Bjorn Engels : "Cela ne m’intéressait pas de signer à Anderlecht"
Marqué par la fin de son aventure brugeoise, Bjorn Engels apparaît totalement épanoui à Reims. Rencontre.
- Publié le 23-02-2019 à 07h47
- Mis à jour le 23-02-2019 à 11h12
Marqué par la fin de son aventure brugeoise, Bjorn Engels apparaît totalement épanoui à Reims. Rencontre. La fraîcheur hivernale qui enveloppe Reims s’évanouit sitôt les portes du centre de vie Raymond Kopa franchies. Une douce chaleur vous saisit alors. Par la grâce des radiateurs qui réchauffent le splendide bâtiment inauguré en août 2017 mais aussi et surtout de ceux qui y gravitent.
En ce mardi matin, les joueurs se pressent pour prendre part au petit-déjeuner hebdomadaire mis en place par l’entraîneur David Guion, diplômé en psychologie qui met l’accent sur la qualité de la vie du groupe. Mais tous effectuent un petit détour pour nous saluer. Ce qui peut prêter à sourire est avant tout révélateur d’une manière de faire qui a conquis Bjorn Engels.
Juste avant la séance d’entraînement, l’ancien Brugeois a pris le temps d’étaler son bonheur d’être en Champagne dans l’auditorium du club. Des Diables à son choix d’opter pour Reims en passant forcément par les conditions de son départ de Bruges il y a plus de dix huit mois, Engels est apparu radieux. Décontracté. Apaisé aussi. Entretien.
Bjorn, revenir en Belgique cet été n’était pas une option ? Votre nom a circulé à Anderlecht…
"(Sourire). En juillet, août, il y a eu des contacts. Mais rien de plus. Je ne voulais pas revenir après un an à l’étranger. J’ai fait le bon choix en venant ici. Pour le moment, je suis très content ici. Je ne pense pas à un retour en Belgique pour le moment."
L’intérêt du Sporting était pourtant concret…
"Oui. Je n’ai pas été contacté personnellement mais mon agent l’a été. Pour moi, ce n’était pas l’objectif. Cela ne m’intéressait pas."
Un Brugeois à Anderlecht…
"(Il coupe en riant) Je sais mais c’est le foot. Mais Vadis a joué à Anderlecht, Bruges et il est maintenant à Gand, Trebel a été au Standard et il est maintenant à Anderlecht. Il y a beaucoup d’exemples… "
Avec le recul, quel regard portez-vous sur la manière dont vous avez quitté Bruges ?
"C’est toujours compliqué. Après le titre, les choses sont allées comme cela (sa main vers le bas). Bruges voulait que je reste un an de plus pour la Ligue des champions mais lors du premier match de Ligue des champions, je me suis blessé à l’épaule. J’en ai eu pour trois mois. Je suis revenu fin décembre, début janvier. Il y avait un peu d’appréhension, de peur. L’épaule, c’est particulier comme blessure. C’est difficile à expliquer. Dans les duels, ce n’était pas la même chose. Maintenant, tout va mieux…"
Vous ne vous en êtes jamais caché, vous auriez mieux fait de partir après le titre…
"C’est clair. À 100 %. C’était devenu difficile avec les supporters. Après le titre, je n’étais pas leur chouchou mais l’un de leurs joueurs préférés, oui. Ensuite, c’était moins le cas. Ce n’était pas facile à accepter, j’ai tout fait pour Bruges. J’ai été honnête en disant dans des interviews que deux ou trois clubs anglais me voulaient, que c’était mon rêve. Après cela, des supporters l’ont mal pris. À chaque match moins bon, on me disait que je pensais à l’Angleterre, que je voulais partir. À chaque fois jusqu’à ce que je parte. C’était difficile à encaisser. On disait que je n’étais pas prêt pour l’Angleterre, que je parlais beaucoup et que je ne pensais qu’à un transfert. C’était une année compliquée. Chaque week-end, chaque match, c’était comme cela."
Les critiques ont aussi été dures auprès des consultants…
"J’avais l’impression d’être dans la ligne de mire. D’être l’homme à abattre. C’est comme cela. Ce n’était pas facile à accepter. Mais c’est le foot. C’était un moment difficile d’être dans la ligne de mire. C’était un moment difficile dans la carrière. Après, c’est le seul regret que j’ai dans ma carrière : pourquoi la direction n’a pas accepté de me laisser partir après le titre ?"
Elle aurait pu le faire avec des offres à 15 millions d’euros…
"Pour un défenseur central, c’est beaucoup. J’ai encore vu récemment que Luyindama était parti pour 9 millions à Galatasaray. Les meilleurs défenseurs centraux n’ont jamais été vendus si chers…"
Surtout que cet été-là, Mitrovic avait été vendu 18 millions et Mbemba 12…
"Oui, 15, c’est beaucoup. Dans ma tête, après cela, c’est facile de comprendre que je n’avais pas forcément tout le temps la tête au foot. C’était mon rêve mais voilà."
Avec le recul, vous dites éprouver un regret. Est-ce qu’avoir été aussi franc en évoquant vos envies ne s’est pas retourné contre vous ? Vous referiez pareil ?
"(Il réfléchit) C’est un peu de ma faute aussi. Oui. Mais je suis quelqu’un d’honnête, je suis comme cela. Il faut m’accepter comme je suis."
Vous avez encore des contacts avec Bruges ?
"Oui, avec quelques joueurs comme Hans (Vanaken) et Jelle (Vossen). Sander (Coopman) qui est à Ostende. Mais pas beaucoup."
Vous qui avez été formé à Bruges, est-ce qu’un retour est envisageable à terme ?
"Ce serait possible mais pas pour le moment. On ne sait jamais ce qu’une carrière nous réserve. Je suis très content ici."