Quand Eddy Merckx était détesté sur la route du tour
Par Géry De Maet
- Publié le 21-07-2019 à 08h13
- Mis à jour le 21-07-2019 à 10h57
Par Géry De MaetÀ lire et à entendre les éloges qui se sont abattus sur notre Eddy national, de la part des Belges comme des Français, à l’occasion du départ du Tour de France, on a pu croire qu’il a toujours été considéré comme un demi-dieu.
C’est loin d’être le cas.
Il suffit pour s’en convaincre de regarder le documentaire réalisé en 1975, "Autour du tour", qui avait choisi de suivre l’épreuve à travers un sans-grade, le Français Gérard Monneyron.
1975, c’est aussi le premier tour perdu par Eddy Merckx.
On se souvient du coup de poing dont il fut victime dans l’ascension du Puy de Dôme. Mais ce geste violent ne faisait que refléter une haine générale. "Merckx, Merckx, Merckx, et merde", entend-on dans le documentaire. "Méchant, prétentieux, bêcheur, égoïste", lancent des personnes interviewées.
Jusqu’à cette femme qui, dans la foule, lance un "Salaud de Merckx, il est passé ce salopard ?"
C’est seulement à partir du moment où Eddy chute à Valloire, s’occasionnant une fracture à la mâchoire et continue malgré tout la course jusqu’à Paris qu’il bénéficiera de la sympathie du public français qu’il narguait depuis si longtemps sur ses terres.
Heureusement, d’autres n’avaient pas attendu de voir le champion à terre. A l’exemple de Gérard Monneyron, qui reconnaissait voici peu que le Belge était de loin le plus fort qu’il ait rencontré.