Broos: “Defour est plus important pour le RSCA que Vazquez pour le Club”
L’un a été coach et joueur pour Club Bruges et Anderlecht, l’autre a entraîné le Sporting. Ce dimanche, Hugo Broos et Johan Boskamp seront côte à côte au Stade Roi Baudouin. Le premier sera consultant pour la RTBF, le second officiera pour Sporza. Des commentaires de choc en perspective.
- Publié le 22-03-2015 à 11h42
- Mis à jour le 22-03-2015 à 13h13
Quand Hugo Broos rencontre Johan Boskamp.
L’un a été coach et joueur pour Club Bruges et Anderlecht, l’autre a entraîné le Sporting. Ce dimanche, Hugo Broos et Johan Boskamp seront côte à côte au Stade Roi Baudouin. Le premier sera consultant pour la RTBF, le second officiera pour Sporza. Des commentaires de choc en perspective.
Broos :
“Cette année, la différence est minime au niveau de la qualité quand je compare avec l’édition de 1994. Mais les équipes ne m’ont pas encore convaincu outre mesure. Si Anderlecht joue comme face à La Gantoise… Ça risque de faire mal. Ce match aurait pu se terminer sur un 1-5.
Le Club ne joue pas magnifiquement mais gagne. Leur déplacement à Besiktas sera toutefois un petit désavantage. Nous jouions aussi trois fois par semaine. OK, le rythme était peut-être moindre mais nous étions également moins bien préparés que maintenant. Nous devions prendre notre pouls nous-même. Imaginez la pauvre précision de la chose !
Les tout grands clubs en Champions League ne se plaignent pas d’une trop grande fatigue. Barcelone n’effectue pas de rotation complète chaque semaine. Pareil pour le Real Madrid qui change rarement 3 ou 4 joueurs d’un match à l’autre. Et on parle là d’un rythme 2 fois supérieur à celui de la Belgique. Au plus ils parleront de cette fatigue au plus ils y croiront.”
Boskamp :
“Mercredi, le Barça joue contre Manchester City et dimanche, c’est le Clasico en Espagne. Et ce sera avec les mêmes joueurs. À Bruges, ils sont assez pro pour que les joueurs ne ressentent pas le poids du match de jeudi.”
Broos :
“Ce sera serré. Beaucoup de choses dépendront de Steven Defour. C’est criant ! Un bon de Defour et un bon Praet sont plus importants pour Anderlecht que Vazquez, Izquierdo ou Gedoz pour le Club Bruges.”
Boskamp :
“C’est clair ! Die Kleine fait que l’équipe tient la route. C’est lui qui lance le pressing. Il monte en puissance vers le niveau qu’il avait au Standard. Je suis curieux de voir si Praet débutera ou non. Et qui sautera pour lui laisser une place ? Il peut le cas échéant venir des flancs. Marin n’a plus joué depuis 3 ans et il a encore besoin de temps.”
Broos :
“Tielemans et Dendoncker ont énormément de talent mais Defour doit les brider. Il n’y a qu’à voir dimanche dernier. Sans Defour, ça n’allait plus défensivement. Pourquoi croyez-vous que Simons joue toujours au Club Bruges ?”
Boskamp :
“Si Anderlecht en a la capacité, il devra mettre Bruges sous pression et, par exemple, freiner la construction du jeu via les montées de Meunier. Duarte est le seul à pourvoir garder le ballon. En tant qu’équipe, je pense que le Club est supérieur au RSCA. Ils sont plus loin dans le processus et peuvent gagner des matches en jouant moins bien. Anderlecht a peut-être plus de qualités intrinsèques mais connaît encore trop de hauts et de bas. Tu ne peux pas attendre des jeunes qu’ils prennent les choses en mains.”
Broos :
“Ils peuvent parfois un peu déjouer dans les grands matches mais cela n’a rien à voir avec de la déconcentration. OK, Vanden Borre n’est pas toujours à 100 % concentré mais c’est un cas à part. Il sera encore comme cela à 75 ans. C’est en lui. Je trouve d’ailleurs qu’il n’est pas un authentique défenseur. Il ne peut donc jouer que dans une équipe qui domine. C’est peut-être le souci. Regardez, Deschacht est le meilleur joueur cette saison et c’est un défenseur pur et dur.”
Boskamp :
“S’il le veut, Vanden Borre est capable de le faire. Il sait avoir un excellent jeu de position. Meilleur que celui de Meunier qui est souvent mal placé en perte de balle. Il compense toutefois par son apport offensif.”
