CAN 2019: l’Algérie au sommet, l’Égypte au tombeau
La Coupe d’Afrique est finie : l’occasion de dresser le bilan de ce mois de football.
- Publié le 20-07-2019 à 20h18
- Mis à jour le 22-07-2019 à 12h10
La Coupe d’Afrique est finie : l’occasion de dresser le bilan de ce mois de football. Des stars qui se loupent, d’autres qui assument, et au final une folie verte et blanche, retour sur les tops et les flops de cette CAN 2019.
Les Tops
L’Algérie : la meilleure attaque (13 buts marqués), une défense de fer (2 goals encaissés), le meilleur joueur (Ismaël Bennacer), un jeu efficace malgré une finale peu emballante, les Fennecs ont logiquement remporté le titre, 29 ans après leur seule et unique victoire à la CAN. Emmené par un Riyad Mahrez qui fut l’une des rares stars à assumer son statut, le squad de Djamel Belmadi a rendu à l’Algérie ses lettres de noblesse. Un sacre qui a d’autant plus de résonance que le pays de 41 millions d’habitants est en pleine protestation contre le pouvoir en place. Tout un symbole, donc.
Djamel Belmadi : il avait déjà fait ses preuves sous le soleil du Qatar. En reprenant sa sélection, le coach de 43 ans a prouvé qu’il pouvait également tirer le meilleur d’une équipe sans forcément bénéficier des largesses financières de l’émir. Organisation, discipline, tactique, esprit de groupe, le natif de Champigny a trouvé la solution pour permettre à un groupe talentueux de tirer dans la même direction. Résultat, un titre qui a secoué le public de part et d’autre de la Méditerranée. On notera également que cette finale était la première opposant deux sélections dirigées par des Africains depuis 1998.
Madagascar et le Bénin : les surprises ont été nombreuses au cours du tournoi. La plus belle, c’est sans doute le parcours des deux Petits Poucets que sont les Écureuils béninois et les Zébus malgaches. Respectivement 88e et 108e au classement FIFA, les deux équipes ont atteint les quarts de finale. Inespéré quand on sait que le Bénin ne s’était plus qualifié pour une phase finale depuis 2010 et que Madagascar n’avait tout simplement jamais pris part à la compétition.
Les Flops
L’Égypte : un Mohamed Salah tout juste sacré champion d’Europe avec Liverpool, une compèt’disputée à domicile, de la confiance, une phase de groupe maîtrisée, cette CAN était pour l’Égypte et personne d’autre, pensait-on. Las, les Pharaons sont sortis sans gloire dès les 8e, à l’issue d’un véritable non-match contre l’Afrique du Sud. Principale cible de cet échec retentissant : Salah. Auteur de deux buts en poules, le joueur-étoile se rate un tour plus loin. Un flop qui passe mal, surtout quand on sait qu’il avait pris position en faveur de son équipier Amr Warda, d’abord exclu de la sélection suite à des allégations de harcèlement sexuel, puis réintégré sous la pression des joueurs, dont Salah.
Le Maroc : on parlait du Bénin comme d’une bonne surprise. Les Marocains ne seront pas du même avis. Eux qui disposaient d’une équipe sacrément bien balancée (Younès Belhanda, Mehdi Benatia, Hakim Ziyech, Achraf Hakimi, Sofiane Boufal), dirigée par le double vainqueur de l’épreuve Hervé Renard, étaient régulièrement pointés parmi les favoris pour ajouter un deuxième titre continental après leur sacre en 1976. Ce ne sera pas encore pour cette fois, suite à cette sortie de piste dès les 8e, face au Bénin. Un Ziyech en perdition, un Renard au bord de la démission et au final, tout un pays baigné dans la déception : tel est le bilan des Lions de l’Atlas.
Un public absent : les matches de l’Égypte et la finale où les Algériens s’étaient présentés en masse n’ont pas réussi à cacher le manque de succès de cette CAN dans les stades. On parle quand même d’un taux de remplissage inférieur à 50 % ! Outre le prix de places trop élevé, ce sont les contrôles, très nombreux aux abords et dans les enceintes, qui ont refroidi les fans. C’est pour éviter qu’une nouvelle révolution éclate (les stades de foot étaient un vrai terreau révolutionnaire en 2011) que le système de la Fan ID a été mis en place. Un sésame difficile à obtenir, qui n’a pas poussé le pulic à se jeter sur les places. "Pas assez de gens dans les stades ? En tant que responsable, je réponds que j’avais beaucoup plus peur de l’insécurité", a répliqué Ahmad Ahmad, le boss de la CAF. Vu comme ça…