Van Avermaet ou l’éloge de la constance
Le Waeslandien a terminé la saison à la première place du nouveau ranking des courses d’un jour inité par l’UCI.
- Publié le 23-10-2019 à 18h17
Le Waeslandien a terminé la saison à la première place du nouveau ranking des courses d’un jour inité par l’UCI.
30 Top 10 conquis en 79 jours de course disputés en 2019. La statistique en dit long sur la nature de la treizième saison pro de Greg Van Avermaet. De sa victoire sur la troisième étape du Tour de Valence, début février, à sa huitième place lors du rendez-vous arc-en-ciel du Yorkshire où le soleil a posé un manifeste lapin à la pluie, le champion olympique de Rio aura été d’une régularité métronomique. Une constance qui lui a valu de conclure son année à la première place du nouveau classement des courses d’un jour initié depuis un an par l’UCI (devant Kristoff et Alaphilippe).
"J'ai toujours dit que je ne suis pas un coureur qui gagne vingt courses par an, mais je réponds le plus souvent présent sur chaque rendez-vous, juge celui qui deviendra papa pour la seconde fois en décembre. Il m’a manqué une grosse victoire dans les classiques cette saison, ce qui est décevant, mais ce sont des courses extrêmement difficiles à gagner. Il ne s'agit pas seulement d'avoir les jambes, il faut aussi que tout se passe parfaitement bien et avoir un peu de chance... Je pense que si j'avais gagné une classique, ma saison aurait été différente. C'est pourquoi j'étais heureux de gagner à Montréal. Après avoir frôlé la victoire tout au long de l'année, c'était un bon rappel que je suis toujours capable de gagner."
C’est que l’exceptionnelle saison 2017 du Waeslandien, livrée dans la foulée de son titre olympique, a depuis placé la barre bien plus haut. "Quand vous gagnez sur la même saison le Nieuwsblad, l’E3, Gand-Wevelgem et Paris-Roubaix, les standards sont quelque peu chamboulés, sourit Valerio Piva, le directeur sportif de la formation CCC de Van Avermaet. Mais gagner reste quelque chose de très compliqué dans le cyclisme..."
Au moment d’analyser la saison 2019 de son leader, le stratège italien livre un constat. "Nous avons effectué un premier débriefing et sommes arrivés à la conclusion que Greg a sans doute débuté trop fort. Avec l’arrivée de notre nouveau sponsor, nous avions très envie de lui démontrer qu’il avait eu raison de nous faire confiance et d’investir dans notre structure. Van Avermaet a donc levé les bras dès son troisième jour, sur le Tour de Valence, et était sans doute le plus fort lors du Circuit Het Nieuwsblad. Il était également très impressionnant sur l’E3. Mais son pic de forme était peut être passé au moment d’aborder les grands rendez-vous que sont le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix. Nous envisageons de décaler quelque peu cette montée en puissance pour 2020. La meilleure moisson de Greg est survenue après qu’il ait été contraint au repos durant une partie de l’hiver en raison d’une fracture de la cheville. La fraîcheur est un élément important..."
"Je ne vois pas Greg faire l'impasse sur les JO en 2020"
Un point qui fait précisément dire à certains que Van Avermaet court trop, au dépend d’une efficacité qui serait peut être accrue s’il agissait comme un sniper sur ces grands objectifs. "Greg a toujours eu besoin de courir pour s’étalonner et se rassurer sur son niveau de forme, juge Piva. Je ne crois pas que sauter une classique comme Gand-Wevelgem, par exemple, changerait considérablement la donne. Ce printemps, c’est lui qui a ainsi insisté pour s’aligner sur Liège-Bastogne-Liège (52e)."
En 2020, se posera une question supplémentaire au moment de construire les programmes de course. Comment faire cohabiter Tour de France et Jeux Olympiques ? "Greg est le médaillé d’or sortant des JO et je ne le vois pas faire l’impasse sur ce rendez-vous, avance Piva. Et on ne peut imaginer qu’il zappe le Tour. Le tracé de la Grande Boucle est exigeant, mais le Belge n’ira pas pour se battre pour un classement général. Il lui sera loisible de lever un peu le pied sur l’une ou l’autre étape."