Adrien Bongiovanni, le diamant brut du Cercle de Bruges
- Publié le 21-10-2018 à 08h34
Adrien Bongiovanni, la jeune promesse prêtée par Monaco au Cercle, pourrait être la surprise brugeoise ce dimanche après midi Monaco aime le talent belge. Ce ne sont pas les supporters anderlechtois, souvent nostalgiques de Youri Tielemans, qui diront le contraire. On pourra en avoir une nouvelle preuve ce dimanche sur la pelouse du Parc Astrid. Mais c’est du côté visiteur qu’il faudra chercher. Avec les quelques forfaits offensifs au Cercle, Adrien Bongiovanni (19 ans) pourrait être la surprise brugeoise dans le onze de Laurent Guyot.
Si vous ne le connaissez pas encore, n’hésitez pas à garder un œil sur lui ce dimanche. "C’est clair, c’est un gros, gros talent", approuve Jérémy Taravel, l’expérimenté défenseur du Cercle. "Quand je l’ai vu arriver en prêt de Monaco, je me suis dit que c’était un vrai talent pur après le premier entraînement. Techniquement, c’est du très haut niveau. Et en plus, il a une frappe de balle phénoménale."
Une frappe innée qui lui a valu une comparaison dans les équipes de jeunes, que ce soit à Monaco ou au Standard, son club formateur : Kevin De Bruyne. "Je comprends qu’on puisse dire ça", reprend Taravel. "À l’entraînement, on demande à Adrien de frapper dès qu’il y a un coup franc. Et on savoure la pureté de sa frappe. C’est étonnant de voir ça chez un gamin d’1,73 m encore assez frêle."
Un physique qui explique un temps de jeu encore léger cette saison au Cercle. En Pro League, il n’a cumulé que 190 minutes lors des 10 premiers matches. "Mais il ne faut pas s’inquiéter", intervient José Jeunechamps, l’adjoint de Guyot. "Le potentiel énorme est bien là. Adrien doit juste encore progresser physiquement. Le football belge est très difficile à ce niveau et il doit encore apprendre à gérer les duels. Soit en les affrontant, soit en les évitant."
Un choix pour le football belge qui remplit son papa de fierté. "Adrien aurait pu faire comme d’autres jeunes de Monaco et privilégier la belle vie au soleil. Mais il a voulu venir au Cercle pour sortir de sa zone de confort et prendre du temps de jeu. Cela prouve qu’il a la bonne mentalité. À Monaco déjà, il prolongeait les séances pour travailler sa technique avec Rony Lopes ou aller en salle de musculation."
Le staff technique du Cercle, Jeunechamps en tête, confirme : "Adrien est un bon gars. On voit qu’il a envie de réussir et apprend bien son métier. J’ai déjà vu une vraie progression depuis son arrivée. L’une des clefs maintenant, c’est la patience. Lui et son entourage doivent savoir attendre. Ce n’est pas toujours facile évidemment mais il faut tenir compte de l’aspect physique."
Taravel comprend aussi que le coach distille le temps de jeu au co mpte-gouttes jusqu’à présent. "J’ai connu des entraîneurs qui lançaient des jeunes pour dire de lancer des jeunes. Et le risque était grand de les griller. Notre staff a raison de protéger Adrien. Son temps de jeu va augmenter progressivement au fil de la saison, j’en suis convaincu."
Les résultats du Cercle ces dernières semaines ont aussi eu leur influence. Le 1/15 a tempéré avant la trêve internationale par une victoire contre Charleroi a refroidi les ardeurs brugeoises après un bon début de championnat. "Quand on gagne moins souvent, le coach choisit souvent l’expérience", analyse sagement Taravel.
"Adrien ne doit pas s’inquiéter", poursuit Jeunechamps, ancien équipier du papa d’Adrien à Comblain Sport. "C’est un accélérateur de jeu et c’est quelque chose qui est très important dans le football d’aujourd’hui. Je ne me fais aucune inquiétude, son évolution est très bonne. Il ne faut pas oublier qu’il n’a que 19 ans. Et dans les équipes nationales de jeunes, il était parfois repris avec dans la catégorie tard-mature. Preuve qu’il ne faut pas aller trop vite et lui laisser le temps de s’épanouir physiquement."
Parti du Standard à 16 ans pour rejoindre Monaco, Adrien Bongiovanni est l’un des grands espoirs de la fameuse génération 1999, avec notamment les Anderlechtois Alexis Saelemaekers, Francis Amuzu, Albert Sambi Lokonga, Sebastiaan Bornauw et Hannes Delcroix. "Ce serait sympa si Adrien pouvait jouer face à ces potes de l’équipe nationale. Commme ce fut le cas en début de saison au Standard quand il avait croisé Zinho Vanheusden sur la pelouse", sourit son papa.
Un match à Sclessin où il était monté très tôt au jeu suite à la blessure de Tormin. "Il avait pu montrer l’étendue de ses qualités ce jour-là", rappelle Jeunechamps. "Il n’était pas prévu qu’il rentre si tôt mais il avait très bien tenu sa place et avait participé au bon résultat (NdlR : 0-0). C’était spécial évidemment pour lui de se produire face à son club formateur."
S’il joue, Bongiovanni vivra aussi un moment spécial au Parc Astrid. Et pas parce que le RSCA avait tenté de l’attirer à Neerpede pendant son adolescence. Il jouera sous les yeux de Didier Frenay, son agent très actif au Sporting. "Dans une période compliquée pour les agents, je tiens à signaler qu’il s’investit beaucoup pour Adrien. On croit tous à fond dans le projet de Monaco. Un club où la venue de Thierry Henry est d’ailleurs une excellente chose pour les jeunes du club", conclut son papa Enzo.
Christophe Franken