Coupe du monde de plumfoot: rasta Rockett à la sauce belge
Trois Liégeois totalement amateurs vont participer à la Coupe du monde de plumfoot ce samedi à Paris.
- Publié le 22-08-2019 à 12h53
- Mis à jour le 22-08-2019 à 12h54
Trois Liégeois totalement amateurs vont participer à la Coupe du monde de plumfoot ce samedi à Paris. Quel sportif du dimanche n’a jamais rêvé de participer à la Coupe du monde ou aux Jeux olympiques ? Les Jamaïcains ont emmené leur bobsleigh aux JO de 1988 à Calgary, inspirant le film culte Rasta Rockett. Eric Moussambani, le nageur de Guinée équatoriale, a amusé et ému la planète aux JO de 2000 à Sydney en bouclant tant bien que mal son 100 mètres, provoquant un fou rire mémorable à la télévision française.
Les prochains sont belges !
Leur discipline ? Le plumfoot.
Un sport mêlant le badminton, le volley et le football, encore totalement inconnu chez nous (les plumes particulières à cette discipline sont introuvables dans les magasins en Belgique). C’est justement ce qui a permis à Yoann Monfort (33 ans), Stéphane Defize (38) et Nicolas Maréchal (36), trois Liégeois, d’aller chercher leur étonnante participation à la Coupe du monde, qui se joue ce samedi à Eaubonne, à quinze minutes de Paris.
"J’ai une cousine au Vietnam", explique Yoann, également cousin du cycliste Maxime Monfort. "En allant lui rendre visite il y a une dizaine d’années, j’ai découvert le plumfoot qui se joue à tous les coins de rue là-bas. Ça m’a plu et j’ai décidé de faire du plumfoot le sujet de mon mémoire à la fin de mes études d’éducation physique. Pour avoir des infos et des contacts, j’ai dû aller jusqu’en France car il n’y a pas de fédération en Belgique. Chez nos voisins, le plumfoot est bien organisé et il y a des clubs un peu partout. Depuis lors, les Français me demandent de créer la fédération belge mais je ne l’ai pas fait car ça demande énormément de temps."
S’il donne tout de même des formations de plumfoot aux autres profs de gym du Royaume, Yoann Monfort n’avait pas pu accepter les différentes invitations reçues pour aligner une équipe belge aux tournois en France, faute de temps et de moyens. Jusqu’à cette demande pour participer à la Coupe du monde ce 24 août. "Quand il m’a parlé du projet, on s’est dit qu’on ne pouvait pas manquer l’opportunité de disputer un Mondial. On ne vivra ça qu’une fois dans notre vie", sourit Stéphane Defize, un ami qui a découvert la discipline il y a quelques mois seulement.
La Belgique s’alignera dans une compétition internationale de plumfoot pour la toute première fois ce samedi. Et le sort a gâté nos amateurs liégeois.
"On est tombé dans la poule du Vietnam, le Brésil de la discipline. Ce sera même notre premier match samedi", s’amuse Nicolas Maréchal, le troisième larron embarqué dans l’aventure. "On est même carrément tombé dans le groupe de la mort : on a pris le Vietnam, première tête de série, et l’Allemagne, équipe la mieux classée du deuxième chapeau !"
La Belgique, elle, n’a pas de classement. Elle fait partie des quatre nations invitées au tournoi.
"On va surtout là-bas pour s’amuser mais on a quand même l’ambition de marquer quelques points. Et pourquoi pas éviter la dernière place en gagnant un des matchs de classement ?" reprend Yoann Monfort.
Grâce à la débrouille, notamment de Sophie, la compagne de Stéphane Defize, qui a réuni 1 250 € en sponsoring, l’équipe belge a pu s’acheter des maillots et financer le logement à Paris.
"On a aussi dû envoyer un drapeau belge aux organisateurs. On devait aussi fournir le CD de notre hymne national mais ils ont finalement trouvé."
Ce samedi, ils entendront la Brabançonne pour la première fois depuis le terrain, pas des tribunes ou à la télé. Le rêve deviendra réalité.
Le plumfoot, c’est quoi ?
Pour jouer au plumfoot, il faut un terrain de badminton (couloirs compris). Seule différence : le filet est cinq centimètres plus haut (1 m 60) chez les hommes et cinq centimètres plus bas dans les épreuves mixtes (1 m 55). Les matchs se jouent en individuel, en double ou en triplette, la catégorie reine où sont engagés nos Liégeois. Le but est le même qu’au badminton : faire tomber le volant (ou plus exactement la plume, sorte de volant un peu plus gros) sur la partie adverse du terrain. Pour ça, on peut utiliser toutes les parties du corps, sauf les bras et les mains.
Particularité : le jeu de tête est interdit trop près du filet. Les smashs se font donc aux pieds, rendant les attaques très spectaculaires.
En triplette, l’équipe peut aligner quatre touches avant de renvoyer la plume de l’autre côté du filet, dans le même esprit qu’au volley. Seule différence : un joueur peut enchaîner deux touches (au maximum).
Pour gagner un match, il faut remporter deux sets de 21 points (avec deux points d’écart). Le service revient à l’équipe a qui a remporté le point.