Wout van Aert: "Je ne serai pas au Mondial"
Wout van Aert, révélation d’un Tour où il veut encore briller, va poursuivre sa combinaison du cyclo-cross avec la route.
- Publié le 17-07-2019 à 10h01
- Mis à jour le 17-07-2019 à 13h28
Wout van Aert, révélation d’un Tour où il veut encore briller, va poursuivre sa combinaison du cyclo-cross avec la route. Avec quatre étapes gagnées et deux jours en jaune, les Jumbo-Visma sont les grands gagnants du début de Tour, notamment grâce à Wout van Aert, le vainqueur de l’étape de lundi. Le Belge a crevé l’écran et marqué les esprits, dès avant son succès dans la 10e étape.
Vous avez réalisé ce qui vous est arrivé ?
"Oui, je commence. Je retiens le moment de la confirmation de mon succès et l’énorme joie qui a suivi. J’étais venu sur le Tour avec l’idée que j’aurais sans doute une chance, par exemple en m’échappant dans des étapes comme celles du dernier week-end, mais je ne pensais pas à ceci."
Il y a deux mois, vous ne pensiez pas courir le Tour.
"C’est ce qui rend l’histoire encore plus spéciale. L’hiver dernier, j’y pensais encore mais j’étais englué dans mon changement d’équipe. Sportivement, j’ai vécu aussi de durs moments face à Mathieu Van der Poel."
Qu’est-ce qui a changé ?
"L’encadrement, c’est sûr. Mais, mentalement, la dernière année m’a renforcé énormément."
Vous n’aviez jamais roulé autant de jours consécutifs en course jusqu’ici. Vous vous sentez fatigué ?
"Après un jour comme hier (lundi), on est évidemment euphorique. C’est mentalement plus facile de penser à ce qui vient. Je me suis réveillé à 7 heures, il n’y avait pas d’airco dans l’hôtel mais l’équipe en a des portables. Je récupère bien et il y a eu aussi des étapes où j’ai pu parfois lever le pied ou moins donner."
Vous avez encore des ambitions, notamment pour le chrono de vendredi ?
"Le contraire serait bizarre, j’ai couru trois chronos cette année (avec celui par équipes à Bruxelles) et je les ai gagnés tous les trois. Ce sera la première et la dernière fois cette saison où je porterai le maillot tricolore. Je devrai battre Rohan Dennis ; je crois qu’il ne vit que pour ce rendez-vous. Sur ce Tour, c’était le seul jour où j’étais sûr d’avoir ma chance à 100 %. Après, je vais aider Dylan (Groenewegen) et aussi Steven (Kruijswijk) du mieux que je puisse."
Tom Boonen a plaidé pour que vous soyez le leader de l’équipe belge au Mondial, fin septembre au Yorkshire, ce qu’aimerait aussi Rik Verbrugghe.
"Cela revient souvent sur le tapis, tout le monde me veut partout au départ, surtout après un succès comme celui de lundi. Mais je fais mes choix, je veux rester cyclo-crossman, j’aime cela. J’ai prouvé, je pense, ces deux dernières années que je peux combiner la route et le cross. Il faut aussi que je prenne du repos. Les gens oublient vite que je suis occupé depuis des mois. En août, je serai en vacances, puis je construirai calmement la saison de cross en septembre. Je ne serai donc pas au Mondial. Je débuterai les cyclo-cross en octobre, ce qui veut dire aussi que je ne roulerai pas les manches de Coupe du monde aux États-Unis en septembre."
Où sont vos limites sur route ?
"Je ne sais pas, je suis dans un processus de découverte. Je sais que je ne serai jamais un grimpeur, je suis trop lourd, mais pour le reste je ne sais pas. C’est ce qui est bien aussi, d’autant que je suis jeune."