Qui est Fernando Gaviria, le nouveau serial sprinteur?
- Publié le 11-07-2018 à 08h15
- Mis à jour le 11-07-2018 à 09h40
Vainqueur mardi de sa 2e étape pour son premier Tour de France, le coureur de la Quick Step est un authentique phénomène. Vainqueur mardi à Sarzeau de sa 34e victoire chez les professionnels à 23 ans à peine, Fernando Gaviria personnifie le virage générationnel du sprint mondial. Issu d’un pays où le vélo rime le plus souvent avec montagne, le coureur de La Ceja, au nord-ouest du pays, casse tous les clichés. Portrait.
1. Une famille de cyclistes
Chez les Gaviria Rendon, le vélo est une authentique affaire de famille. Le papa, José Hernando, ancien spécialiste de la piste, a rapidement aiguillé son fiston vers une discipline encore très ancrée dans l’ADN du coureur de la Quick Step. "La piste m’a donné le goût de la vitesse. Si je n’avais pas été sprinter, je ne sais pas si je serais devenu coureur cycliste un jour." Aujourd’hui, la sœur aînée du premier maillot jaune de ce Tour de France, Juliana, est l’une des membres phares de l’équipe nationale colombienne avec qui elle a pris part aux deux dernières olympiades (24e de la vitesse individuelle à Rio).
2. Un flair acquis à l’école de la piste
Depuis plusieurs années déjà, Patrick Lefevere et le staff de la Quick Step sont convaincus que l’installation d’un train sur les sprints du Tour de France ne constitue pas la meilleure stratégie. "C’est devenu impossible tant les finales sont chaotiques, juge ainsi Tom Steels, le directeur sportif de la formation belge. Un poisson-pilote suffit le plus souvent pour manœuvrer dans les derniers hectomètres. Fernando possède un incroyable flair et une grande adresse sur le vélo, des qualités acquises par l’école de la piste. Il garde son calme en toutes circonstances en course et se trompe très rarement dans son timing."
3. Voisin de Philippe Gilbert à Monaco
Arrivé en Europe lors de l’hiver 2015-2016, Fernando Gaviria a d’abord vécu en Belgique, dans une famille d’accueil (chez Tim Harris, un ancien pro anglais vivant en Flandre) en compagnie de son compatriote Rodrigo Contreras. Un cadre de vie mais surtout un climat qui ne convenait pas vraiment au Colombien, parti un an plus tard s’installer en Toscane, près de Lido di Camaiore, où Alessandro Petacchi (ancien sprinter italien) lui servit de guide. C’est désormais à Monaco que le sprinter a posé ses valises, pas loin de chez Philippe Gilbert
4. Conseillé à Lefevere par Cavendish
Vainqueur de deux étapes du Tour de San Luis en 2015, Gaviria y avait à chaque fois battu un certain… Mark Cavendish. Alors coureur de l’équipe Etixx-Quick Step, le sprinter de l’île de Man n’avait pas manqué de glisser son nom à son patron de l’époque, Patrick Lefevere. "Cette course a changé ma vie, se souvient Gaviria. Je m’étais préparé des semaines avant cette épreuve et avais analysé tous les sprints du Britannique afin de savoir comment le battre…"
5. Il a beaucoup travaillé son anglais ces derniers mois
Très loin de l’anglais balbutiant dans lequel il s’exprimait autrefois, Gaviria manie aujourd’hui la langue de Shakespeare avec une certaine aisance. "Cette démarche personnelle était nécessaire à son intégration dans l’équipe, juge Patrick Lefevere. Lorsqu’il ne maîtrisait que sa langue maternelle, l’espagnol, la barrière de la langue constituait une barrière qu’il n’arrivait pas à surmonter pour aller vers l’autre. À la table des repas, il pianotait sur son téléphone portable plutôt que de participer aux conservations tout simplement parce qu’il n’en était pas capable. Il a compris qu’il lui fallait changer cela."
6. Richeze son ange gardien
Depuis ses premiers pas dans l’équipe Quick Step, Gaviria peut compter sur le soutien de Maximiliano Richeze. L’Argentin, autrefois chez Lampre, parle espagnol comme lui et sait comment composer avec les difficultés de l’éloignement familial. "Max a été un maillon essentiel de son intégration", juge Patrick Lefevere. Une complicité qui s’étend sur la route puisque Richeze est le poisson-pilote attitré du Colombien. "Il insuffle une énorme confiance à Fernando, sourit Tom Steels. Ils se connaissent par cœur. Après plus de deux ans de collaboration, leurs automatismes sont bien rodés."