Tour de France: Les Belges n'y arrivent pas, retour sur les actes manqués de nos compatriotes
Présents à sept dans la bonne échappée samedi, le jour de la Fête nationale, puis à deux dimanche sur la route de Carcassonne, les coureurs belges ont à nouveau fait montre de leur sens de l’offensive ce week-end.
- Publié le 23-07-2018 à 07h17
- Mis à jour le 23-07-2018 à 09h54
Présents à sept dans la bonne échappée samedi, le jour de la Fête nationale, puis à deux dimanche sur la route de Carcassonne, les coureurs belges ont à nouveau fait montre de leur sens de l’offensive ce week-end. Sans que cela ne porte malheureusement ses fruits. À une semaine de l’arrivée à Paris, nos chances de succès s’amenuisent et on pourrait bien revivre une seconde édition de rang sans succès d’étape.
Philippe Gilbert (15e samedi): “Une équipe pour l’attaque”
Privée de son sprinter Fernando Gaviria, l’équipe Quick Step se doit d’abattre d’autres cartes dans les arrivées promises à un emballage massif. Vendredi, c’est Philippe Gilbert qui a ainsi joliment tenté sa chance à Valence sous la flamme rouge, avant de se faire reprendre par un peloton duquel Peter Sagan émergea. Samedi, sur la route de Mende, l’ancien champion du monde se mit cette fois à la planche pour son équipier Julian Alaphilippe en abattant un énorme travail dans la poursuite menée derrière Jasper Stuyven. “Je savais que cette arrivée correspondait bien plus à Julian qu’à moi, confessait le Liégeois. Il était donc naturel de jouer sa carte. Nous avons une équipe d’une nature offensive et on retentera l’un ou l’autre coup.”
Jasper Stuyven (3e samedi): 200 mètres de trop dans la montée de Mende
Déjà repris peu après la flamme rouge dans la montée de la Glacerie de Cherbourg, pour son premier Tour en 2016, Jasper Stuyven est à nouveau passé tout près d’une victoire d’étape sur la Grande Boucle samedi à Mende. Membre de l’échappée matinale d’une trentaine d’hommes, le Louvaniste accompagna d’abord un mouvement de Slagter et Izagirre avant de s’isoler en tête de course à trente kilomètres du but. “Au regard du profil de l’ascension finale (NdlR : 3 km à 10,2 %) et de mon gabarit (78 kilos) je savais qu’il me fallait impérativement anticiper, commentait le vainqueur de Kuurne-Bruxelles-Kuurne 2016. Lorsque le futur vainqueur Fraile m’a repris à deux kilomètres de la ligne, j’ai tenté d’accélérer, mais je n’avais tout simplement plus rien dans les jambes. S’il était revenu à ma hauteur 200 mètres plus loin, j’aurais peut-être pu m’accrocher pour revenir dans la légère descente qui précédait le dernier kilomètre mais pas là… Je vis là une énième frustration. Sur le Giro 2017, j’avais perdu une étape qui me tendait les bras dans un sprint à deux face au Suisse Dillier…”
Thomas Degand (16e samedi): “C’est comme cela que je me fais plaisir”
À l’attaque samedi sur la route de Mende, Thomas Degand a savouré une échappée passée en très bonne compagnie. “Cela n’a pas été simple d’intégrer un bon coup dans lequel figuraient plusieurs grands champions comme Van Avermaet, Sagan, Alaphilippe, Gilbert et d’autres, souriait le coureur de chez Wanty-Groupe Gobert. Je ne me range pas dans cette catégorie mais c’est en faisant la course, en me battant pour vivre des moments comme celui-là que je prends du plaisir. Je connaissais la montée Jalabert pour l’avoir déjà escaladée lors du Gévaudan en 2014. C’est d’ailleurs là que j’avais perdu le maillot de leader… À sept Belges deva
nt le jour de la Fête nationale, c’était tout de même spécial.” Serge Pauwels: Une échappée qui se termine en embardée
Troisième du classement de la montagne dimanche matin, Serge Pauwels avait décidé de prendre l’échappée vers Carcassonne pour tenter de se rapprocher de Julian Alaphilippe dans cette hiérarchie, mais aussi en espérant enlever sa deuxième victoire d’étape sur un grand tour après son succès au Giro en 2009. Second au sommet du col de Sié, l’Anversois y avait glané deux points avant de devoir laisser filer les meilleurs dans le pic de Nore… puis de chuter dans l’ultime virage de cette 15e étape. Une échappée terminée en embardée qui signifie la fin du Tour du coureur de Dimension Data. “Je ne sais pas trop ce qui s’est passé. Je pense que Damien Howson a dû mettre sa roue dans un trou à cet endroit. Il est tombé juste devant moi et je n’ai pu l’éviter. J’ai très vite compris que mon coude était fracturé car j’ai été victime de la même blessure il y a quelques années et connaissais cette douleur… Le premier diagnostic du docteur a été de me dire qu’il s’agissait de la même blessure que celle de Luis Leon Sanchez (NdlR : tombé lors de la 2e étape). Je me sentais en excellente condition et pense sincèrement que plusieurs opportunités auraient encore pu me sourire dans les Pyrénées, mais l’aventure s’arrête ici pour moi… Je vais devoir me faire opérer à mon retour en Belgique avant d’entamer une revalidation.” Une blessure qui tombe mal pour celui qui figurait dans les petits papiers du sélectionneur national Kevin De Weert pour le prochain Mondial d’Innsbruck.
Greg Van Avermaet (11 e dimanche): “Je touche mes limites…”
Au soir de la 11e étape, lorsqu’il avait vu le maillot de leader filer sur les épaules de Geraint Thomas, Greg Van Avermaet avait souligné ne pas se satisfaire pleinement de son aventure en jaune. “J’aimerais tenter de remporter une étape comme en 2015 et 2016.” Une ambition que le Waeslandien a tenté de mener à bien en passant à l’offensive tant samedi, vers Mende et la montée de la Croix Neuve, que dimanche, quand il a de nouveau intégré la bonne échappée. “Mes sensations étaient meilleures sur la route de Carcassonne”, commentait le leader de la BMC, revenu à la… 15e (!) place du classement général par la grâce de ses deux fuites. “Mais il y avait de meilleurs grimpeurs que moi dans les groupes que j’ai intégrés ces deux jours. Sur un relief aussi escarpé, je touche alors tout simplement mes limites.”
Il ne reste qu'une seule occasion
L’étape de dimanche vers Carcassonne avait été pointée par plusieurs coureurs belges, conscients qu’il s’agissait là d’une de leurs dernières chances. Avec trois journées dans les Pyrénées (mardi, mercredi et vendredi), un contre-la-montre individuel (samedi) et le sprint royal des Champs-Élysées dimanche, l’étape de jeudi entre Trie-sur-Baïse et Pau semble être la dernière occasion pour nos représentants d’espérer lever les bras. Il faudra, pour cela, réussir à piéger les sprinters dans la côte d’Anos (2,1km à 4,5 %) pointée à 20 kilomètres de l’arrivée.