Coupe du monde: Pourquoi l’Angleterre s’y voit déjà
Les hommes de Gareth Southgate avancent vent dans le dos, déterminés à saisir leur chance.
- Publié le 03-07-2018 à 12h52
- Mis à jour le 03-07-2018 à 12h53
Les hommes de Gareth Southgate avancent vent dans le dos, déterminés à saisir leur chance. Un doux optimisme s’est emparé de l’Angleterre. Dans un pays prompt à encenser ceux qui ont brûlé la veille, un souffle porte les hommes de Gareth Southgate, qui affrontent ce mardi soir la Colombie dans cet ultime 8e de finale qui n’est pas le moins alléchant. Mais la nation voit déjà plus loin. Et se prend à rêver d’un exploit. Voici pourquoi.
Parce qu’elle est réconciliée avec le peuple
Quand Gareth Southgate a repris la sélection après l’intermède de 67 jours de Sam Allardyce, la mission était double. En plus du chantier sportif, le technicien a dû se lancer dans une entreprise de reconquête d’une opinion considérablement marquée par le crash contre l’Islande en 8e de l’Euro (1-2) et qui versait soit dans l’indifférence, soit dans la haine.
"Tout le mérite en revient aux joueurs", a assuré le sélectionneur en passant volontairement sous silence le sien. "Ils ont réussi à changer la perception de la sélection grâce à leur manière de jouer. Il y a dix mois, quand nous nous sommes qualifiés pour la Coupe du Monde en battant la Slovénie, les gens lançaient des avions en papier sur la pelouse de Wembley. Après notre victoire contre Malte, nous sommes rentrés à notre hôtel sous des chants hostiles. Nous avons réussi à reconquérir les cœurs. Je trouve que nous avons créé un sentiment d’excitation, la manière dont nous jouons prouve que les jeunes Anglais sont capables de le faire et il faut continuer."
Résultat, la cohorte de supporters, déjà imposante, va encore s’épaissir ce mardi à Moscou.
Parce que Harry Kane
Même aux fléchettes, Harry Kane, qui a remporté de main de maître la partie face à un journaliste l’ayant défié, trouve avec une facilité déconcertante la cible.
"Ma confiance est à son zénith. J’ai l’impression que je peux marquer à chaque match. Et quand vous êtes attaquant, c’est la meilleure des sensations. Je veux juste être sur le terrain parce que je sais que je vais avoir des occasions", a lancé celui qui est actuellement en tête du classement des buteurs.
"Si le titre de meilleur buteur vient avec, parfait, mais je suis là pour aider l’équipe, répète-t-il. Si c’est avec mes buts, parfait. Sinon, je vais courir, travailler dur et faire tout ce que je peux."
En plus d’être un finisseur, Kane s’est érigé en leader respecté. Comme si ce brassard de capitaine l’avait propulsé dans une autre dimension. Ce qu’a confirmé Danny Rose, qui est peut-être celui qui connaît le mieux le joueur depuis leurs années communes à Tottenham : "Quand nous avons un problème, une question, nous nous tournons vers lui et il s’en occupe."
Comme sur le terrain en fait.
Parce qu’il n’y a plus de clan
Longtemps viciée par l’intense rivalité entre les grands clubs du pays, l’atmosphère paraît beaucoup plus légère.
La Fédération, avec son centre d’entraînement ultra-ludique, y a mis du sien. Les joueurs se sont occupés du reste. Vendredi, profitant d’un moment de répit, Jesse Lingard est parti faire un tour de montagnes russes avec Danny Welbeck, Trent Alexander-Arnold, Jordan Henderson et Marcus Rashford, soit des joueurs de Manchester United, de Liverpool et d’Arsenal.
Résultat, une vidéo hilarante postée sur les réseaux sociaux par le Mancunien, qui croyait que le harnais de sécurité du manège ne fonctionnait plus. "Je pense qu’il faut mettre les rivalités de club de côté, souligne-t-il. Nous avançons ensemble, il n’y a pas de clan. Nous sommes comme une famille."
Parce que son tableau est (très) ouvert
L’éventuelle déception qui aurait pu naître après la défaite contre les Diables a vite laissé place à l’enthousiasme lié à la partie de tableau où les Anglais ont atterris. Encore plus depuis que l’Espagne a été éliminée.
"Les joueurs peuvent se regarder, se dire qu’ils n’auront jamais une aussi belle opportunité d’aller loin. Nous avons mal joué contre la Belgique et la Colombie est un adversaire supérieur au Japon. Mais je serai extrêmement déçu si les joueurs ne saisissent pas cette opportunité", a souligné dans sa chronique au Daily Mail Bryan Robson (90 sélections et 26 buts). "Il n’y a pas d’équipe qui domine les autres et, s’ils battent la Colombie, une voie royale va s’ouvrir devant eux."