est pas parce que je ne me sens pas bien au Zenit. Je vis de bonnes choses ici, j’adore le club et j’apprécie le championnat. Mais depuis que je suis pro, j’ai le rêve de jouer dans un grand championnat européen. C’est le moment de le réaliser."
Aujourd’hui, valez-vous plus ou moins que les 40 millions déboursés par le Zenit à votre arrivée en 2012 ?
"Quand il reste un an de contrat au joueur, le club ne doit pas se montrer trop gourmand. Selon mon opinion, le Zenit ne peut pas demander 40 millions en fin de saison. On verra. Je ne me suis jamais cassé la tête avec un transfert, ce n’est pas maintenant que je vais commencer…"
"Face à Ronaldo, Opare avait fait un grand match..."
L’ancien joueur de Benfica parle du Portugal, qu’il connaît bien.
Mardi prochain, comment faudra-t-il faire pour neutraliser Cristiano Ronaldo ?
"Bonne question. Ronaldo est avec Messi l’un des deux meilleurs joueurs du monde. Il n’y a pas vraiment de tactique pour arrêter un tel joueur. Il frappe des deux pieds, il va vite, il marque facilement, il est décisif à pratiquement chacun de ses matches… Il faudra y prêter attention, mais connaissant le coach, il ne va pas trop se focaliser sur Ronaldo. D’autant que le Portugal est une équipe complète, elle ne se résume pas à Ronaldo. Ce sera un très bon test pour voir où on en est à un peu plus de deux mois et demi de l’ Euro . Ce qu’on n’a pas eu l’occasion de montrer contre l’Espagne, on veut le montrer face à la Selecção ."
Défier un joueur comme Ronaldo, ça doit avoir quelque chose de grisant…
"Bien sûr. J’avais déjà joué contre lui lors d’un match amical Standard - Real Madrid (NdlR : 1-1, en 2010) . Ce jour-là, Daniel Opare avait fait un grand match face à lui…"
Mardi prochain, vous allez retrouver deux équipiers du Zenit, Danny et Neto.
"Évidemment, nous avons déjà parlé de ce match. Comme Danny joue numéro dix, on risque de se retrouver dans la même zone."
"Je ne suis pas un numéro dix"
En 2015, Axel Witsel avait dû faire face à plusieurs critiques extérieures chez les Diables. Il y répond.
Lors du dernier match à enjeu disputé par les Diables, vous étiez réserviste. Les deux dernières fois que cela vous était arrivé, c’était contre la Corée au Mondial, quand Wilmots avait fait tourner, et puis en… 2010. C’est dire si c’est rare. S’asseoir sur le banc des Diables, cela vous a fait quoi ?
"Rien de spécial. On en avait discuté avec le coach et ce n’était pas plus mal à ce moment-là de prendre un peu de repos. J’ai envie de jouer tous les matches, mais ce n’était pas du tout un drame."
Avant le match, de nombreux observateurs avaient mis en cause votre statut de titulaire en sélection.
"C’est vrai que j’avais eu droit à pas mal de critiques. Certains disaient que je stagnais, que je n’avais plus le niveau et que je n’avais plus ma place dans le onze . Et blablabla… Mais le coach ne m’a pas mis sur le banc pour ces raisons-là."
Suite à ce match, notre consultant DH Alexandre Teklak avait affirmé : "On fait un faux procès à Witsel. S’il est défensif, c’est parce qu’il suit les consignes. Il doit penser à défendre quand les autres pensent à attaquer."
"Je le rejoins tout à fait. Cela fait longtemps que je le dis : le six a un rôle dans l’ombre et ce n’est pas donné à tout le monde de saisir son importance. D’où les critiques. Je ne lis pas trop les journaux mais avec les réseaux sociaux, on finit toujours par entendre l’une ou l’autre chose. Ça ne m’a jamais vraiment touché et je prends tout ça avec une certaine distance. J’avais aussi répondu sur le terrain. Sans me mettre sur un piédestal - parce que je n’aime pas parler de mes prestations personnelles -, on a vu la différence quand je suis entré au jeu."
Avant le Brésil, c’était clair : vous étiez le numéro six. Après, on a le sentiment que Marc Wilmots a eu pas mal d’hésitations quant à votre position… Où ça en est maintenant ?
"Lors des derniers matches, on évoluait à deux devant la défense, avec Radja. À chaque fois, l’un des deux peut accompagner l’offensive et l’autre reste en place. Radja joue comme ça à la Roma et moi au Zenit, donc nous avons l’habitude. On est très riche à ce poste, car on a aussi Marouane Fellaini et Moussa Dembélé, qui est revenu à un très haut niveau avec Tottenham. C’est un secteur stable et il doit l’être, car c’est un peu le moteur de l’équipe."
Si vous vous installez à cette place de manière durable, vous devrez définitivement dire adieu au poste de pur médian offensif.
"Je suis toujours capable de dépanner là, je l’ai encore fait récemment avec le Zenit. Mais je ne suis pas un vrai numéro dix. Il faut savoir le reconnaître en fonction de ses qualités."
Vous aviez pourtant brillé là lors de la saison 2010-2011 avec le Standard…
"C’est vrai, mais, dans l’absolu, ce n’est pas ma meilleure place. Je peux dépanner en six, voire en dix, mais je suis davantage un box-to-box , un numéro huit."