Au seul resto belge de Madrid : "Eden, je t’invite"

Tenu par Étienne Bastaits, un chef bruxellois, l’établissement est un lieu réputé à Madrid. En ouvrant la porte, on débarque dans un bistrot typique de chez nous. Tintin, une vareuse des années 80 d’Anderlecht, des fûts de quelques-unes des meilleures bières belges et… un maillot des Diables floqué avec le 10 d’Eden Hazard. Plus loin, il y a même un poster de l’équipe nationale. "Ce n’est pas fait exprès pour son arrivée, il est là depuis des mois", sourit le chef.

Voir le Galactique en chair et en os dans ce resto d’un quartier vivant de Madrid n’a rien d’impossible. "Il y a deux semaines, je parlais avec un confrère qui a de très bonnes relations avec un dirigeant du Real Madrid. Il m’a dit qu’il allait faire venir Eden ici. J’aimerais qu’il découvre le restaurant. Et s’il aime, il sera toujours le bienvenu. Je l’invite évidemment. Ce serait une fierté pour moi."

Eden Hazard aurait alors le choix entre deux ambiances. Le bistrot typique en bas avec une carte 100 % noir-jaune-rouge (cervelas, fricadelle, boulets à la liégeoise, vol-au-vent et même… un hamburger) ou le restaurant chic de l’étage. "C’est plus une cuisine du monde en gardant une touche belge dans nos plats. La croquette de crevettes devient par exemple une croquette aux asperges blanches panée dans un beurre d’encre de sèche et poivre. On a aussi un dessert tout chocolat ou un Banana Split à ma façon."

Derrière la surprise de retrouver toutes ces spécialités belges, on trouve une idée d’une… Espagnole, sa femme. "Je suis en Espagne depuis 1997 et je travaillais dans des établissements qui servent des spécialités locales. Ma femme m’a dit que ce serait bien de se démarquer et on a ouvert l’Atelier belge en 2011. Vu le succès, c’était une bonne idée (sourire)."

Le chef est conscient qu’il ne sera quand même pas simple d’avoir le transfert le plus cher de l’histoire du Real Madrid dans son restaurant. "Apparaître dans un endroit public pour un footballeur du Real, c’est compliqué. Ce sont de très grandes stars. Si on apprend qu’Hazard ou un autre joueur du Real mange ici, il y aura 400 personnes devant le restaurant d’ici 30 minutes et la rue sera bloquée. C’est le problème avec les réseaux sociaux. Je sais que les footballeurs optent plutôt pour des endroits privés ou ils font carrément venir le chef chez eux. Il m’arrive d’ailleurs d’aller cuisiner chez un joueur espagnol du Real Madrid. C’est sa femme qui m’appelle et je vais dans leur villa des quartiers chics. Je ne peux pas donner son nom mais je peux vous dire qu’il adore la raie au beurre noir (rires). Si Eden venait ici, on s’organiserait pour faire ça discrètement."

Même s’il ne dirait pas non à une photo avec Hazard sur Instagram, Étienne Bastaits n’a pas vraiment besoin de publicité. Il va même participer au Masterchef espagnol dans quelques semaines. "La production m’a téléphoné et je dois imaginer un plat que les candidats devront reproduire. J’ai envoyé la recette il y a quelques jours mais on m’a répondu que c’était très compliqué. Les candidats sont des célébrités en Espagne, c’est une édition spéciale du jeu. L’enregistrement se fait le 1er juillet. C’est une fierté car quatre millions de personnes regardent Master Chef chaque semaine."

Sa vie, c’est la cuisine. On le sent quand il nous parle de sa carte avec passion. Même si on avait déjà mangé, il a tenu à nous faire goûter ses plats. Un délice.

"Je passe tout mon temps entre le restaurant et les marchés. Je n’ai pas le temps pour le football. Je suis à Madrid depuis vingt-deux ans et je ne suis jamais allé voir le Real ou l’Atletico. Si Eden m’invite, je le remercierai mais je ne crois pas que j’irai (rires)."