Van der Poel, la classe à l’état pur: "Je ne pense pas que je sois un des favoris du Ronde"
- Publié le 03-04-2019 à 23h51
En deux temps, trois mouvements, Mathieu Van der Poel est devenu un des principaux favoris du Tour des Flandres ! Comme est-ce possible ? Comment se peut-il que Mathieu Van der Poel, comme Wout Van Aert l’avait fait également depuis ses débuts dans les classiques, rivalise d’emblée avec les meilleurs au point même de les dominer et désormais d’être un des grands favoris du Tour des Flandres, dimanche.
Il y a une explication, qui tient en un mot : talent.
Mathieu Van der Poel, c’est la classe à l’état pur, un génie à bicyclette. Le Néerlandais a dominé et domine le cyclo-cross depuis son plus jeune âge, son passage en VTT a été aussi couronné de succès et le voici, maintenant, enlevant une première classique, son premier succès dans le WorldTour où il a fait ses débuts dimanche à Gand-Wevelgem (4e).
Personne ne peut douter que s’il faisait de la piste, le petit-fils de Raymond Poulidor et fils d’Adrie Van der Poel y brillerait aussi, et cela dans n’importe quelle discipline. L’an dernier, Van der Poel a remporté trois titres de champion de son pays, en cyclo-cross, VTT et sur route !
Pour enlever À Travers les Flandres où, ne l’oublions pas, manquaient quand même au départ Stybar, Sagan, Van Aert et Van Avermaet, quatre des six ou sept grands favoris du prochain Tour des Flandres, avec Jungels, Naesen et donc, désormais, le Néerlandais lui-même, Mathieu Van der Poel a aussi infligé à ses rivaux une leçon tactique et d’audace en se lançant à l’offensive à 64 km de l’arrivée.
"Ce n’était pas planifié, je roule à l’instinct. Normalement, nous voulions envoyer des équipiers en éclaireurs pour qu’ils m’aident dans la finale", disait Van der Poel. "J’ai attaqué car je voulais gagner la course et c’était nerveux dans le peloton, je voulais durcir la course. Garcia Cortina a attaqué et j’ai sauté dans sa roue. Dommage que Dries (Debondt, son équipier qui était avec lui) a cassé sa roue arrière. Sans cela, nous serions revenus plus vite sur les attaquants."
Dès sa deuxième course WorldTour, MVDP décroche donc déjà la victoire.
"C’est quelque chose que je n’oublierai pas, évidemment", disait-il. "Mais, c’est toujours bien de gagner, la sensation de gagner est toujours la même, dans une petite ou une grande course. Je me sentais bien, je savais que j’avais une chance. Dimanche à Wevelgem, j’avais réalisé que j’avais de très bonnes jambes dans une course longue."
Sa victoire à Waregem propulse un peu plus encore le Néerlandais parmi le cercle des principaux prétendants à la victoire dans le Tour des Flandres.
"Je ne pense pas que je sois un des favoris comme Sagan, Stybar ou Van Aert, qui m’ont impressionné à Gand-Wevelgem, ou comme d’autres encore", se défend Van der Poel. "Je n’en sais rien en fait, on verra dimanche. Je ne me considère par comme un favori, mais sans doute comme un prétendant juste en dessous des favoris. Cette course fait 180 km, presque cent de moins que le Tour des Flandres. Gand-Wevelgem est une longue classique (NdlR : 251 km), mais on ne peut pas en comparer la difficulté à celle du Ronde. Dimanche, après la deuxième montée du Kemmel, il restait trente kilomètres. Au Tour des Flandres, après la dernière ascension du Quaremont et du Paterberg, il n’en restera que quinze et, ces dernières années, le vainqueur est sorti du groupe qui s’y était formé."