Voici les projets ambitieux du président de l’UCI
Le président de l’UCI, en visite à Montréal, est sur la même longueur d’ondes que Serge Arsenault, l’organisateur des courses québecoises.
- Publié le 10-09-2018 à 13h16
- Mis à jour le 10-09-2018 à 13h17
Le président de l’UCI, en visite à Montréal, est sur la même longueur d’ondes que Serge Arsenault, l’organisateur des courses québecoises. Lorsqu’il nous avait reçus en début de semaine pour nous exposer son projet de circuit de classiques (voir nos éditions de samedi) quelques jours avant d’en faire de même avec le président de l’UCI, Serge Arsenault nous avait glissé dans un sourire que la douceur du sirop d’érable avait le pouvoir d’amener à certains compromis. Débarqué ce week-end dans la Belle Province, David Lappartient a confirmé à l’organisateur des deux Grands Prix québecois qu’il partageait sa vision.
Un circuit de 20 Classiques mondialisé
Si Serge Arsenault préconisait un circuit de courses d’un jour articulé autour de 16 rendez-vous, David Lappartient en préfèrerait 20. "L’ambition naturelle de l’UCI doit être de mondialiser le cyclisme, juge ainsi le président de la fédération internationale. Nous avons trop peu de sponsors d’envergure internationale car nous ne pouvons pas leur offrir une exposition mondiale. Ce circuit des classiques participerait à ce mouvement en mettant en avant de nouveaux territoires mais tout en respectant aussi les pays qui ont fait et font encore l’histoire de notre sport. J’ai rencontré les présidents des fédérations belge et française samedi pour leur exposer mon point de vue. Il est logique que ces nations conservent plus d’épreuves que des pays ne disposant pas encore d’une aussi grande culture cycliste et il n’est pas concevable de se priver des cinq monuments. Mais un sport mondialisé profiterait aussi au Tour des Flandres ou à Liège-Bastogne-Liège. Cette volonté doit aller de pair avec un terreau favorable en matière de pratiquants et de spectateurs." Si David Lappartient a refusé d’en dévoiler la trame précise, on peut imaginer un nouveau rendez-vous en Colombie, aux États-Unis et en Afrique alors qu’un rendez-vous en Corée du Sud serait dans les cartons.
Une volonté d'imposer le changement
Si la volonté de mondialiser et de réformer le calendrier est, depuis longtemps, dans les cartons de l’UCI, elle semble désormais plus farouche. "Le changement est, par nature, anxiogène, juge Lappartient. Certains nous poussent vers une réforme mais lorsque celle-ci s’engage, la peur de l’inconnu fait faire machine arrière aux mêmes acteurs. Il est des décisions qui ne font parfois pas l’unanimité à leurs débuts mais sont nécessaire pour un bien collectif que l’on ne mesure que plus longtemps après. Nous voulons mener ce dossier à bien, pour la saison 2020 si possible et en avons le pouvoir. Les confrontations entre certaines épreuves de ce calendrier de classiques et des courses par étapes seront, parfois, inévitables mais nous voulons éviter que sur un même week-end s’organise trois courses différentes. Il se pourrait ainsi que nous avancions la Vuelta d’une semaine. Nous expliquerons tout cela aux équipes et aux organisateurs lors d’une réunion mercredi à Madrid."
Un classement spécifique
Sur le modèle de l’ancienne Coupe du monde, David Lappartient souhaiterait que le circuit des vingt courses d’un jour propose un classement spécifique qui couronnerait le meilleur coureur de classiques du monde. "Cela apparaît naturel. Pour le classement mondial, nous voudrions par ailleurs n’en maintenir qu’un seul. Aujourd’hui, entre le ranking WorldTour et mondial, il n’est pas simple pour le public de s’y retrouver. Il faut que les choses soient plus lisibles."