Broos :
“Vanden Borre mérite parfois un 5 et d’autres fois un 8. Meunier, lui, reçoit toujours un 7. Cette différence met aussi en lumière le style d’Anderlecht et celui de Bruges.”
Boskamp :
“Il ne faut pas non plus sous-estimer le talent individuel du Club Bruges. Izquierdo et Gedoz sont d’incroyables joueurs mais ils doivent être dans le match et avoir du rythme.”
Broos :
“Devant, le Club possède davantage de solutions. Anderlecht est souvent dépendant de Mitrovic tandis que le Club a le luxe de choisir entre De Sutter et Oulare. Les buts viennent de tous les côtés. Je me demande comment le Club Bruges gérera la pression. Cela fait depuis 2007 qu’ils n’ont plus empoché le moindre trophée. J’entends déjà les fans brugeois s’énerver en cas de défaite. Soyons clairs, si les Blauw en Zwart ne remportent aucun titre cette saison, elle sera loupée. Si Anderlecht perd la finale de la Coupe, la pression montera d’un cran pour les playoffs.”
Boskamp :
“Je trouve que cette finale avant les playoffs I n’est pas bien placée. Elle doit venir après le championnat. La cote de la Coupe a grandi au fil des années. C’est pourquoi j’étais si fâché après la demi-finale, lorsque le Cercle avait aligné une équipe B.”
Broos :
“La défaite d’Anderlecht contre Gand ne laisse rien présager de bon. Ne me demandez pas ce qu’ils devront faire mais ils ont intérêt à ébahir le public.”
Boskamp :
“C’était déjà comme ça à l’époque. Dans un Topper, ils étaient capables de se sublimer. Vous savez le famaux, We are Anderlecht.”
La "Coupe Davies"
Le 12 juin 1977, le Heysel est comble pour le premier affrontement entre le Club Bruges et Anderlecht en finale de la Coupe de Belgique.
Hugo Broos évoluait alors sous la vareuse du RSCA tandis que Johan Boskamp était en tribune. Il évoluait alors au RWDM et assistait comme spectateur à ce qui sera par la suite surnommé la "Coupe Davies" . La victoire était revenue aux Brugeois, sur le score de 4-3.
Boskamp : "Je me souviens mieux de ce match que de celui de 1994. C’était une rencontre de grande classe. Je me rappelle surtout de Roger Davies. Il n’était pas le plus connu mais il a décidé de l’issue de la partie via deux buts. Tu as joué contre lui Hugo, non ?"
Broos : "Tu le sais très bien… Il a joué le match de sa vie. Nous menions 2-0 puis 3-1 mais nous avons loupé la seconde période."
Boskamp : "Davies pouvait alors prolonger de 3 ans."
Broos : "Mais il est parti après cette Coupe. C’était une mauvaise année pour nous, les Mauves. Nous avions fini second du championnat, finaliste de la Coupe de Belgique et de la Coupe d’Europe. Nous avions perdu contre Hambourg à Amsterdam.
Boskamp l’emporte sur Broos
Hugo Broos avait remporté le titre le 1992 mais dû rendre les armes en 1994. À la tête d’Anderlecht, Johan Boskamp finit en tête du championnat et joue la finale de Coupe, à Sclessin, face au Bruges de Hugo Broos.
Les Mauves ont eu chaud à certains moments mais s’en sont finalement sortis sur un 2-0 bien mené.
Boskamp : "Je me souviens encore avoir dû jouer sans Marc Degryse qui était suspendu. J’avais également Pär Zetterberg qui était sur le banc car il revenait à peine d’une opération. Je ne l’avais pas aligné d’entrée mais je l’ai quand même fait monter en fin de match."
Broos : "Anderlecht était meilleur. Ils avaient Nilis en attaque. J’avais Amokachi et Eijkelkamp. De bons joueurs mais qui n’étaient pas complémentaires et qui ne l’ont jamais été. Ça n’a jamais cliqué entre les deux hommes."
Boskamp : "Avec Degryse, cette équipe est la meilleure que j’ai pu coacher. Quand je suis arrivé, Degryse jouait devant aux côtés de Nilis. Le fait d’avoir Bosman dans l’équipe m’a fait redescendre Degryse d’un cran. Il devait ainsi beaucoup jouer entre les lignes, dans un rôle libre. Puis, j’avais de la profondeur de banc, ce que Hugo ne possédait malheureusement pas."
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