Baisser son salaire pour gagner le Mondial ? 1 Belge sur 10 dit oui
- Publié le 13-06-2018 à 07h02
- Mis à jour le 13-06-2018 à 10h00
Une grande enquête commandée par ING juste avant la Coupe du Monde démontre que le Belge est bien moins dépensier et bien plus mesuré que toutes les autres nations, très loin de la folie des pays latins. Vivre un mois sans GSM pour gagner la Coupe du Monde ? Sacrifier 5 % de votre salaire annuel pour offrir le trophée aux Diables ? Que nenni ! Le Belge aime ses Diables mais n’est pas prêt à faire des folies non plus. Tout le contraire des pays latins.
C’est ce qui ressort de l’enquête commandée par la banque ING à quelques heures du début de la Coupe du Monde en Russie.
Sur un échantillon représentatif de 1.000 Belges (500 néerlandophones et 500 francophones), seuls 10 % seraient prêts à se passer d’une petite partie de leur salaire pour être champions du monde le 15 juillet prochain. En Argentine, ils seraient… 41 % à se priver de leurs pesos pour ajouter une étoile au maillot albiceleste.
Si les Diables sont en finale le 15 juillet à Moscou, le Belge est prêt à mettre jusqu’à 70 € pour s’acheter un ticket pour la rencontre. L’Argentin remporte encore la palme mondiale dans cette enquête : à… 571 €, il achète sa place pour l’apothéose du Mondial !
Quand on aime, on ne compte pas, dit-on. "Oui, mais le Belge aime les Diables quand même", tempère Philippe Ledent, économiste chez ING. "Le Belge est juste moins exubérant que le supporter d’un pays latin. Ce sont les Argentins les plus expressifs mais le Brésilien, le Portugais et l’Espagnol est aussi prêt à faire des folies pour son équipe nationale. Le Belge, lui, scinde plus vite le football de sa propre vie. Il gère son argent en bon père de famille avant tout."
Plus réservé, le Belge est aussi plus modeste. Pendant que 86 % des Argentins ont l’espoir de voir leur pays triompher dans cette Coupe du Monde, seuls 46 % des Belges osent croire à la victoire finale. De l’avis des observateurs du monde entier, la différence de niveau entre nos Diables et la bande à Messi n’est pourtant pas aussi importante, loin de là.
"Il faut aussi prendre en compte un autre aspect des choses", reprend Philippe Ledent. "Il n’y a pas si longtemps, l’équipe nationale belge était dans le creux le plus total. Même si on enchaîne un troisième grand tournoi ici, il faut quand même du temps pour s’en remettre."
Pour le Belge , c’est l’Allemagne, tenante du titre, qui est favorite de ce Mondial. Le Brésil et l’Espagne sont aussi cités très régulièrement.
Cette enquête pourrait-elle modifier l’approche des grandes sociétés commerciales en Belgique avant les prochains grands événements footbalistiques ? "Non. 80 % des Belges garderont exactement le même train de vie pendant le Mondial contre 10 % qui dépenseront plus et 10 % qui dépenseront moins. On pourrait croire qu’on arrive à zéro en termes d’économie mais ce n’est vraiment le cas. Le Belge qui dépensera plus pendant le tournoi risque d’économiser après la compétition. Par exemple en allant une fois de moins au restaurant. Mais ça signifie donc qu’il aura dépensé plus d’argent autour d’un grand écran ou dans un stade pour la Coupe du Monde. L’impact est donc bien là pour les sociétés qui vivent autour du tournoi. L’impact macroéconomique sera par contre quasi nul chez nous, c’est-à-dire que l’économie globale de notre pays ne va ressentir qu’il y a la Coupe du Monde en Russie."