Tu nous manques, Peter

Coureur le plus spectaculaire du peloton, Peter Sagan est d'une discrétion inédite, depuis le début de saison.

Tu nous manques, Peter
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Coureur le plus spectaculaire du peloton, Peter Sagan est d'une discrétion inédite, depuis le début de saison.

Un coup de bordure avec Chris Froome, une attaque décisive sur... l'asphalte à Paris-Roubaix, de nombreuses échappées en montagne pour conquérir son maillot vert, des wheelings, des sprints, des interviews délurées, des descentes vertigineuses et une agilité sans égal qui lui a un jour permis de sauter au-dessus de Cancellara, tombé juste devant lui sur l'Enfer du Nord : Peter Sagan est omniprésent ces dernières années sur le petit écran des fanatiques de la petite reine. Alors voilà, quand il disparaît des radars ne serait-ce que durant un mois, le Slovaque nous manque.

Pourtant, on n'a pas vraiment eu le temps de s'ennuyer, ces dernières semaines. Un certain Mathieu Van der Poel s'est offert deux victoires de prestige à Denain et à Travers les Flandres en attaquant de loin pour mettre le peloton sens dessus dessous. Julian Alaphilippe a écrasé tout le monde dans les Strade Bianche avant d'en faire de même sur le Poggio et, combinaison assez rare, la Via Roma. Quant à Bob Jungels et Zdenek Stybar, ils ont délivré des chefs-d'oeuvre tactiques pour alimenter le compteur de la Deceuninck Quick-Step sur les Flandriennes. Mais il n'empêche que sans un grand Peter Sagan, ce n'est pas tout à fait la même chose. 

Souriant dans la victoire comme dans la défaite, explosif et spectaculaire sur le vélo, le Eden Hazard de la petite reine est aujourd'hui relégué au simple rang d'outsider du Tour des Flandres. Favori n°1 de la moitié des courses sur lesquelles il s'aligne, Peter Sagan n'aura, pour une fois, aucune pancarte dans le dos. Pas même le maillot arc-ciel qu'il a cédé à Alejandro Valverde voici six mois. Relégué au 6e rang des coureurs qui ont le plus de chances de l'emporter sur le site de paris sportifs betFirst, derrière Van Avermaet, Van der Poel, Stybar, Van Aert et Jungels, le Slovaque traverse une mauvaise passe.

Au soir de Milan-Sanremo dont il avait pris la quatrième place, il se disait "plutôt bien mais pas dans ma forme habituelle". Et au soir du GP E3 (17e), il sentait que sa "forme n'était pas encore au maximum". Ce qui s'est confirmé à Gand-Wevelgem où on l'a régulièrement vu à l'avant de la course sans qu'il ne puisse disputer le sprint final : "Mes jambes ne m'ont pas permis de lutter dans l'emballage final", avait-il lâché dimanche. Ces sensations en berne viennent confirmer une attitude moins positive qu'à l'accoutumée, ces derniers mois. Les rumeurs l'annoncent en instance de divorce et il est évident que ce sport laisse bien peu de place à ceux qui n'y ont pas la tête à 100%. Ajoutez-y une perte de poids assez importante juste avant Tirreno-Adriatico en cause d'une grippe intestinale et vous obtenez un début de saison bien compliqué pour le leader de la Bora-Hansgrohe. 

A moins bien sûr que tout ceci ne s'explique par sa volonté proclamée de briller sur les Ardennaises et principalement Liège-Bastogne-Liège, ce qui nécessite moins de puissance et surtout plus de fraîcheur à la fin avril ? Une chose est certaine, il nous tarde de revoir Sagan peser sur la course et renouer avec une victoire qu'il n'a connue qu'une fois (au Tour Down Under) depuis le 20 juillet dernier et sa victoire d'étape sur le Tour, à Valence.

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