Aux Pays-Bas, Malen fait un malheur
À la découverte du nouveau prodige du football néerlandais.
- Publié le 10-10-2019 à 10h03
À la découverte du nouveau prodige du football néerlandais. Son acte de naissance sur la scène internationale a été soigneusement déposé dans les filets de Manuel Neuer d’une reprise du droit assurée pour mettre K-O l’Allemagne.
Marquer pour sa première sélection après seulement 21 minutes passées sur le terrain en donnant l’avantage aux siens dans un match à la symbolique forte disputé chez le rival historique ? Difficile de faire mieux que ce que Donyell Malen a accompli le 6 septembre dernier à Hambourg.
"Il a réalisé d’excellents débuts", s’est réjoui son sélectionneur Ronald Koeman. "Il a montré que je l’avais choisi pour de bonnes raisons."
Qui se traduisent d’abord en chiffres. Ceux qui escortent le bilan du jeune attaquant depuis le début de la saison sont tout simplement ébouriffants. Toutes compétitions confondues, Malen (20 ans) a marqué 16 fois en 18 matchs avec le PSV. En championnat, ses 10 buts en 9 journées ont ravivé le fantasme de voir le mythique record de Coen Dillen de 43 réalisations en une saison en 1957 battu.
"Plus de 40 buts sur une saison ? C’est beaucoup", a évacué dans un sourire l’attaquant qui a inscrit un quintuplé contre le Vitesse en septembre, ce qu’aucun Néerlandais n’avait fait en Eredivisie depuis Marco Van Basten.
Avant de reprendre : "Je ne me fixe pas d’objectif chiffré mais je suis ambitieux, je veux marquer le plus possible. Je suis plus calme devant le but que l’an dernier, cela vient avec l’expérience".
La sienne s’est forgée au cours d’un parcours d’abord classique puis atypique. Né à Wierengien, à l’extrême nord du pays, d’origine surinamaise par son père, Malen intègre très vite l’Ajax dès l’âge de 8 ans mais quittera le club à l’été 2015, une fois ses 16 bougies soufflées.
Celui qui côtoie Matthijs de Ligt et Justin Kluivert, qui sont restés ses amis, ne croit pas vraiment dans le projet ou plutôt l’absence de projet proposé et se retrouve à Arsenal. Grâce notamment à Mino Raiola, l’agent qu’il a lui-même choisi alors qu’il n’avait que… 12 ans "parce que je veux le meilleur", a-t-il justifié avec un aplomb typiquement néerlandais dans le Volksrant.
En deux ans à Londres, en plus de marcher sur les traces de Dennis Bergkamp, l’une de ses idoles avec Ronaldinho, Malen commence à se faire un nom en naviguant entre les U18 et U21, marque beaucoup (44 buts) au point d’effectuer la préparation estivale avec l’équipe première en 2017.
Avant de quitter le club à la surprise générale pour rejoindre le PSV Eindhoven qui récupère le phénomène pour seulement 600 000 euros. Avec la promesse de le faire rapidement jouer en pro. Son éclosion se veut progressive, six mois en réserve puis sous les ordres de Mark Van Bommel chez les grands six mois plus tard, où il débute sur l’aile avant d’être recentré dans un profil d’avant-centre qui vu sa taille (1,79 m), rappelle Memphis Depay.
Ruud Van Nistelrooy, qui lui a fait faire ses gammes chez les Espoirs du PSV, dépeignait dans De Telegraaf "un garçon qui a quelque chose de spécial avec une progression spectaculaire" amorcée par ses 11 buts et cinq passes décisives la saison dernière en sortie de banc. Avant son explosion cette année. En club où son envol est déjà attendu pour l’été prochain. Comme en sélection désormais.