Une étape pour rien chez les favoris !
Les leaders ont pris une journée de repos avant le chrono de ce vendredi.
- Publié le 18-07-2019 à 17h48
Les leaders ont pris une journée de repos avant le chrono de ce vendredi.
Ce matin, en regardant le profil de la douzième étape, Julian Alaphilippe devait se dire que son maillot jaune allait être attaqué. Avec deux cols de première catégorie dans les 80 derniers kilomètres, le Col de Peyressourde et la Hourquette d’Ancizan, les favoris auraient pu passer à l’action mais au lieu de cela, c'est un peloton encore composé de 69 unités qui a franchi la ligne avec un retard de 9 minutes 30 sur Simon Yates le vainqueur du jour. Une étape pour rien pour les adversaires de l’équipe Ineos, mais, à bien y réfléchir, cette neutralisation entre favoris était à prévoir, et ce pour plusieurs raisons.
Une première partie toute plate
Cette première étape pyrénéenne était considérée par Thierry Gouvenou, le dessinateur du parcours de Tour, comme un apéritif avant le week-end difficile que les coureurs devront effectuer. Il n’avait pas tort, mais cet apéritif manquait peut-être un peu de piquant et d’enthousiasme. Avant d’arriver à Luchon, au pied du Col de Peyressourde, le peloton devait parcourir 130 kilomètres dans la plaine. Cette longue partie a permis à une très grosse échappée de sortir du peloton après une âpre bataille de laquelle les favoris se sont désintéressés. Parmi les hommes de tête, le coureur le plus dangereux était Greg Van Avermaet pointé à plus de 14 minutes de Julian Alaphilippe. Pas de danger donc pour les favoris, le peloton a temporisé et a laissé filer la victoire d’étape et… les bonifications qui auraient pu inciter certains à passer à l’action.
Des difficultés trop loin de l’arrivée
Après le sommet de la Hourquette d’Ancizan, une longue descente de trente kilomètres attendait les coureurs. Cette descente, très rapide, n’était pas du tout technique et ne permettait pas de creuser des écarts importants. Surtout que dans les 10 derniers kilomètres, les coureurs se trouvaient sur de larges routes en faux-plat descendant. Pas un parcours idéal pour que les meilleurs descendeurs du peloton essayent de mettre en difficulté leurs concurrents. Pas même Julian Alaphilippe, dont les qualités de descendeurs ne sont plus à démontrer et qui aurait pu en profiter pour grignoter quelques secondes sur ses poursuivants.
Trois étapes clés dans les prochains jours
Durant le Tour de France, on entend souvent les coureurs et leurs directeurs sportifs utiliser l’expression : "le Tour est encore long". Souvent utilisée à l’excès pour expliquer l’inactivité des leaders de chaque équipe, c’est un argument plutôt pertinent dans le contexte de l’étape du jour. Comme on vient de le voir, le parcours de l’étape n’était pas propice aux attaques de la part des favoris alors que les prochains jours seront cruciaux pour ceux qui visent un bon classement général à Paris. Tout d’abord, c’est demain qu’est programmé le seul contre-la-montre individuel de ce Tour de France situé à Pau. Tous les adversaires de l’équipe Ineos vont devoir tenter de limiter les dégâts par rapport à Geraint Thomas, grand spécialiste de l’effort en solitaire. Ensuite, samedi et dimanche, les deux grosses étapes des Pyrénées sont prévues avec à chaque fois une arrivée au sommet, du Tourmalet samedi et de Prat d’Albis dimanche. Deux étapes plus propices aux attaques chez les hommes du classement général que celle qu’on a vécu ce jeudi.