Van der Poel, l’espoir de tout un peuple à l'Amstel
Les Néerlandais n’ont plus gagné leur classique depuis 2001 !
- Publié le 19-04-2019 à 08h27
- Mis à jour le 19-04-2019 à 14h18
Les Néerlandais n’ont plus gagné leur classique depuis 2001 ! Il l’a dit et répété, mercredi, en néerlandais, en français et en anglais : "Julien Alaphilippe est une légende de notre sport, il a déjà gagné tant de grandes courses." Mais Mathieu Van der Poel, qui a devancé la star française à l’issue de la Flèche brabançonne, devient lui aussi une légende du vélo. Certes, il n’a pas encore remporté de monument. Mais, en un seul printemps de classiques, il a fait plus qu’impressionner le monde du vélo. Les spectateurs, les suiveurs et les coureurs.
Décrit comme un phénomène, il conforte son surnom de "Hollandais volant". Et les clameurs promettent d’être fortes et intenses, ce dimanche, tout au long du parcours tournicotant de l’Amstel Gold Race. Le Cauberg va vibrer avec une marée orange de supporters acquis à sa cause, mais aussi dans les nombreuses autres côtes du Limbourg néerlandais. Qui sait se mobiliser pour ses représentants.
En 2012, Marianne Vos avait été poussée par le soutien de tout un peuple pour aller chercher le titre de championne du monde à Valkenburg. Même s’il ne s’agira pas d’un Mondial dimanche, les supporters néerlandais vont encourager avec ferveur Mathieu Van der Poel dans sa conquête de l’Amstel Gold Race.
Une course que nos voisins ne dominent plus depuis des lustres. La dernière fois qu’un coureur néerlandais s’est hissé dans le top 10 de la classique hollandaise ? C’était en 2014, avec une septième place de Bauke Mollema. La dernière fois qu’un de leurs représentants est monté sur le podium ? C’était en 2009, il y dix ans, avec Karsten Kroon et Robert Gesink, qui avaient terminé respectivement deuxième et troisième derrière le Russe Serguei Ivanov. Et le dernier succès d’un Néerlandais à l’Amstel Gold Race ? C’était il y a près de 20 ans. C’était en 2001, avec la victoire d’Erik Dekker dans un sprint tendu, à deux, face à un certain Lance Armstrong.
Les Néerlandais attendent donc depuis longtemps un succès sur "leur" Amstel, et Mathieu Van der Poel est sans doute leur meilleur candidat depuis longtemps. Même si ce ne sera que sa première participation, ce dimanche. "Mais je connais les routes depuis que je suis chez les juniors, j’ai souvent roulé par là", a-t-il rappelé mercredi, après sa victoire impressionnante à la Flèche brabançonne.
Le petit-fils de Raymond Poulidor et le fils d’Adrie (vainqueur de l’Amstel Gold Race en 1990) a fait un plein énorme de confiance ces dernières semaines. "Je sais qu’au terme d’une course dure, je ne dois craindre personne au sprint", explique-t-il encore. "Mais dimanche, ce sera un autre niveau que mercredi. Et il y a aussi des côtes bien plus sévères. Il faudra que je passe bien une montée comme le Keutenberg."
Une difficulté qui présente des passages à 22 %. "Mon but sera bien évidemment de gagner, dimanche. Mais quoi qu’il arrive, je suis déjà très satisfait de mon printemps. Je voulais gagner À Travers les Flandres et la Flèche brabançonne, et je l’ai fait !"
Tout en se payant trois autres victoires, le Grand Prix de Denain, une étape du Circuit de la Sarthe et une étape du Tour d’Antalya. Et en échouant également de peu, pour le podium, rappelons-le, sur le Tour des Flandres et à Gand-Wevelgem, deux classiques qu’il a terminées à la quatrième place.
“Gagner mercredi n’est pas une garantie de succès ce dimanche”
Avec ses performances des dernières semaines, Mathieu Van der Poel sera l’un des grands favoris, ce dimanche, à l’Amstel Gold Race. Il vise ouvertement la victoire pour sa dernière course du printemps, avant de mettre le cap sur les épreuves VTT, lui qui rêve de la médaille d’or de mountain-bike aux Jeux olympiques de Tokyo, en 2020. “Mais une victoire mercredi à la Flèche brabançonne n’est pas une garantie de succès le dimanche à l’Amstel Gold Race”, explique-t-il. “C’est comme gagner À Travers la Flandre comme je l’ai fait, cela ne veut pas dire que tu vas gagner le Tour des Flandres quelques jours plus tard.” Le cas a, en effet, été très rare dans l’histoire des deux courses, l’Amstel et la Brabançonne. Deux coureurs, seulement, ont réussi : Freddy Maertens, en 1976, mais quand la Flèche brabançonne n’avait pas lieu le mercredi qui précédait l’Amstel, et Philippe Gilbert, à deux reprises, en 2011 et 2014.