Van Avermaet se rassure au Canada: "Enfin !"
Le champion olympique s’est imposé pour la 2e fois de sa carrière à Montréal.
- Publié le 16-09-2019 à 06h58
- Mis à jour le 16-09-2019 à 08h41
Le champion olympique s’est imposé pour la 2e fois de sa carrière à Montréal.
Le poing rageur et tout sourire, c’est comme cela que Greg Van Avermaet a célébré sa victoire sur le GP Montréal à l’issue d’une course excitante. Le coureur de la formation CCC s’est imposé au sprint devant Diego Ulissi et Ivan Garcia."C’est une arrivée qui me convient avec le sprint en faux plat montant vers la ligne. C’est vraiment une course où il faut résister et attendre le sprint", a expliqué le champion olympique.
Cela faisait longtemps qu’il attendait une grande victoire dans une classique, depuis son succès sur Paris-Roubaix 2017.
Relativement discret tout au long de la course, Van Avermaet a fait parler toute son expérience pour ne jamais se faire surprendre et rester toujours au contact des meilleurs puncheurs. Déjà très en jambe à Québec il y a trois jours, Van Avermaet a fait le plein de confiance durant cette tournée canadienne et fera bel et bien partie des prétendants à la couronne mondiale et au maillot arc-en-ciel. "Je pense que je suis prêt pour les championnats du monde", a-t-il déclaré après l’arrivée.
Mais la victoire aurait tout aussi bien pu revenir à un coureur français. Le jeune Benoît Cosnefroy s’était extirpé du peloton à l’issue du dernier passage sur la Côte de Camillien-Houde (1,8 km à 8 %), pour maintenir un écart d’une dizaine de secondes sur le peloton fortement réduit. Mais alors qu’on pensait que le coureur d’AG2R La Mondiale filait vers une première victoire en WorldTour, Julian Alaphilippe a prouvé, une nouvelle fois, qu’il faisait bien partie des favoris pour les Mondiaux au Yorkshire en décrochant tous les autres coureurs de sa roue et en bouchant le trou sur son compatriote avec une facilité déconcertante. Mais les deux hommes ne se sont pas entendus et ont laissé filer une victoire qui leur tendait les bras.
En difficulté à Québec ce vendredi, Remco Evenpoel s’est montré plus à son avantage sur l’exigeant parcours de Montréal. En attaquant au sommet de la difficulté la plus longue, la Côte de Camillien-Houde, Remco Evenepoel a semé la panique dans le peloton à une cinquantaine de kilomètres de l’arrivée. Plusieurs coureurs ont d’abord tenté de sortir du groupe pour faire le bond sur notre compatriote mais n’y sont pas arrivés.
Repris quelques kilomètres plus loin, le jeune prodige n’a pu jouer la gagne avec les meilleurs à cause d'une crevaison à 20 kilomètres du but.
D’autres Belges comme Wellens, Vanmarcke ou Vanendert ont, en revanche, prouvé que Verbrugghe pouvait compter sur eux pour les Mondiaux.
Une délivrance
"Enfin", a clamé Greg Van Avermaet quelques instants après s’être imposé pour la seconde fois à Montréal. Un succès qui confirme son excellente forme en cette fin de saison, lui qui s’était déjà classé troisième, vendredi, à Québec.
Greg, comment avez-vous géré le final ?
"Je savais que ce serait serré jusqu’au bout. J’ai essayé de faire le bond sur Tim Wellens dans la dernière montée. Mais le peloton restait proche. Ensuite, il y avait Cosnefroy et Alaphilippe devant. C’était aussi très serré, il y avait peu d’écart, et nous avons pu les reprendre dans la dernière ligne droite. Pour le sprint, j’ai su prendre la roue de Diego Ulissi avant de produire mon effort. Je sais que cette arrivée me convient vraiment bien et c’est une énorme satisfaction de m’être imposé à nouveau."
Après toutes ces places d’honneur, que représente cette victoire ?
"Ma saison se résumait pour l’instant à une multitude de places d’honneur dans les plus grandes courses, sans parvenir à m’imposer. J’ai gagné deux fois (une étape du Tour du Yorkshire, une au Tour de Valence) , mais c’est mon premier succès dans une grande course World Tour cette saison et il fait donc du bien. Je suis payé pour gagner. C’est donc important pour l’équipe. Et pour moi !"
Après toutes ces places d’honneur, vous avez eu des moments de doute ?
"Pas vraiment. Car j’étais toujours proche de la victoire. Quand tu termines plusieurs fois sur le podium, dans le Top 5, tu sais que tu es tout près de la première place, que tu as la force pour la décrocher. Et voilà, je la tiens enfin."
Ce succès vous conforte dans le rôle d’homme protégé pour le Mondial ?
"Oui. C’est toujours mieux pour l’équipe nationale belge d’avoir des leaders qui gagnent. Personnellement, je sentais que cette victoire viendrait. Je l’avais senti à Québec. Et ici, je pouvais profiter d’un parcours plus dur et plus long, comme le parcours avait été rallongé. Cela a rendu la course encore un peu plus difficile, ce qui était un avantage pour moi. Car je sais que je suis un des plus rapides au bout d’une course très usante. C’est donc bon pour la confiance en vue du Mondial. Même si ma première pensée est de profiter pour l’instant de ce succès, qui récompense tous mes efforts à l’entraînement."
Et maintenant, quel est votre programme ?
"Je rentre (NdlR : dès ce dimanche) à la maison, pour me remettre au plus vite du décalage horaire. Ensuite, j’enchaînerai le week-end prochain les courses Primus Classic et la Flèche de Gooik, qui me semblent être une bonne dernière préparation en vue du Mondial."