Un Tour passionnant qui se termine en mode mineur
- Publié le 27-07-2019 à 17h42
- Mis à jour le 27-07-2019 à 23h52
La denière étape, raccourcie, n’a pas livré la bagarre attendue pour le podium.
Ces trois dernières étapes dans les Alpes auraient dû être la cerise sur le gâteau d’un Tour de France passionnant. Mais la météo capricieuse en cette fin de mois de juillet en a décidé autrement. À Valloire, au soir du premier volet de ce tripytque alpestre, les six premiers du classement général, toujours emmené par Julian Alaphilippe, se tenaient en 2 minutes 14. Tout était encore ouvert, et il restait encore deux étapes, très courtes et très rythmées pour nous livrer une grande bagarre et le verdict final.
Mais ce vendredi, un violent orage dans la descente du Col de l’Iseran a occasionné le chaos. Si les images incroyables des coulées de boue et des routes innondées et enneigées ont fait le tour du monde, elle nous ont également privé du clou du spectacle. Egan Bernal était parti pour faire un numéro et remporter une étape dantesque. Si l’étape n’avait pas été neutralisée, il est fort à parier que l’avance du Colombien aurait pu être bien plus importante au matin de l’étape de ce samedi. Mais avec des si…
Le léger goût amer laissé par l’étape de ce vendredi devait être évacué par une dernière folle bagarre entre Albertville et Val Thorens. Une étape courte et intense de 130 kilomètres avec le Cormet de Roseland et la Côte de Longefoy comme apéritif à la montée finale vers Val Thorens longue de 33 kilomètres. Mais à nouveau, dame nature a fait des des siennes et des coulées de boue dans la première difficulté de la journée ont obligé les organisateurs à adapter le parcours. Celui-ci ne serait plus long que de 59 kilomètres et ne comporterait plus que l’ultime ascension. Une course de côte qui a bien failli ne jamais débuter tant les orages étaient à nouveau violents sur la ligne d’arrivée.
Finalement les coureurs sont bien partis et une belle bagarre était attendue pour décerner les places sur le podium. Le héros courageux de ce Tour de France Julian Alaphilippe ne possédait plus que 38 secondes d’avance sur Steven Kruijswijk, quatrième au classement général provisoire. C’est précisément le Néerlandais qui a demandé à ses équipiers de durcir la course dès le pied de la montée finale. D’abord avec George Bennett puis avec notre compatriote Laurens De Plus. Et à 13 kilomètres du sommet, Alaphilippe craque. Sans que les favoris n’aient à s’expliquer, le Français paye tous les efforts qu’il a fourni pendant trois semaines. Le podium s’éloigne pour lui mais avec deux victoires d’étape et deux semaines en jaune, il aura fait rêver toute la France sur cette Grande Boucle.
À partir de là, les autres favoris ont eu ce qu’ils voulaient. Le maillot jaune de Bernal n’a pas été menacé, tandis que Geraint Thomas et Steven Kruijswijk monteront à ses côtés sur le podium des Champs Élysées. Le Tour qui nous a tous tenu en haleine pendant près de trois semaines, va donc se terminer mais avec ces deux dernières étapes écourtées, on ne peut pas s’empêcher d’avoir un léger goût de trop peu.