Richie Porte, le troisième homme du Tour
Pour beaucoup, à commencer par Chris Froome, Richie Porte est le grand favori.
- Publié le 30-06-2017 à 07h06
- Mis à jour le 01-07-2017 à 13h10
Pour beaucoup, à commencer par Chris Froome, Richie Porte est le grand favori. Avec Chris Froome et Nairo Quintana, Richie Porte est généralement cité dans tous les tiercés à la veille du départ du Tour. Pour son ancien leader, l’Australien est même le principal favori.
"C’est l’homme à battre" , a répété le Britannique, triple vainqueur du Tour, à Düsseldorf.
"C’est un jeu de Chris et de son équipe, alors que je suis certain qu’ils pensent avoir les meilleurs atouts pour gagner" , a souri hier l’Australien à la conférence de presse de son équipe, BMC.
Une formation avec laquelle Richie Porte a d’ailleurs prolongé son contrat pour "un an au moins" , comme l’a dit son manager Jim Ochowicz, en soulignant "que c’était le moment, avant le Tour, que Richie se dégage de ce souci".
Porte, qui a réussi, contrairement à Froome, une très bonne première partie de saison, s’attend évidemment à retrouver le triple vainqueur comme adversaire.
"Il est le favori, il est le tenant, il a l’expérience, les qualités", dit l’Australien. "Mais il ne sera pas mon seul rival, ce ne sera pas un duel entre nous. Il y a Nairo (Quintana) ou Alberto (Contador) qui seront dangereux. Ce sera un Tour très ouvert, il n’y a pas beaucoup de chronos, seulement trois arrivées au sommet mais des étapes qui peuvent être déterminantes comme celle de Chambéry (NdlR : le 9e jour) avec sept ascensions dont plusieurs très dures."
Au Dauphiné, la rivalité entre Froome et Porte a pourtant éclaté au grand jour.
"J’ai vu au Dauphiné qu’il y a d’autres paramètres que la seule forme qui entre en ligne de compte", reconnaît celui qui s’était retrouvé esseulé et avait perdu son maillot jaune pour quelques secondes. "Quand vous êtes leader d’une course, il y a beaucoup d’autres obligations qui vous tombent dessus, les médias, le contrôle, le podium… Cela coûte des forces, du temps pour la récupération. C’est quelque chose dont je n’ai pas l’habitude, contrairement à Chris, qui a gagné trois fois le Tour et peut très bien le faire une quatrième. Mais je sais que je pourrais gérer cela et certainement avec une équipe qui a la qualité et le professionnalisme de BMC autour de moi. "
Ni succès en Grand Tour, ni podium
À 32 ans, voici Richie Porte dans la peau d’un vainqueur potentiel du Tour ! Et pourtant, l’Australien, ancien nageur puis triathlète venu au vélo sur le tard, n’a jamais enlevé un Grand Tour, alors qu’il en a disputé dix. Le coureur de Tasmanie n’est même jamais monté sur le podium, que ce soit du Giro , de la Vuelta ou du Tour. Sa meilleure place est la 5e obtenue en France, il y a douze mois. Pour sa première participation au Tour d’Italie, en 2010, Richie Porte s’était classé 7e, avait porté le maillot rose trois jours et remporté le maillot blanc de meilleur jeune. De quoi susciter des espoirs mais, deux ans plus tard, il avait intégré l’équipe Sky pour devenir un des lieutenants de luxe de Bradley Wiggins d’abord puis de Chris Froome.
On connaît la tactique de la formation britannique où les équipiers se relèvent souvent dans la dernière ascension, une fois leur boulot fini, ou qui effectuent parfois certaines étapes comme des journées de transition. Voilà pourquoi, avant qu’il ne parte chez BMC comme leader, Richie Porte n’avait jamais obtenu un autre résultat dans un Grand Tour, lui qui a remporté deux fois Paris-Nice, le Tour de Romandie ou celui de Catalogne.
Van Avermaet: "Richie peut vraiment gagner"
Greg Van Avermaet croit vraiment en Richie Porte. "C’est normal que toute l’équipe roule pour lui, il peut vraiment gagner le Tour", dit le Belge à propos de l’Australien. Les deux hommes sont réunis pour la première fois cette saison. "On a toujours été en contact par messages. Richie m’a suivi pendant les classiques et moi je le soutenais pendant Paris-Nice, la Romandie ou le Dauphiné. C’est quelqu’un qui n’est pas arrogant, c’est un leader qui s’implique dans le groupe."
Au Dauphiné, Porte a toutefois dû laisser filer la victoire le dernier jour en se retrouvant seul en montagne. "L’équipe du Tour est plus forte, avec Caruso, qui a fini 2e du Tour de Suisse. Avec un bon Danylo Wyss qui doit encore être là quand il ne reste plus que trente coureurs. Ou De Marchi."
Le Flandrien ne fait aucun complexe par rapport aux Sky. "Ils ne sont plus aussi costauds que les années précédentes", dit-il. "Certainement en montagne où ils ont perdu deux ou trois coureurs. Si on doit prendre la course en main, nous en serons capables. Cadel Evans (qui roulait en 2011 chez BMC) a pu gagner le Tour sans devoir faire travailler son équipe à défendre le maillot (NdlR : il l’avait pris le samedi dans le chrono) , mais sinon, quand vous êtes un favori, il faut saisir toutes les occasions. À part Froome, qui peut laisser un autre prendre le maillot jaune pour soulager ses équipiers ? "